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mercredi 18 juin 2025

Etudier l’histoire en contemplant les traces du passé

Ils ont entre 11 et 12 ans et viennent de faire leur entrée au collège Font-de-Fillol. Ayant déjà une sensibilité pour tout ce qui touchent à l’héritage du passée, ils ont choisi de s’inscrire dans un cursus « patrimoine ».  Pour leur première sortie à vélo de l’année, accompagnés par leurs professeurs de sport, les élèves se sont donc rendus à l’espace Jules de Greling pour aller à la rencontre des membres de l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs. 

Ces messieurs, passionnés et pour certains doctorants en Sciences Humaines, utilisent leur temps libre, étant maintenant en retraite, pour poursuivre les recherches et les découvertes sur le territoire. À l’étude aujourd’hui, le Six-Fours du XIXe siècle. Si le premier sujet évoqué a été la construction du Fort sur la colline et la migration de la population (voir encadré), le dialogue s’est très vite ouvert sur les différents hameaux présents dans la ville. « Ces espaces étaient autonomes, assure Antoine Perreti président de l’association, c’est pour cette raison, qu’ils ont tous des puits, des aires de battages, des conques (…) Et lorsqu’il y avait des épidémies, les hameaux avaient un rôle défensif. Si quelqu’un essayait de rentrer, c’était la mort pour ce dernier sans sommation. » 

Jean-Christophe Boréani, professeur, se tient en retrait pendant l’explication faite aux jeunes âmes. Il confie : « Ces rencontres permettent de donner du sens au reste du programme scolaire. En pouvant rencontrer des intervenants de qualité de la région, en voyant de leurs yeux les vestiges du passé dans leur ville, les choses seront plus simples pour eux. Lors de notre prochaine sortie nous allons nous rendre dans les hameaux afin qu’ils puissent y découvrir tout ce que nous venons de citer. » Si les élèves ont été interpellés par le fait que sur la ville les productions de bois et de vignes étaient les plus nombreuses, (les exploitations de céréales disparaissent en même temps que le train arrive en 1859), ils ont semblé compatissants en apprenant qu’à partir de 1850 la viticulture française était entrée en crise à cause du phylloxéra, une maladie des vignes causée par un insecte du même nom.

Mais l’instant le plus marquant pour eux, resta sans nul doute, celui où ils ont pu découvrir des vestiges datant de 1834, retrouvées aux fonds des eaux par un membre de l’association. Des médailles religieuses, des objets du quotidien telle une boite à aiguilles, des boites de pierre à fusil … À n’en pas douter à voir les regards subjugués, le temps d’un instant, quelques âmes du passé ont certainement dû reprendre vie dans ces tous jeunes esprits.

Comprendre le vieux Six-Fours par le biais d’une maquette. 

Jean-Pierre Berthet s’est encore surpassé. Pour l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs, il est parvenu à mettre en relief le vieux village de Six-Fours des années 1830, avant la construction du fort. Selon les cadastres napoléoniens, on estime qu’il résidait alors à l’époque 130 personnes sur la colline. Après la guerre Franco-Prusienne de 1870, de nombreux forts sont bâtis dans l’hexagone. Six-Fours est choisie par la Marine pour accueillir l’ouvrage de défense. Contrairement à une idée répandue, les populations n’ont pas été contrainte de quitter les lieux pour la construction. Il restait encore une trentaine de personnes qui résidaient au même endroit à la fin du XIXe siècle. Les mouvements de population s’expliquent par le fait que les zones à céréales et les pâtures étaient évidemment dans les plaines. Après une journée de labeur difficile, les villageois n’avaient pas tous le coeur de remonter la colline à la nuit tombée. Ce changement des habitudes ouvrent l’ère des hameaux de la ville …

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Etudier l’histoire en contemplant les traces du passé

Ils ont entre 11 et 12 ans et viennent de faire leur entrée au collège Font-de-Fillol. Ayant déjà une sensibilité pour tout ce qui touchent à l’héritage du passée, ils ont choisi de s’inscrire dans un cursus « patrimoine ».  Pour leur première sortie à vélo de l’année, accompagnés par leurs professeurs de sport, les élèves se sont donc rendus à l’espace Jules de Greling pour aller à la rencontre des membres de l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs. 

Ces messieurs, passionnés et pour certains doctorants en Sciences Humaines, utilisent leur temps libre, étant maintenant en retraite, pour poursuivre les recherches et les découvertes sur le territoire. À l’étude aujourd’hui, le Six-Fours du XIXe siècle. Si le premier sujet évoqué a été la construction du Fort sur la colline et la migration de la population (voir encadré), le dialogue s’est très vite ouvert sur les différents hameaux présents dans la ville. « Ces espaces étaient autonomes, assure Antoine Perreti président de l’association, c’est pour cette raison, qu’ils ont tous des puits, des aires de battages, des conques (…) Et lorsqu’il y avait des épidémies, les hameaux avaient un rôle défensif. Si quelqu’un essayait de rentrer, c’était la mort pour ce dernier sans sommation. » 

Jean-Christophe Boréani, professeur, se tient en retrait pendant l’explication faite aux jeunes âmes. Il confie : « Ces rencontres permettent de donner du sens au reste du programme scolaire. En pouvant rencontrer des intervenants de qualité de la région, en voyant de leurs yeux les vestiges du passé dans leur ville, les choses seront plus simples pour eux. Lors de notre prochaine sortie nous allons nous rendre dans les hameaux afin qu’ils puissent y découvrir tout ce que nous venons de citer. » Si les élèves ont été interpellés par le fait que sur la ville les productions de bois et de vignes étaient les plus nombreuses, (les exploitations de céréales disparaissent en même temps que le train arrive en 1859), ils ont semblé compatissants en apprenant qu’à partir de 1850 la viticulture française était entrée en crise à cause du phylloxéra, une maladie des vignes causée par un insecte du même nom.

