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dimanche 22 décembre 2024

Des travaux pour restaurer le cordon littoral naturel

Le site des Salins, l’une des zones humides les plus riches en biodiversité du territoire et chère aux usagers du littoral, est depuis quelques décennies victime d’un phénomène d’érosion qui accélère le recul du trait de côte. Des travaux ont été engagés, en deux phases, pour restaurer le cordon littoral des Vieux Salins.

Gestion du site des Salins

Le site des Salins est géré par la Métropole Toulon Provence Méditerranée qui suit le plan de gestion établit avec le Conservatoire du Littoral, propriétaire depuis 2001, avec des objectifs de protection de la biodiversité et des paysages.

Un cordon littoral grignoté

L’érosion du littoral des vieux salins d’Hyères depuis les dernières décennies a entraîné la construction d’ouvrages de défense de côte sur le secteur EST du site par la compagnie des salins, l’ancien propriétaire. Sans réflexion globale sur l’ensemble de ce tronçon du littoral, ces enrochements ont directement contribué à déplacer le problème d’érosion sur la partie centrale du littoral des vieux salins finalement plus sensible au risque de submersion. Les enrochements ont également entraîné la disparition totale de la plage en pied d’ouvrage sur 800 m et participent à la banalisation paysagère du site.

Avec le temps, il a été constaté que :

  • devant l’ouvrage le profil se creuse et la plage disparaît, sans possibilité de se reconstruire naturellement après chaque tempête.
  • en aval des ouvrages par rapport au transit sédimentaire, l’érosion est encore plus forte. Dans le cas du littoral des Vieux Salins, le transit sédimentaire d’est vers l’ouest lié à la houle et aux courants induits a été estimé à 1100 m3/an.

Les risques encourus d’ici 2025

Ainsi, le secteur central en aval des ouvrages en enrochement est arrivé à un stade critique menaçant dès 2025 l’intégrité du canal d’alimentation et tout le fonctionnement hydraulique des salins.De plus la fragilité de ce secteur topographique plus bas menacerait ensuite en cas de submersion marine le village des salins plus à l’ouest. Il est donc important de privilégier une solution visant à rétablir l’équilibre sédimentaire entre le secteur est et ouest du site. Pour cela, il faut accepter un recul maîtrisé du trait de côte sur la partie est du site, non menacée par la submersion marine pour alimenter le transit du sable sur la partie centrale et ainsi maintenir le trait de côte. Cette solution globale de gestion durable du trait de côte à l’échelle du site est rendue possible par les enjeux de gestion privilégiant la biodiversité et les paysages plutôt qu’un  maintien à tout prix d’une position géographique du trait de côte.

Des travaux d’aménagements devenus urgents

Une étude en 5 phases a été commanditée : après un diagnostic pour comprendre le phénomène d’érosion, c’est une modélisation du trait de côte dans les conditions actuelles qui a été réalisée. Parmi les solutions envisagées, la stratégie d’aménagement retenue est de restaurer le site de manière naturelle et de gérer durablement le trait de côte en fonction des aléas.

 

Réalisés en deux phases, une première en 2019 et une seconde en octobre 2020, les travaux d’aménagement consistent à :

  • rétablir la dynamique sédimentaire par la suppression des enrochementssur un linaire de près de 600 m.
  • favoriser la résilience de l’ensemble composant ce  littoral sableux (dune protégée et végétalisée, plage aérienne large, profil des petits fonds adouci et récif barrière d’herbier de posidonie) qui résiste naturellement aux tempêtes et se reconstruit et s’adapte à la hausse du niveau marin. Cela nécessite d’accepter un recul parfois de la position du trait de côte mais aussi à aménager des « coups de pouce » à la nature. Il s’agit par exemple de la reconstruction dunaire par l’apport de sable et la végétalisation de casiers de ganivelles. Le récif barrière de posidonie doit également faire l’objet d’une attention particulière car Il s’agit d’une formation écologique exceptionnelle et unique. Celle-ci forme un brise lame naturel préservant le site des plus fortes houles lors des tempêtes.
  • limiter le risque de submersion marine sur le secteur ouest, à proximité des enjeux urbains , un second rideau est également prévu en exhaussant de 1,5 m une digue interne aux salins en arrière du canal d’alimentation.

