Parce que l’art est l’affaire de tous, le photographe parisien Alexandre Morelli, en résidence à la Maison du Patrimoine durant un mois, a invité les adolescents du club jeunes « le 100 » à un atelier participatif de photographies. Les portraits réalisés durant la séances ont pris place face au club dans la cour. L’artiste, heureux de l’instant a cité l’artiste New Yorkais Keith Haring durant l’inauguration de l’oeuvre. L’ami d’Andy Warhol confiait volontiers préférait voir ses oeuvres dans les métros où les fréquentations étaient infiniment plus nombreuses et hétéroclites que dans les galeries. La jeunesse, heureuse d’avoir pu être initié à une nouvelle sorte d’art a partagé avec l’artiste un verre de l’amitié avant de s’en retourner jouer aux consoles vidéos disposées dans le club.
De la poésie en image avec un photographe Alexandre Morelli :
Alexandre Morelli est un poète de l’image. Avec son appareil photo, il immortalise des instants de vie qui, au lieu de se figer dans le temps, semblent se mouvoir sur la toile. C’est ce qu’il appelle « l’effet tremblé ». « Je réalise des photographies impressionnistes. Lorsqu’on plisse les yeux, les personnages ou les paysages paraissent prendre vie. En résidence, j’ai réalisé des portraits en atelier ouvert au public. Je prends une photographie en pause très lente, 2 à 5 secondes tout au plus et je demande au modèle de ne pas bouger. C’est le mouvement de sa respiration et la mienne qui provoquent cet effet de vibrations qui semble constant. Je travaille sur cette idée depuis 8 ans à présent. Avec l’âge, ma vue est devenu moins bonne. J’ai appris que j’étais tout simplement atteint de presbytie. Ce n’est pas une maladie, c’est un processus de vieillissement de l’oeil. J’ai voulu étudier cette sensation et emmener le spectateur avec moi. J’illustre en image l’usure du regard. » Pendant un mois, en résidence à la Maison du Patrimoine, l’homme a emprisonné avec son appareil aussi bien des morceaux de ruelles que des corps croisés en ville et des visages figés dans son atelier. « Pour aider le modèle, j’ai avec moi des oeuvres comme La jeune fille à la perle de Vermeer, La Dame à l’hermine de Léonard de Vinci ou des photographies de Salvador Dalì et de Jean Cocteau. Certaines postures ont fait leurs preuves et sont ancrés dans nos esprits depuis plus de 500 ans. L’inconnu devant mon appareil n’a qu’à choisir une façon d’être ou de se porter et mon labeur commence. »