Si les salles obscures sont restées fermées plus de trois cents jours depuis le début de la crise sanitaire, la directrice du Six N’étoiles, Noémie Dumas, met tout en oeuvre pour aller à la reconquête de son public depuis. En collaboration avec Caroline Gonzales, directrice du Petit Varois.fr, la jeune femme a décidé de créer l’événement en offrant à la ville de Six-Fours son tout premier festival de cinéma.
« Passionnées par les rencontres »
Elle raconte : « Nous sommes toutes les deux passionnées par les rencontres et le contact humain. Le cinéma peut-être à la fois un lieu d’échange et de dialogue avec le public mais aussi une vitrine sur le monde extérieur. Depuis la réouverture des salles, nous avons créé avec Caroline, « Le Six’Club ». Tous les mois nous organisons une rencontre autour d’un film avec une personne de l’équipe du tournage qui vient témoigner sur sa réalisation ou son contexte.
Un témoin qui vient de Syrie
Lundi 7 février prochain, Qutaiba Barhamji, né à Damas en Syrie, viendra expliquer comment avec des amis prisonniers du plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde à Yarmouk (un quartier de Damas), ils ont réussi à filmer en secret des scènes de vie et de guerre. Leur film documentaire « Little Palestine, journal d’un siège » sera diffusé juste après. Quelques années avant que le camps ne tombe entre les mains de l’Etat Islamique, les hommes ont réussi à faire traverser les frontières à leurs rushes en rusant. Un disque a même été placé dans le plâtre d’un blessé.
Redonner la parole aux gens
« Notre fil rouge, c’est le Témoignage dans toute sa noblesse, reprend la directrice. Après une période compliquée, nous souhaitons redonner la parole aux gens. C’est pour cette raison que dans quelques mois, nous conclurons l’année scolaire avec un festival qui sera un peu notre grand final. » « Nous avons plein d’idées pour cette prochaine programmation, intervient Caroline, Nous espérons mettre au devant de la scène aussi bien des acteurs locaux qui s’investissent pour la commune au quotidien, que des personnes qui ont vécu des événements historiques et qui seront prêts à en témoigner après la diffusion d’un film sur grand écran. » « Evidemment, nous espérons aussi avoir des acteurs et des réalisateurs, poursuit Noémie, On travaille dessus actuellement, ça dépendra du tournage des uns et des autres. »
Les scolaires seront les bienvenues
Parce que les deux compères souhaitent que les éclats de vies projetés à l’écran ou disséminés dans la salle profitent à tous, elles ont décidé de créer des séances pour les enfants. Noémie termine : « Le but c’est d’échanger, d’apprendre et aussi de s’amuser. Montrer aux enfants que le cinéma peut-aussi être un écran sur le reste du monde nous tient à coeur. »