Un sentier piéton maintenu durant les travaux

Le site est très fréquenté par des promeneurs toute l’année et il était également essentiel de garantir la pérennité du cheminement le long de ces 3 km totalement naturels et unique sur le littoral de la Métropole.

Ainsi, dès le démarrage du chantier, il a été imaginé un sentier bis permettant de se projeter dans l’évolution future du site par un cheminement en arrière de l’étang de l’Anglais qui progressivement à partir de 2050 pourrait être de manière intermittente puis permanente en communication avec la mer. Ce sentier bis a déjà été activé lors des phases de chantier et a ravi les promeneurs. Hors des périodes de nidification ou de sensibilité accrue des écosystèmes fragiles ainsi que lors des fortes tempêtes, ce sentier pourra être ouvert ponctuellement.

Un pari sur la nature, mais des résultats déjà visibles

Il est encore certainement trop tôt pour certifier que les modélisations pour 2050 et 2100 réalisées par le bureau d’étude ARTELIA se vérifieront mais tous les spécialistes ont été surpris de la réaction rapide et positive du trait de côte aux aménagements réalisés. Le recul du trait de côte a été très rapide dès les 2 premières tempêtes de l’automne 2019, mais la dynamique sédimentaire s’est mise en place favorablement. Un profil de la plage s’est adouci pour retrouver un aspect naturel. La crête du haut de plage a reculé mais s’est également exhaussé, le littoral s’adaptant ainsi naturellement à la hausse du niveau marin et aux plus fortes tempêtes pour limiter la submersion. Les reconstructions dunaires avec les aménagements de ganivelles sur le secteur central ont subi des dégâts mais cela a permis de contenir la submersion. Une résilience du système dune / plage est possible.

Les retours du public fréquentant le site sont unanimes : les paysages s’améliorent, ils retrouvent enfin le littoral qu’ils aiment fréquenter.

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Gestion du site des Salins

Le site des Salins est géré par la Métropole Toulon Provence Méditerranée qui suit le plan de gestion établit avec le Conservatoire du Littoral, propriétaire depuis 2001, avec des objectifs de protection de la biodiversité et des paysages.

Un cordon littoral grignoté

L’érosion du littoral des vieux salins d’Hyères depuis les dernières décennies a entraîné la construction d’ouvrages de défense de côte sur le secteur EST du site par la compagnie des salins, l’ancien propriétaire. Sans réflexion globale sur l’ensemble de ce tronçon du littoral, ces enrochements ont directement contribué à déplacer le problème d’érosion sur la partie centrale du littoral des vieux salins finalement plus sensible au risque de submersion. Les enrochements ont également entraîné la disparition totale de la plage en pied d’ouvrage sur 800 m et participent à la banalisation paysagère du site.

Avec le temps, il a été constaté que :

  • devant l’ouvrage le profil se creuse et la plage disparaît, sans possibilité de se reconstruire naturellement après chaque tempête.
  • en aval des ouvrages par rapport au transit sédimentaire, l’érosion est encore plus forte. Dans le cas du littoral des Vieux Salins, le transit sédimentaire d’est vers l’ouest lié à la houle et aux courants induits a été estimé à 1100 m3/an.

Les risques encourus d’ici 2025

Ainsi, le secteur central en aval des ouvrages en enrochement est arrivé à un stade critique menaçant dès 2025 l’intégrité du canal d’alimentation et tout le fonctionnement hydraulique des salins.De plus la fragilité de ce secteur topographique plus bas menacerait ensuite en cas de submersion marine le village des salins plus à l’ouest. Il est donc important de privilégier une solution visant à rétablir l’équilibre sédimentaire entre le secteur est et ouest du site. Pour cela, il faut accepter un recul maîtrisé du trait de côte sur la partie est du site, non menacée par la submersion marine pour alimenter le transit du sable sur la partie centrale et ainsi maintenir le trait de côte. Cette solution globale de gestion durable du trait de côte à l’échelle du site est rendue possible par les enjeux de gestion privilégiant la biodiversité et les paysages plutôt qu’un  maintien à tout prix d’une position géographique du trait de côte.

Des travaux d’aménagements devenus urgents

Une étude en 5 phases a été commanditée : après un diagnostic pour comprendre le phénomène d’érosion, c’est une modélisation du trait de côte dans les conditions actuelles qui a été réalisée. Parmi les solutions envisagées, la stratégie d’aménagement retenue est de restaurer le site de manière naturelle et de gérer durablement le trait de côte en fonction des aléas.