Mais l’instant le plus marquant pour eux, resta sans nul doute, celui où ils ont pu découvrir des vestiges datant de 1834, retrouvées aux fonds des eaux par un membre de l’association. Des médailles religieuses, des objets du quotidien telle une boite à aiguilles, des boites de pierre à fusil … À n’en pas douter à voir les regards subjugués, le temps d’un instant, quelques âmes du passé ont certainement dû reprendre vie dans ces tous jeunes esprits.

Comprendre le vieux Six-Fours par le biais d’une maquette. 

Jean-Pierre Berthet s’est encore surpassé. Pour l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs, il est parvenu à mettre en relief le vieux village de Six-Fours des années 1830, avant la construction du fort. Selon les cadastres napoléoniens, on estime qu’il résidait alors à l’époque 130 personnes sur la colline. Après la guerre Franco-Prusienne de 1870, de nombreux forts sont bâtis dans l’hexagone. Six-Fours est choisie par la Marine pour accueillir l’ouvrage de défense. Contrairement à une idée répandue, les populations n’ont pas été contrainte de quitter les lieux pour la construction. Il restait encore une trentaine de personnes qui résidaient au même endroit à la fin du XIXe siècle. Les mouvements de population s’expliquent par le fait que les zones à céréales et les pâtures étaient évidemment dans les plaines. Après une journée de labeur difficile, les villageois n’avaient pas tous le coeur de remonter la colline à la nuit tombée. Ce changement des habitudes ouvrent l’ère des hameaux de la ville …

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Ils ont entre 11 et 12 ans et viennent de faire leur entrée au collège Font-de-Fillol. Ayant déjà une sensibilité pour tout ce qui touchent à l’héritage du passée, ils ont choisi de s’inscrire dans un cursus « patrimoine ».  Pour leur première sortie à vélo de l’année, accompagnés par leurs professeurs de sport, les élèves se sont donc rendus à l’espace Jules de Greling pour aller à la rencontre des membres de l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs. 

Ces messieurs, passionnés et pour certains doctorants en Sciences Humaines, utilisent leur temps libre, étant maintenant en retraite, pour poursuivre les recherches et les découvertes sur le territoire. À l’étude aujourd’hui, le Six-Fours du XIXe siècle. Si le premier sujet évoqué a été la construction du Fort sur la colline et la migration de la population (voir encadré), le dialogue s’est très vite ouvert sur les différents hameaux présents dans la ville. « Ces espaces étaient autonomes, assure Antoine Perreti président de l’association, c’est pour cette raison, qu’ils ont tous des puits, des aires de battages, des conques (…) Et lorsqu’il y avait des épidémies, les hameaux avaient un rôle défensif. Si quelqu’un essayait de rentrer, c’était la mort pour ce dernier sans sommation. » 

Jean-Christophe Boréani, professeur, se tient en retrait pendant l’explication faite aux jeunes âmes. Il confie : « Ces rencontres permettent de donner du sens au reste du programme scolaire. En pouvant rencontrer des intervenants de qualité de la région, en voyant de leurs yeux les vestiges du passé dans leur ville, les choses seront plus simples pour eux. Lors de notre prochaine sortie nous allons nous rendre dans les hameaux afin qu’ils puissent y découvrir tout ce que nous venons de citer. » Si les élèves ont été interpellés par le fait que sur la ville les productions de bois et de vignes étaient les plus nombreuses, (les exploitations de céréales disparaissent en même temps que le train arrive en 1859), ils ont semblé compatissants en apprenant qu’à partir de 1850 la viticulture française était entrée en crise à cause du phylloxéra, une maladie des vignes causée par un insecte du même nom.

Mais l’instant le plus marquant pour eux, resta sans nul doute, celui où ils ont pu découvrir des vestiges datant de 1834, retrouvées aux fonds des eaux par un membre de l’association. Des médailles religieuses, des objets du quotidien telle une boite à aiguilles, des boites de pierre à fusil … À n’en pas douter à voir les regards subjugués, le temps d’un instant, quelques âmes du passé ont certainement dû reprendre vie dans ces tous jeunes esprits.

Comprendre le vieux Six-Fours par le biais d’une maquette. 

Jean-Pierre Berthet s’est encore surpassé. Pour l’association Les amis du patrimoine de Six-Fours et de ses environs, il est parvenu à mettre en relief le vieux village de Six-Fours des années 1830, avant la construction du fort. Selon les cadastres napoléoniens, on estime qu’il résidait alors à l’époque 130 personnes sur la colline. Après la guerre Franco-Prusienne de 1870, de nombreux forts sont bâtis dans l’hexagone. Six-Fours est choisie par la Marine pour accueillir l’ouvrage de défense. Contrairement à une idée répandue, les populations n’ont pas été contrainte de quitter les lieux pour la construction. Il restait encore une trentaine de personnes qui résidaient au même endroit à la fin du XIXe siècle. Les mouvements de population s’expliquent par le fait que les zones à céréales et les pâtures étaient évidemment dans les plaines. Après une journée de labeur difficile, les villageois n’avaient pas tous le coeur de remonter la colline à la nuit tombée. Ce changement des habitudes ouvrent l’ère des hameaux de la ville …

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