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mardi 4 février 2025

71 000 personnes sauvées de la sécheresse à Madagascar grâce à des Six-Fournais.

L’histoire commence il y a plus d’une vingtaine d’années lorsque Francis Thiry est un officier dans la marine, basé sur cette immense île qu’est Madagascar, au large de la côte sud-est de l’Afrique. Avec sa femme Viviane, ils vont rester trois ans sur ce morceau de terre, où ils vont côtoyer la misère économique, les nombreux conflits politiques et l’avenir sacrifié des enfants.

À leur retour à Six-Fours, ils décident de créer l’association Sekolin’Ny Masoandro pour changer les conditions de vie d’une population qui réside à l’autre bout du monde. L’idée s’installe et conquiert des cœurs. Grâce aux bénévoles de leur association, aux dons et aux événements qu’ils organisent sur la commune pour lever des fonds, chaque année, de nouveaux projets voient le jour : des écoles, des maternités, des salles d’études, des cantines, etc.

Mais en ce début d’année, l’urgence était ailleurs. Francis raconte : « Madagascar et la France ne sont pas sur le même hémisphère, nous ne vivons donc pas la même saison. Au mois de décembre, ils sont en plein été. Nous avons reçu un appel de détresse le mois dernier provenant des chefs de quartier de la commune rurale d’Ivato, qui s’étend sur 11 640 km² et recense 71 000 habitants. Tous leurs points habituels pour récupérer l’eau étaient à sec. Les populations devaient marcher plus de 4 km par jour avec des bidons pour pouvoir s’abreuver dans un lac. L’État faisait venir des camions-citernes dès qu’il le pouvait pour fournir de l’eau à la population, mais il y avait un risque de maladies hydriques. L’association Sekolin est intervenue et nous avons pu faire construire 15 puits sur le territoire en moins d’un mois. Il fallait agir « à l’ancienne » car la terre est si meuble là-bas qu’en utilisant autre chose que des puisatiers qui creusent à la pelle, nous aurions pris le risque d’un ensablement quelques mois plus tard. Depuis, nous recevons de nombreux messages de remerciement ainsi que des vidéos de la population locale, heureuse de pouvoir récupérer de l’eau à l’aide d’une poulie. »

Avec quel financement ? Francis termine : « Nous ne serions rien, Viviane et moi, sans les bénévoles et les mécènes de l’association. Ils sont la force vive de toutes ces actions. Nous recevons parfois des dons conséquents, le dernier était de 5000 € d’une adhérente qui nous suit depuis des années et qui, à l’aube de ses 90 ans, voulait s’impliquer davantage. Mais il y a aussi les vides-greniers que nous organisons l’été, la vente d’épices qui a lieu au mois de décembre. Un groupe de Malgaches nous a également fait parvenir plusieurs kilos de gousses de vanille que nous avons vendues. Et puis il y a les confitures (rires). Nous faisons plus de 300 pots qui se vendent entre membres. Viviane passe beaucoup de temps derrière les fourneaux, mais c’est pour la bonne cause alors … »

Des écoles de Six-Fours jusqu’à Madagascar

Chaque année, Francis et Viviane Thiry sont invités dans certaines écoles de la ville pour sensibiliser les élèves aux conditions de vie des enfants de Madagascar, ainsi qu’à la faune et la flore de l’île. Après leur exposé, une question revient souvent chez les plus jeunes : comment peuvent-ils aider ? Francis explique : « Lorsqu’ils sont tout petits, on ne rentre pas dans les détails. On leur montre des lémuriens et des salles de classe dans la brousse. Mais très jeunes, ils sont déjà sensibles. Alors, on propose une collecte de peluches, et là, ça s’emballe. Certains enfants promettent des cartons, il faut calmer les choses. Une seule peluche par enfant, c’est déjà un bel effort. Mais les parents d’élèves s’organisent entre eux, ils vont en demander aux voisinages, à la famille. On a toujours une belle collection pour le jour du départ. Cette année, le record revient aux enfants de la Meynade. »

En 2024, ce sont 4 m³ de dons qui ont été expédiés par fret maritime, comprenant des peluches, des fournitures scolaires collectées par des collégiens de La Farlède, du matériel médical, et des vêtements pour les jeunes enfants. Cependant, un défi majeur dans l’organisation de cette aide est l’inflation, qui impacte les coûts de transport. Cela souligne l’importance de la solidarité et de l’engagement des élèves et de leurs familles pour surmonter ces obstacles et continuer à soutenir les enfants de Madagascar.