 

Réalisés en deux phases, une première en 2019 et une seconde en octobre 2020, les travaux d’aménagement consistent à :

  • rétablir la dynamique sédimentaire par la suppression des enrochementssur un linaire de près de 600 m.
  • favoriser la résilience de l’ensemble composant ce  littoral sableux (dune protégée et végétalisée, plage aérienne large, profil des petits fonds adouci et récif barrière d’herbier de posidonie) qui résiste naturellement aux tempêtes et se reconstruit et s’adapte à la hausse du niveau marin. Cela nécessite d’accepter un recul parfois de la position du trait de côte mais aussi à aménager des « coups de pouce » à la nature. Il s’agit par exemple de la reconstruction dunaire par l’apport de sable et la végétalisation de casiers de ganivelles. Le récif barrière de posidonie doit également faire l’objet d’une attention particulière car Il s’agit d’une formation écologique exceptionnelle et unique. Celle-ci forme un brise lame naturel préservant le site des plus fortes houles lors des tempêtes.
  • limiter le risque de submersion marine sur le secteur ouest, à proximité des enjeux urbains , un second rideau est également prévu en exhaussant de 1,5 m une digue interne aux salins en arrière du canal d’alimentation.

Un sentier piéton maintenu durant les travaux

Le site est très fréquenté par des promeneurs toute l’année et il était également essentiel de garantir la pérennité du cheminement le long de ces 3 km totalement naturels et unique sur le littoral de la Métropole.

Ainsi, dès le démarrage du chantier, il a été imaginé un sentier bis permettant de se projeter dans l’évolution future du site par un cheminement en arrière de l’étang de l’Anglais qui progressivement à partir de 2050 pourrait être de manière intermittente puis permanente en communication avec la mer. Ce sentier bis a déjà été activé lors des phases de chantier et a ravi les promeneurs. Hors des périodes de nidification ou de sensibilité accrue des écosystèmes fragiles ainsi que lors des fortes tempêtes, ce sentier pourra être ouvert ponctuellement.

Un pari sur la nature, mais des résultats déjà visibles

Il est encore certainement trop tôt pour certifier que les modélisations pour 2050 et 2100 réalisées par le bureau d’étude ARTELIA se vérifieront mais tous les spécialistes ont été surpris de la réaction rapide et positive du trait de côte aux aménagements réalisés. Le recul du trait de côte a été très rapide dès les 2 premières tempêtes de l’automne 2019, mais la dynamique sédimentaire s’est mise en place favorablement. Un profil de la plage s’est adouci pour retrouver un aspect naturel. La crête du haut de plage a reculé mais s’est également exhaussé, le littoral s’adaptant ainsi naturellement à la hausse du niveau marin et aux plus fortes tempêtes pour limiter la submersion. Les reconstructions dunaires avec les aménagements de ganivelles sur le secteur central ont subi des dégâts mais cela a permis de contenir la submersion. Une résilience du système dune / plage est possible.

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Gestion du site des Salins

Le site des Salins est géré par la Métropole Toulon Provence Méditerranée qui suit le plan de gestion établit avec le Conservatoire du Littoral, propriétaire depuis 2001, avec des objectifs de protection de la biodiversité et des paysages.

Un cordon littoral grignoté

L’érosion du littoral des vieux salins d’Hyères depuis les dernières décennies a entraîné la construction d’ouvrages de défense de côte sur le secteur EST du site par la compagnie des salins, l’ancien propriétaire. Sans réflexion globale sur l’ensemble de ce tronçon du littoral, ces enrochements ont directement contribué à déplacer le problème d’érosion sur la partie centrale du littoral des vieux salins finalement plus sensible au risque de submersion. Les enrochements ont également entraîné la disparition totale de la plage en pied d’ouvrage sur 800 m et participent à la banalisation paysagère du site.

Avec le temps, il a été constaté que :

  • devant l’ouvrage le profil se creuse et la plage disparaît, sans possibilité de se reconstruire naturellement après chaque tempête.
  • en aval des ouvrages par rapport au transit sédimentaire, l’érosion est encore plus forte. Dans le cas du littoral des Vieux Salins, le transit sédimentaire d’est vers l’ouest lié à la houle et aux courants induits a été estimé à 1100 m3/an.

