Dans les hauteurs du Brusc, à quelques mètres des arbres centenaires qui dominent la mer, on dresse les couverts sur les tables de l’auberge du Mont Salva. Il y a déjà une soixantaine d’années, sous une paillote, on venait goûter le poisson frais pêché au petit matin. Si l’adresse était à l’époque un repère pour les initiés, il a aussi été un temps un endroit huppé où se retrouvaient le petit monde du spectacle parisien. Aujourd’hui, il est un lieu de vie où l’Art et la cuisine se mélangent.
Depuis une douzaine d’années, Yolande Lisbonne a repris l’établissement où son père allait déjeuner les week-ends. Avec son fils Loïc aux fourneaux, elle a su trouver la recette pour rendre le lieu chaleureux et l’ambiance conviviale.
Elle raconte : “Toute ma vie professionnelle a tourné autour de la restauration. A la maison, les repas étaient les moments les plus importants de la journée. C’était l’instant où on prenait le temps d’être en famille, d’échanger et n’y avait à table que des plats fait maison. Ce n’est peut-être pas pour rien si mes deux garçons Loïc et Thierry ont fait de leur amour pour la cuisine leur métier. Lorsque je suis venue pour la première fois au Mont Salva ça a été le coup de foudre ! On s’est lancé en famille, chacun avec sa spécificité et son talent”.
« Les saveurs des plats doivent venir souligner le plaisir des yeux et des oreilles. »
Bouillabaisse dans le respect de la tradition, loup ou dorade en croûte de sel, pieds et paquets marseillais, daube provençale, grillades au feu de bois, la carte promet toujours de belles rencontres autour des saveurs méditerranéennes.
Yolande reprend : “J’avais envie d’un restaurant depuis si longtemps. Je voulais créer un véritable lieu de rencontre et d’échange. Qu’est ce que la cuisine, si ce n’est un vecteur de communication? Ici tout le monde peut se croiser. Des pêcheurs du Brusc qui nous apportent leur trouvaille du jour, aux villageois qui viennent se détendre l’hiver auprès d’un feu de cheminée dans un cadre rustique, jusqu’aux touristes, l’été, qui veulent dîner au bruit des cigales”.
Et c’est ainsi qu’au fil des années, les associations culturelles et les artistes ont fini par prendre leurs aises au sein de l’établissement. Cafés-philo, discussion anglophone, improvisation de Jazz … le lieu à l’écart de la ville est devenu un endroit de rencontre.
Elle termine : “Il y a un lien manifeste entre la cuisine, l’Art et même la musique. Dans ce genre d’événement, on essaie d’éveiller tous les sens. Lorsqu’une rencontre Jazz est organisée, en cuisine, on se dit qu’on doit tout faire pour surprendre les papilles. Les saveurs des plats doivent venir souligner le plaisir des yeux et des oreilles. De toute façon, il n’y a pas de secret, il n’y a pas de réussite sans passion. Et je crois pouvoir dire, qu’ici, toute l’équipe donne le meilleur de soi pour chaque rencontre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice”.
Cet article est extrait du hors série papier « Le savoir-faire Six-Fournais » pour être présent dans le prochain numéro, contactez nous.