L’homme poursuit en expliquant : « L’année prochaine, nous ferons forcément moins, car nous devrons aller directement à l’essentiel. C’est dommage, car vous savez ce que les enfants et les adolescents de Madagascar adorent particulièrement ? Les magazines ! Peu importe lesquels, car ils offrent une grande variété de contenus d’une page à l’autre. Ils aiment tant ça que les bonnes sœurs des écoles ne leur permettent de les lire que pendant une certaine heure en cours, et seulement s’ils sont sages. »

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L’histoire commence il y a plus d’une vingtaine d’années lorsque Francis Thiry est un officier dans la marine, basé sur cette immense île qu’est Madagascar, au large de la côte sud-est de l’Afrique. Avec sa femme Viviane, ils vont rester trois ans sur ce morceau de terre, où ils vont côtoyer la misère économique, les nombreux conflits politiques et l’avenir sacrifié des enfants.

À leur retour à Six-Fours, ils décident de créer l’association Sekolin’Ny Masoandro pour changer les conditions de vie d’une population qui réside à l’autre bout du monde. L’idée s’installe et conquiert des cœurs. Grâce aux bénévoles de leur association, aux dons et aux événements qu’ils organisent sur la commune pour lever des fonds, chaque année, de nouveaux projets voient le jour : des écoles, des maternités, des salles d’études, des cantines, etc.

Mais en ce début d’année, l’urgence était ailleurs. Francis raconte : « Madagascar et la France ne sont pas sur le même hémisphère, nous ne vivons donc pas la même saison. Au mois de décembre, ils sont en plein été. Nous avons reçu un appel de détresse le mois dernier provenant des chefs de quartier de la commune rurale d’Ivato, qui s’étend sur 11 640 km² et recense 71 000 habitants. Tous leurs points habituels pour récupérer l’eau étaient à sec. Les populations devaient marcher plus de 4 km par jour avec des bidons pour pouvoir s’abreuver dans un lac. L’État faisait venir des camions-citernes dès qu’il le pouvait pour fournir de l’eau à la population, mais il y avait un risque de maladies hydriques. L’association Sekolin est intervenue et nous avons pu faire construire 15 puits sur le territoire en moins d’un mois. Il fallait agir « à l’ancienne » car la terre est si meuble là-bas qu’en utilisant autre chose que des puisatiers qui creusent à la pelle, nous aurions pris le risque d’un ensablement quelques mois plus tard. Depuis, nous recevons de nombreux messages de remerciement ainsi que des vidéos de la population locale, heureuse de pouvoir récupérer de l’eau à l’aide d’une poulie. »

Avec quel financement ? Francis termine : « Nous ne serions rien, Viviane et moi, sans les bénévoles et les mécènes de l’association. Ils sont la force vive de toutes ces actions. Nous recevons parfois des dons conséquents, le dernier était de 5000 € d’une adhérente qui nous suit depuis des années et qui, à l’aube de ses 90 ans, voulait s’impliquer davantage. Mais il y a aussi les vides-greniers que nous organisons l’été, la vente d’épices qui a lieu au mois de décembre. Un groupe de Malgaches nous a également fait parvenir plusieurs kilos de gousses de vanille que nous avons vendues. Et puis il y a les confitures (rires). Nous faisons plus de 300 pots qui se vendent entre membres. Viviane passe beaucoup de temps derrière les fourneaux, mais c’est pour la bonne cause alors … »

Des écoles de Six-Fours jusqu’à Madagascar

Chaque année, Francis et Viviane Thiry sont invités dans certaines écoles de la ville pour sensibiliser les élèves aux conditions de vie des enfants de Madagascar, ainsi qu’à la faune et la flore de l’île. Après leur exposé, une question revient souvent chez les plus jeunes : comment peuvent-ils aider ? Francis explique : « Lorsqu’ils sont tout petits, on ne rentre pas dans les détails. On leur montre des lémuriens et des salles de classe dans la brousse. Mais très jeunes, ils sont déjà sensibles. Alors, on propose une collecte de peluches, et là, ça s’emballe. Certains enfants promettent des cartons, il faut calmer les choses. Une seule peluche par enfant, c’est déjà un bel effort. Mais les parents d’élèves s’organisent entre eux, ils vont en demander aux voisinages, à la famille. On a toujours une belle collection pour le jour du départ. Cette année, le record revient aux enfants de la Meynade. »

En 2024, ce sont 4 m³ de dons qui ont été expédiés par fret maritime, comprenant des peluches, des fournitures scolaires collectées par des collégiens de La Farlède, du matériel médical, et des vêtements pour les jeunes enfants. Cependant, un défi majeur dans l’organisation de cette aide est l’inflation, qui impacte les coûts de transport. Cela souligne l’importance de la solidarité et de l’engagement des élèves et de leurs familles pour surmonter ces obstacles et continuer à soutenir les enfants de Madagascar.