Les risques encourus d’ici 2025

Ainsi, le secteur central en aval des ouvrages en enrochement est arrivé à un stade critique menaçant dès 2025 l’intégrité du canal d’alimentation et tout le fonctionnement hydraulique des salins.De plus la fragilité de ce secteur topographique plus bas menacerait ensuite en cas de submersion marine le village des salins plus à l’ouest. Il est donc important de privilégier une solution visant à rétablir l’équilibre sédimentaire entre le secteur est et ouest du site. Pour cela, il faut accepter un recul maîtrisé du trait de côte sur la partie est du site, non menacée par la submersion marine pour alimenter le transit du sable sur la partie centrale et ainsi maintenir le trait de côte. Cette solution globale de gestion durable du trait de côte à l’échelle du site est rendue possible par les enjeux de gestion privilégiant la biodiversité et les paysages plutôt qu’un  maintien à tout prix d’une position géographique du trait de côte.

Des travaux d’aménagements devenus urgents

Une étude en 5 phases a été commanditée : après un diagnostic pour comprendre le phénomène d’érosion, c’est une modélisation du trait de côte dans les conditions actuelles qui a été réalisée. Parmi les solutions envisagées, la stratégie d’aménagement retenue est de restaurer le site de manière naturelle et de gérer durablement le trait de côte en fonction des aléas.

 

Réalisés en deux phases, une première en 2019 et une seconde en octobre 2020, les travaux d’aménagement consistent à :

  • rétablir la dynamique sédimentaire par la suppression des enrochementssur un linaire de près de 600 m.
  • favoriser la résilience de l’ensemble composant ce  littoral sableux (dune protégée et végétalisée, plage aérienne large, profil des petits fonds adouci et récif barrière d’herbier de posidonie) qui résiste naturellement aux tempêtes et se reconstruit et s’adapte à la hausse du niveau marin. Cela nécessite d’accepter un recul parfois de la position du trait de côte mais aussi à aménager des « coups de pouce » à la nature. Il s’agit par exemple de la reconstruction dunaire par l’apport de sable et la végétalisation de casiers de ganivelles. Le récif barrière de posidonie doit également faire l’objet d’une attention particulière car Il s’agit d’une formation écologique exceptionnelle et unique. Celle-ci forme un brise lame naturel préservant le site des plus fortes houles lors des tempêtes.
  • limiter le risque de submersion marine sur le secteur ouest, à proximité des enjeux urbains , un second rideau est également prévu en exhaussant de 1,5 m une digue interne aux salins en arrière du canal d’alimentation.

Un sentier piéton maintenu durant les travaux

Le site est très fréquenté par des promeneurs toute l’année et il était également essentiel de garantir la pérennité du cheminement le long de ces 3 km totalement naturels et unique sur le littoral de la Métropole.

Ainsi, dès le démarrage du chantier, il a été imaginé un sentier bis permettant de se projeter dans l’évolution future du site par un cheminement en arrière de l’étang de l’Anglais qui progressivement à partir de 2050 pourrait être de manière intermittente puis permanente en communication avec la mer. Ce sentier bis a déjà été activé lors des phases de chantier et a ravi les promeneurs. Hors des périodes de nidification ou de sensibilité accrue des écosystèmes fragiles ainsi que lors des fortes tempêtes, ce sentier pourra être ouvert ponctuellement.

Un pari sur la nature, mais des résultats déjà visibles

Il est encore certainement trop tôt pour certifier que les modélisations pour 2050 et 2100 réalisées par le bureau d’étude ARTELIA se vérifieront mais tous les spécialistes ont été surpris de la réaction rapide et positive du trait de côte aux aménagements réalisés. Le recul du trait de côte a été très rapide dès les 2 premières tempêtes de l’automne 2019, mais la dynamique sédimentaire s’est mise en place favorablement. Un profil de la plage s’est adouci pour retrouver un aspect naturel. La crête du haut de plage a reculé mais s’est également exhaussé, le littoral s’adaptant ainsi naturellement à la hausse du niveau marin et aux plus fortes tempêtes pour limiter la submersion. Les reconstructions dunaires avec les aménagements de ganivelles sur le secteur central ont subi des dégâts mais cela a permis de contenir la submersion. Une résilience du système dune / plage est possible.

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