L’association Ch’amis pour la vie essaie de faire au mieux. « On ne pourra pas tous les sauver. On le sait, on fait en sorte de l’accepter mais certaines histoires restent en tête » explique Juliette Chevron, membre fondatrice. Le rôle qu’elle s’est donnée, avec quelques bénévoles qui l’accompagnent, c’est de récupérer les chats abandonnés ou sauvages, de leur apporter des soins et d’essayer de les placer quand cela est possible.
Mais face à la misère animale, les bras et les moyens manquent toujours. « Nous ne sommes pas un refuge mais un groupement de bénévoles qui offrent une famille d’accueil. Le soucis, c’est que même en étant une poignée, nous fonctionnons par liste d’attente car il y a toujours à faire. Pendant la saison des amours, les demandes n’arrêtent pas et il nous arrive d’être appelées pour des nouveaux nés trouvées dans les poubelles. Il faut alors les nourrir aux biberons toutes les trois heures, huit fois par jour. C’est un véritable labeur car les chatons viennent au monde par portée. »
Cette année, l’association a prêté assistance à 430 animaux et a permis à 231 d’entre eux de gagner une famille aimante pour la vie. Dans ces chiffres, 186 chats ont été placés dont 107 chatons et 79 adultes, 28 chiens ont trouvé un foyer ainsi que 17 lapins. L’association agit également sur les animaux sauvages qui ne demanderont rien d’autres que de retourner à la nature après. « Il existe des colonies de chats car il y a eu une reproduction massive. S’ils ont vécu ainsi toute leur vie, c’est très compliqué de les socialiser. On stérilise donc les femelles pour endiguer le problème et on libère. Certains mâles ont aussi besoin de soins. » Depuis plus d’un an, le problème principal des bénévoles, c’est le manque de place. Juliette a donc décidé de chercher un local pour les patients qui se rétablissent.
« Ce ne sera pas un lieu ouvert au public et nous n’avons pas pour vocation de devenir un refuge. Il y aura des petits enclos pour que chacun puisse guérir sans être en cage, mais sans se mélanger non plus. Nous sommes prêts à faire les travaux pour que tout soit aux normes et à payer un petit loyer. La mairie qui nous subventionne s’est montrée favorable au projet mais ne trouve pas de lieu. Le but sera de placer des animaux en convalescence et il y aura un turn over constant. » Il y a quelques mois, Juliette avait eu connaissance d’un chat qui souffrait d’un cancer des oreilles. Pour guérir, il fallait couper. « Mais nous n’avons trouvé personne pour le récupérer pendant sa convalescence. L’opérer et le relâcher directement n’aurait pas été judicieux, il se serait arraché les points de sutures et aurait risqué l’infection. Nous n’avons rien pu faire et il est mort peu de temps après. Ce sont des anecdotes que nous ne voulons plus avoir à raconter. C’est pour cette raison que nous lançons cet appel aujourd’hui. »