L’homme poursuit en expliquant : « L’année prochaine, nous ferons forcément moins, car nous devrons aller directement à l’essentiel. C’est dommage, car vous savez ce que les enfants et les adolescents de Madagascar adorent particulièrement ? Les magazines ! Peu importe lesquels, car ils offrent une grande variété de contenus d’une page à l’autre. Ils aiment tant ça que les bonnes sœurs des écoles ne leur permettent de les lire que pendant une certaine heure en cours, et seulement s’ils sont sages. »

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À leur retour à Six-Fours, ils décident de créer l’association Sekolin’Ny Masoandro pour changer les conditions de vie d’une population qui réside à l’autre bout du monde. L’idée s’installe et conquiert des cœurs. Grâce aux bénévoles de leur association, aux dons et aux événements qu’ils organisent sur la commune pour lever des fonds, chaque année, de nouveaux projets voient le jour : des écoles, des maternités, des salles d’études, des cantines, etc.

Mais en ce début d’année, l’urgence était ailleurs. Francis raconte : « Madagascar et la France ne sont pas sur le même hémisphère, nous ne vivons donc pas la même saison. Au mois de décembre, ils sont en plein été. Nous avons reçu un appel de détresse le mois dernier provenant des chefs de quartier de la commune rurale d’Ivato, qui s’étend sur 11 640 km² et recense 71 000 habitants. Tous leurs points habituels pour récupérer l’eau étaient à sec. Les populations devaient marcher plus de 4 km par jour avec des bidons pour pouvoir s’abreuver dans un lac. L’État faisait venir des camions-citernes dès qu’il le pouvait pour fournir de l’eau à la population, mais il y avait un risque de maladies hydriques. L’association Sekolin est intervenue et nous avons pu faire construire 15 puits sur le territoire en moins d’un mois. Il fallait agir « à l’ancienne » car la terre est si meuble là-bas qu’en utilisant autre chose que des puisatiers qui creusent à la pelle, nous aurions pris le risque d’un ensablement quelques mois plus tard. Depuis, nous recevons de nombreux messages de remerciement ainsi que des vidéos de la population locale, heureuse de pouvoir récupérer de l’eau à l’aide d’une poulie. »

Avec quel financement ? Francis termine : « Nous ne serions rien, Viviane et moi, sans les bénévoles et les mécènes de l’association. Ils sont la force vive de toutes ces actions. Nous recevons parfois des dons conséquents, le dernier était de 5000 € d’une adhérente qui nous suit depuis des années et qui, à l’aube de ses 90 ans, voulait s’impliquer davantage. Mais il y a aussi les vides-greniers que nous organisons l’été, la vente d’épices qui a lieu au mois de décembre. Un groupe de Malgaches nous a également fait parvenir plusieurs kilos de gousses de vanille que nous avons vendues. Et puis il y a les confitures (rires). Nous faisons plus de 300 pots qui se vendent entre membres. Viviane passe beaucoup de temps derrière les fourneaux, mais c’est pour la bonne cause alors … »

Des écoles de Six-Fours jusqu’à Madagascar

Chaque année, Francis et Viviane Thiry sont invités dans certaines écoles de la ville pour sensibiliser les élèves aux conditions de vie des enfants de Madagascar, ainsi qu’à la faune et la flore de l’île. Après leur exposé, une question revient souvent chez les plus jeunes : comment peuvent-ils aider ? Francis explique : « Lorsqu’ils sont tout petits, on ne rentre pas dans les détails. On leur montre des lémuriens et des salles de classe dans la brousse. Mais très jeunes, ils sont déjà sensibles. Alors, on propose une collecte de peluches, et là, ça s’emballe. Certains enfants promettent des cartons, il faut calmer les choses. Une seule peluche par enfant, c’est déjà un bel effort. Mais les parents d’élèves s’organisent entre eux, ils vont en demander aux voisinages, à la famille. On a toujours une belle collection pour le jour du départ. Cette année, le record revient aux enfants de la Meynade. »

En 2024, ce sont 4 m³ de dons qui ont été expédiés par fret maritime, comprenant des peluches, des fournitures scolaires collectées par des collégiens de La Farlède, du matériel médical, et des vêtements pour les jeunes enfants. Cependant, un défi majeur dans l’organisation de cette aide est l’inflation, qui impacte les coûts de transport. Cela souligne l’importance de la solidarité et de l’engagement des élèves et de leurs familles pour surmonter ces obstacles et continuer à soutenir les enfants de Madagascar.

L’homme poursuit en expliquant : « L’année prochaine, nous ferons forcément moins, car nous devrons aller directement à l’essentiel. C’est dommage, car vous savez ce que les enfants et les adolescents de Madagascar adorent particulièrement ? Les magazines ! Peu importe lesquels, car ils offrent une grande variété de contenus d’une page à l’autre. Ils aiment tant ça que les bonnes sœurs des écoles ne leur permettent de les lire que pendant une certaine heure en cours, et seulement s’ils sont sages. »

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