« Je suis une paire de palmes SNSM et voici mon histoire :
C’était un 29 juin, au large des côtes de Bandol. Malgré un temps maussade, Didier décide d’emmener sa femme et sa fille pique-niquer au large. Dans la précipitation, il ne prendra pas le temps de regarder la météo. Mais, dans trois heures, moi, une simple paire de palmes, prendrai part au sauvetage de sa famille.
À quelques encablures de là, les bénévoles de la station SNSM de Bandol profitent d’un bref moment de répit. Mais rapidement, le téléphone retentit. Comme pour leur rappeler qu’à chaque instant, ils sont indispensables à la survie d’un plaisancier. À l’autre bout du fil, le coordinateur des secours en mer.
On signale la coque d’un bateau retourné. C’est le voilier de Didier. Le temps de s’équiper, les sauveteurs démarrent leur vedette orange et foncent vers la position signalée.
Les naufragés sont à quelques milles des côtes. Mais aujourd’hui, la mer est agitée. Sur le trajet, la houle chahute l’embarcation des sauveteurs. Et pour ne rien arranger, un vent de travers de plus de 25 nœuds les ralentit. Mais qu’importe. Il faut accélérer.
Ils distinguent enfin trois personnes à la mer. Elles tentent de s’accrocher à la coque du voilier afin de ne pas être emportées par le courant.
C’est à ce moment-là que j’entre en scène. L’un des sauveteurs me saisit. Moi, une simple paire de palmes, je vais aider un bénévole à tirer Didier et sa famille hors de cette mauvaise passe. Quelle fierté. Il me chausse alors et saute dans l’eau froide. Je suis une paire de palmes concentrée. Les sauveteurs et ces naufragés comptent sur moi. Nos mouvements sont coordonnés. Nous faisons corps. Nous sauvons en premier la petite fille. Elle attrape la main du sauveteur et semble rassurée. Puis vient le tour de la maman avant un ultime aller-retour pour récupérer Didier.
L’expérience des sauveteurs eut raison des courants puissants et la famille de Didier gardera pour seule séquelle, le souvenir de cette interminable journée. Je repartirai souvent chaussant les pieds des sauveteurs pour vivre des opérations comme celle-ci. Mais aujourd’hui, je prends ma retraite. Je dois être remplacée par une jeune paire de palmes toute neuve. En m’achetant aujourd’hui, vous aidez les Sauveteurs en Mer à renouveler leurs équipements de sauvetage. Alors non, je ne suis pas qu’une simple paire de palmes. Je suis une histoire. Je suis la vie qui continue.
Je suis vendue à l’unité et je ne suis plus opérationnelle. Je suis devenue un objet de décoration, fixé sur une plaque. »
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