Depuis hier matin se tient en coeur de ville, le village des santonniers. Sous le chapiteau géant qui recouvre une partie de la Place des Poilus, cinq artistes dévoilent leurs dernières créations à la foule.
« Il y a tout une culture qui va avec les santons. »
Fabienne Pardi tient un atelier de conception de santons qui a ouvert ses portes pour la première fois en 1949. « C’était mon père le grand passionné, et moi j’ai suivi tout naturellement. Enfant, ma première bêtise a été de briser un santon. Il y en avait partout autour de moi et j’adorais aller avec mes parents voir la Pastorale Maurel. Je connaissais chaque réplique et musique par coeur et en Provençal bien évidemment. Aujourd’hui, en plus d’avoir repris le labeur de mon père, je transmets mon savoir aux plus jeunes avec des ateliers. On ne fabrique pas seulement les petits personnages, je leur conte véritablement toute la mythologie qu’il y a autour. Les nouvelles générations doivent connaître leur héritage. »
Des santons par amitié.
Un peu plus loin se trouve Jean-Marc Rossi, un illustrateur. Aux alentours de Noël, il propose toujours des histoires en images qui utilisent les santons comme personnages principaux. « J’aime la tendresse des personnages, leur visage rond, leur sympathie. J’étais un ami de Georges Dalmas (Ndrl : le santonnier six-fournais à l’origine de la biennale) lorsque nous parlions un jour, je lui ai dit, mes santons à moi sont toujours couchés sur le papier. Quelques jours plus loin, il m’offrait un de mes personnages en relief. Il m’en avait réalisé toute une série par amitié. Moi je l’ai inclu avec son chapeau et sa barbe dans l’une de mes illustrations. C’était un jeu entre nous. »
« Pour chaque création, il y a des heures de recherches »
Le petit fils de Georges, Camille, est aussi sous le chapiteau. Le jeune garçon a repris le métier de son grand-père avec une idée en tête : mettre en lumière les métiers d’autrefois en les représentant en argile. « Depuis que j’ai listé cette envie sur une feuille, je ne cherche plus l’inspiration, car j’ai du travail pour plusieurs années (rires). » Pour chacune de ses idées, l’artiste ne se lance pas sans avoir collecter une multitude d’informations sur les costumes et les habitudes de ses personnages. Si la plupart de ses travaux se font aujourd’hui sur internet, il concède une botte secrète : les livres et autres recueils de ses grands-parents. À l’entrée du chapiteau, une toute autre surprise. Isabelle Dalmas, la grand-mère a accepté de sortir de ses placards la collection de santons du monde qu’elle a chiné dans les brocantes ou ramené de ses voyages. En terre, façonnés dans le bois, en papier mâché (…) il y en a de toutes les sortes et même certains en galets du Sud de la France. À découvrir avant 19h ce soir.