Les travaux du barrage de Dardennes sur la commune du Revest-les-Eaux sont lancés et vont durer près de deux ans. Portés par la Métropole TPM – propriétaire de l’ouvrage et compétente en « eau potable » – ils s’inscrivent dans une démarche de transition écologique et consistent à conforter l’ouvrage, augmenter sa capacité d’évacuation et rénover les équipements. Durant les travaux, un plan de circulation spécifique a été prévu par la Ville.
Le barrage de Dardennes au Revest-Les-Eaux a été construit en 1912 afin d’assurer l’alimentation en eau potable principalement de la ville de Toulon (partie ouest), une partie de la ville d’Ollioules et du Revest-les-Eaux.
Toutefois, il a également une fonction de régulation des cours d’eau. C’est pourquoi, d’importants travaux sont engagés afin d’améliorer sa capacité d’évacuation, sa résistance et de créer une centrale hydro-électrique.
Après le lancement d’études préalables, les travaux vont se dérouler sur 18 mois, d’octobre 2020 à avril 2022. La Métropole TPM, propriétaire du barrage en est le maitre d’ouvrage.
La compétence « eau potable » de la Ville de Toulon a été transférée à TPM au 1er janvier 2018; tous les ouvrages et le foncier concernant l’eau potable ont été transférés à la Métropole.
Des travaux d’envergure
Le barrage de Dardennes est un barrage-poids arqué en maçonnerie de 35 m de haut et 154 m de long, avec une capacité de stockage de l’ordre d’1 million de m3. Les travaux consistent à conforter l’ouvrage, augmenter sa capacité d’évacuation et rénover les équipements mécaniques.
Ces travaux n’auront aucune incidence sur l’alimentation et la potabilisation de l’eau de Toulon, alimentée par différentes sources : le barrage de Carcès et le Canal de Provence.
« Le prix restera le même pour le contribuable, la charge supplémentaire étant totalement assurée par la Métropole. » Ajoute le Président.
L’exploitation, l’entretien et la surveillance de l’ouvrage est assurée par le délégataire Véolia. L’ouvrage est équipé de capteurs reliés 24h/24 à la télé-surveillance. Une visite « d’auscultation » organisée par l’exploitant est organisée deux fois par mois. Une visite dite « approfondie » réalisée par la Métropole, l’assistant de maitrise d’ouvrage, la Société du Canal de Provence et Véolia, a lieu également une fois par an. Le contrôle de l’ouvrage est effectué par les services de l’Etat. Ainsi la DREAL effectue une visite de contrôle une fois par an.
Deux phases de travaux
Phase 1 : octobre 2020 à septembre 2021
Cette première phase consiste à réaliser des travaux d’élargissement de l’évacuateur de crue existant situé en rive droite de l’ouvrage et se terminant dans le Las, afin d’améliorer sa capacité, et permettre l’évacuation d’une crue exceptionnelle. Il passera ainsi d’une capacité d’évacuation de 110 m3/seconde à 240m3/seconde à l’issue des travaux.
« L’ouvrage est aujourd’hui dimensionné, par sa largeur et sa hauteur, pour évacuer une crue qui correspond à une crue centennale, de 110 m3 par seconde. Au-delà cette crue pour éviter que les eaux ne débordent sur des endroits mal maîtrisés, l’agrandissement de l’évacuateur de crue va permettre de passer à un débit qui est plus que doublé puisqu’il passera à 240 m3 par seconde ! On va donc passer sur une capacité de protection qui est beaucoup plus sécurisante pour l’ouvrage et qui est basée sur des études et des modélisations qui sont plus récentes au vue des éléments qui sont connus aujourd’hui. » Explique Olivier Ambrosi directeur adjoint de la direction Eau et de l’assainissement de TPM.
Ces travaux consistent en :
- La démolition de 14 500 m3 de rochers ;
- La création d’un nouvel évacuateur de crue en béton armé ;
- La réalisation de 3 ouvrages d’art : 1 pont passerelle et 2 ouvrages cadres.
Phase 2 : juin 2021 à avril 2022
Cette deuxième phase correspond aux travaux de confortement du pied de barrage afin d’améliorer la résistance de l’ouvrage, à l’aide d’un remblai poids aval sur une hauteur de 17 m. Ce remblai sera habillé d’une carapace en blocs de pierres. Il est ainsi conçu pour supporter un déversement en crête du barrage afin de résister à une crue exceptionnelle.
Tous les matériaux démolis en phase 1 seront réutilisés en phase 2
Cette phase de travaux inclue la réalisation de locaux techniques (202 m²) et comprend également la création d’une centrale hydro-électrique : remplacement de la turbine existante par une turbine de même puissance (115kVA), installation de la nouvelle turbine dans les nouveaux locaux techniques inclus dans le confortement aval du barrage.
Un enjeu de développement durable
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la transition écologique sur les 4 volets suivants :
Climatique
Il apporte une anticipation au changement climatique, en permettant à cet ouvrage de répondre à la problématique des pluies de plus en plus violentes dans notre région.
La résistance aux pluies diluviennes se fera par l’élargissement de l’évacuateur de crues mais également par la recharge aval du barrage qui permettra à l’ouvrage de résister en cas d’évènement extrême à une crue de 400 m3/s (période de retour 100 000 ans).
Pour cet évènement extrême l’ouvrage aurait à résister à une lame d’eau d’un mètre au-dessus de la crête du barrage.
Energétique
Ces travaux seront également l’occasion de mettre en place une microcentrale hydro-électrique qui permettra de produire de l’électricité à partir du flux d’eau qui alimente l’usine d’eau potable depuis le barrage.
Les kilowatts ainsi produits seront réinjectés dans le réseau ERDF.
Sur les risques sanitaires
Ils seront accompagnés dans la foulée par la réalisation d’une couverture des filtres, permettant la décantation de l’eau avant son entrée dans l’usine, qui sont aujourd’hui à ciel ouvert.
De plus une unité de traitement des eaux de lavages sera réalisée avant rejet dans le Las.
Sur le volet environnemental
Les études environnementales et d’impact ont permis de construire un calendrier d’action qui respecte les périodes de nidification et de reproduction de la faune.
Les pistes d’accès et les zones de travaux ont été réduites pour garantir le respect de la végétation.
L’ensemble de ces dispositions sera suivi par un écologue tout le long du chantier.
Chiffres clefs
Montant estimé de l’opération : 9 millions d’euros HT.
Durée prévisionnelle des travaux : 18 mois
Aides financières sollicitées
Des aides financières ont été sollicitées auprès de l’Etat, du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil Départemental du Var, pour un montant total de 3,6 millions d’euros.
Maîtrise d’ouvrage et Maitrise d’œuvre
Maitrise d’ouvrage : Métropole Toulon Provence Méditerranée
Maîtrise d’œuvre : Société du Canal de Provence en cotraitance avec Tractebel Engineering
Retrouvez le plan de circulation mis en place durant les travaux ci-dessous et sur le site Internet du Revest-les-Eaux.