La famille des Priolio possède l’exploitation du domaine du plan de la mer depuis douze générations. Lorsque leurs ancêtres ont commencé à planter des graines sur ces terres, la Révolution Française n’avait pas encore eu lieu! « Et ce n’est pas avec nous que cette exploitation est née! » prévient Robert.
Passionné d’Histoire, l’homme s’est rendu en mairie pour obtenir des archives concernant ses terres. En fouillant dans les plans anciens, il a pu découvrir que sur un cadastre datant du VIIIe au IVe av JC, des parcelles d’exploitation étaient déjà dessinées et séparer par des roseaux, exactement comme c’est encore le cas aujourd’hui. « À croire qu’on a pas inventé grand chose » plaisante l’homme. Cette terre, quasiment inchangée depuis le début de la civilisation grecque est à découvrir ce jeudi 6 juillet. La famille ouvrira ses portes au public pour une rencontre autour d’un écran géant. Le film « Felix et moi » y sera projeté en présence de son réalisateur Luc Benito. « Nous avons été contacté par la directrice du Six n’étoiles Noémie Dumas qui souhaitait faire une projection sous les étoiles. Le film qui retrace la vie d’un chanteur local mondialement connu au début du XX siècle et tombé dans l’oubli aujourd’hui nous semblait être un choix judicieux. C’est avec plaisir que nous recevrons le public pour cette soirée 100% découverte du patrimoine local. »
Un événement en partenariat avec ciné Méditerranée et le PetitVarois.fr
Rendez-vous jeudi 6 juillet au 475 chemin du Plan de la mer. Rencontre avec la famille, avec apéritif convivial dès 20h, projection du film « Felix et Moi » à 21h.
Un road movie sur les traces de Félix Mayol
Luc Benito n’est pas un réalisateur comme les autres, et pour cause: avant la sortie de « Felix et Moi », il ne l’était pas du tout. C’est en découvrant les mémoires de l’interprète de « Viens Poupoule » qu’un lien se créé avec son aîné de plus d’un siècle. Il se met alors en quête d’archives et de reliques.
Une idée née dans son esprit, il va créer un film. « Je ne savais pas ce que je voulais faire, prévient l’homme, j’avais simplement une idée de ce que je ne voulais pas. Il ne fallait pas que ce soit un documentaire « Wikipédia » comme on dit dans le jargon, avec une date de naissance et de mort. Pour un personnage oublié, il fallait impérativement créer du lien, faire en sorte que le spectateur s’identifie. J’ai donc monté cela comme un road movie. J’embarque les gens avec moi et on suit les traces de celui qui s’est effacé de nos mémoires. » S’il ne doute pas, une fois la graine germée dans son esprit, il souhaite faire les choses comme il faut. Il multiplie donc les formations techniques et les résidences pour apprendre à écrire un récit, monter un film. Reste le problème de l’argent. Sans producteur, comment financer ? Et bien il puisera dans ses deniers personnels. « Felix Mayol s’est imposé à moi. Je crois qu’on l’a oublié et qu’on eu tord. Il a encore des choses à dire sur nous, sur notre société. Quand j’ai pesé le pour et le contre, je me suis dis, si je ne le fait pas maintenant … qui le fera ? » « Comme certain s’achète un SUV », lui s’offre, entre autres, les services d’une poignée d’acteurs dont Charles Berling et François Morel. Un cadeau à la postérité.
Le film est entrainant, une troupe de chanteurs toulonnais vient ponctuer le voyage littéraire avec des textes et des mélodies de l’artiste revisitées. On s’attendrit, on rit, on découvre et on s’amuse. « On dépoussière le genre du documentaire » fera remarquer la directrice de cinéma qui le reçoit en ce jour. Pari réussi, à découvrir.
Projection en présence du réalisateur, vendredi 30 juin au 475 chemin du plan de la mer, dans les champs, à partir de 20h. Apéritif convivial + film : tarif unique 10€ Réservations auprès du Six N’étoiles ou au 06.37.92.99.26
Qui était Felix Mayol ?
On dit qu’Edith Piaf s’était inspirée de ses mimiques pour façonner les siennes avant de monter sur scène. Charlie Chaplin, à peine débarqué à Paris confiait à un journaliste son envie d’aller assister à une représentation du chanteur. Marcel Proust, lui même, raconta à un ami qu’il pourrait donner beaucoup d’argent pour voir l’artiste à la houpette célèbre chanter et danser dans son salon. Mais qui est donc l’homme, internationalement connu, qui donne son nom au vélodrome de Toulon? Un enfant prodige du siècle dernier. Orphelin de bonne heure, ce passionné, né dans le quartier du Pont-du-las, que l’on souhaitait empêcher de chanter s’est construit sur scène envers et contre tous. En 1886, il connait son premier grand succès avec « La Paimpolaise » mais sa carrière décolle vraiment en 1902 avec la chanson « Viens Poupoule ». Son succès est phénoménale, il se produit dans toute la France et même au-delà. Celui qui confie sans ses mémoires avoir créé près d’un demi millier de chansons, rachète en 1910 le « Concert Parisien » pour en faire « Le Concert Mayol ». Il aide à lancer la carrière de Valentin Sardou (père de Fernand et grand-p!re de Michel Sardou), Maurice Chevalier, Raimu (…). Quand éclate la première guerre mondiale, il s’enquiert à relever le moral des troupes avec des visites et des représentations. Dans sa villa, il recueille même des convalescents. Généreux jusqu’au bout, il offre aux Toulonnais un stade qui porte encore son nom. Après une vie de paillettes il s’éteint en 1941 dans sa ville de naissance.
Reporté au jeudi 6 juillet.