C’est un émouvant hommage qui a été rendu au colonel Arnaud Beltrame par la ville d’Ollioules à l’occasion du 3ème anniversaire de sa mort.
En 2019, la commune, en accord avec sa famille a baptisé du nom d’Arnaud Beltrame une rue d’Ollioules qui donne accès au domaine scolaire.
Le colonel Arnaud Beltrame, né le 18 avril 1973 à Étampes et mort le 24 mars 2018 , à Carcassonne, est un officier supérieur de gendarmerie français, qui s’est volontairement substitué à une otage au cours de l’attaque terroriste du 23 mars 2018 à Trèbes. Le terroriste islamiste a ouvert le feu à plusieurs reprises sur le gendarme, le blessant très grièvement. Le colonel Arnaud Beltrame a succombé à ses blessures dans la nuit du 23 au 24 mars 2018 à l’hôpital de Carcassonne.
Face à cette barbarie le maire Robert Bénéventi avait proposé au conseil municipal de donner son nom à une rue de la commune pour préserver sa mémoire. C’est pour cela qu’une cérémonie a été organisée à la date anniversaire de son assassinat devant la plaque de rue.
Aux côtés du maire, 3 élus représentants la population Ollioulaise, Michel Thuilier, adjoint délégué à la sécurité, Delphine Grosso, adjointe déléguée au centre-ville et conseillère métropolitaine et Brigitte Crevet, conseillère municipale déléguée aux associations patriotiques. Mme Muriel Fiol, conseillère régionale, était aussi présente à la cérémonie.
A l’issue du discours du maire, les élus ont déposé une gerbe avant d’observer un moment de recueillement suivi de l’audition de la Marseillaise.
Le discours du maire :
« Arnaud Beltrame, né le 18 avril 1973 à Étampes et mort le 24 mars 2018 à Carcassonne, est un officier supérieur de gendarmerie français, qui s’est volontairement substitué à une otage au cours de l’attaque terroriste du 23 mars 2018 à Trèbes.
Après des études en classe préparatoire au lycée militaire de Saint-Cyr-l’École, il effectue en 1995 son service militaire au 35e régiment d’artillerie parachutiste. Devenu par la suite officier de réserve en situation d’activité (ORSA) au 8e régiment d’artillerie de Commercy, Arnaud Beltrame intègre en 1999 l’École militaire interarmes dont il sort major de promotion en 2001. Il choisit alors la gendarmerie et rejoint l’École des officiers de la Gendarmerie nationale dont il sort à nouveau major de la promotion Capitaine Gauvenet en 2002.
Il devient alors lieutenant, et est affecté au sein d’un escadron de gendarmerie mobile, où il commande un peloton VBRG (véhicule blindé), à Satory de 2002 à 2006. Il rejoint ensuite la Garde républicaine jusqu’en 2010.
Il commande la compagnie d’Avranches de 2010 à 2014, puis devient conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’Écologie. Il est nommé lieutenant-colonel en 2016. En août 2017, il devient officier adjoint de commandement (OAC) au groupement de gendarmerie de l’Aude.
Le 23 mars 2018, alors qu’il se trouve confronté à une prise d’otages dans le Super U de Trèbes — le terroriste venait d’abattre deux personnes — il prend la place des otages au terme de négociations avec l’auteur des faits. Le terroriste ouvre le feu à plusieurs reprises sur le gendarme, le blessant très grièvement. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a succombé à ses blessures dans la nuit du 23 au 24 mars 2018 à l’hôpital de Carcassonne.
Son nom a été donné à une promotion d’officiers de la Gendarmerie Nationale, car Arnaud Beltrame « incarnait les valeurs de générosité, d’engagement, de détermination, de sacrifice de corps ». Il a été promu au grade de colonel à titre posthume et décoré de la médaille de la gendarmerie nationale avec palme de bronze, de la médaille d’acte de courage et de dévouement, et de la médaille de la Sécurité intérieure échelon or.
Le 28 mars 2018, lors de l’hommage national rendu aux Invalides, le colonel Beltrame a été élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur par le président de la République.
Le colonel Arnaud Beltrame avait choisi de servir notre pays et d’en assurer sa sécurité, cela faisait partie de ses missions et il en acceptait les conséquences.
Sa mort fait pour nous résonnance avec l’assassinat le 16 octobre 2020 de Samuel Paty, enseignant et martyr laïque de notre République.
Lui aussi avait choisi sa profession par passion. Il aimait enseigner, il aimait transmettre, il n’avait pas peur de la confrontation des idées ; celles qui font progresser, celles qui ouvrent les cœurs et les esprits.
Toute sa vie Samuel Paty a enseigné avec égalité, quelques soient les origines des élèves et son parcours dénote un sens de la Fraternité hors du commun.
Au fil des jours et de l’avancée de l’enquête, on comprend mieux le processus fatal qui a été engagé et surtout que ce crime odieux est le fait d’individus animés par la haine de notre République et de ses valeurs les plus profondes. Les mensonges, les accusations, l’acharnement sur les réseaux sociaux… n’ont rien à voir avec la liberté d’expression.
Il s’agit simplement de fouler aux pieds notre Démocratie et de générer de la peur.
Pour moi, il est urgent d’agir pour préserver la mémoire de héros comme Arnaud Beltrame et Samuel Paty. Notre détermination est intacte, nous donnerons son nom à un lieu emblématique de notre ville.
Avec Arnaud Beltrame et Samuel Paty, ce n’est pas la vision dramatique et mortifère que je souhaite mettre en avant, cela a été fait en son temps et il n’y pas à y revenir.
C’et la haute valeur Morale et Républicaine de ces deux personnalités que je veux mettre en exergue pour nous tous et surtout pour les jeunes générations.
Ce sont des exemples exceptionnels dont nous devons suivre autant que possible les messages humains et républicains.
Et rappelons-nous de la citation du Général de Gaulle qui doit éclairer notre chemin :
« Il n’y a qu’une fatalité, celle des peuples qui n’ont plus assez de forces pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir.
Le destin d’une nation se gagne chaque jour contre les causes internes et externes de destruction ».
N’ayons pas peur, restons debout, le pays des Lumières et des droits de l’Homme ne doit pas mourir et ne va pas mourir car la flamme de la Résistance Française est encore là, et bien là.
Honneur à Arnaud Beltrame et Samuel Paty.
Je vous demande maintenant d’observer un moment de recueillement. »
