Ehawee a passé une vie à prendre soin des autres. Soignante le jour, elle rêvait de peinture la nuit et imaginait souvent ses idoles travailler sur un chevalet. Si elle avait une nette préférence pour les impressionnistes, son peintre préféré a toujours été Paul Gauguin. Idéalisant l’acte de peindre, elle n’a jamais osé prendre un pinceau en main jusqu’à ce qu’elle tombe, sur internet, sur un artiste peintre autodidacte dont les oeuvres l’inspiraient. Un déclic se fait, elle en est aujourd’hui persuadée : « Tout le monde peut peindre. »
L’Art arrête le temps.
Depuis trois ans à présent, elle a fait de la peinture « sa thérapie du bonheur », avec de l’acrylique, des pinceaux, des éponges, des couteaux, « tout se qui lui passe par la main », elle créée avec une spécificité : une alarme. « L’acte de peindre est si précieux pour moi que j’ai tendance à oublier le temps qui passe. Un jour, j’ai commencé à mélanger les couleurs à 8h et j’ai cessé quand j’ai eu faim. Je ne m’étais pas même rendu compte qu’une journée entière s’en était aller. »
L’abstrait pour ouvrir des portes dans l’inconscient.
Ehawee a choisi l’abstrait pour s’exprimer. En fonction des couleurs et des formes, vous aurez néanmoins la sensation de comprendre des objets ou des êtres vivants. L’artiste nie « Je créé intuitivement, je mélange les couleurs, les formes. Mes peintures sont des émotions de l’instant, ce qu’un spectateur voit lorsqu’il pose les yeux dessus provient de son inconscient. C’est aussi ça que j’aime dans l’abstrait. » Si Ehawee ne cherche pas à reproduire donc des scènes ou des paysages, elle cherche tout de même un certain esthétisme. « Pour quelques tableaux j’ai parfois des pensées en tête comme ici, Tahiti. Je n’y suis pourtant jamais allée. Mais les couleurs et les formes proviennent de là-bas. Une fois que le résultat me plait, je pose le pinceau. Et parfois, ça ne me plait pas (rires) et je suis obligé de passer un coup d’eau sur mon labeur. Dans ces cas-là, mieux vaut repartir de zéro! »
