Elle a une forme arrondie futuriste et surplombe le stade Antoine Baptiste depuis un peu moins d’une cinquantaine d’années. Construire en 1979, elle n’est autre que le voeux du Général De Gaulle !
À la suite des mauvais résultats de l’équipe de France de natation aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 ( la France n’avait remporté qu’une médaille de bronze) et à la suite d’une série de noyades tragiques durant l’été, l’homme d’Etat avait fait le souhait de lancer un programme de construction de piscines pour favoriser d’apprentissage de la natation aux petits écoliers. En 1969, un concours avait été lancé auprès des architectes, ils devaient créer quelque chose d’innovant et de reproductible à convenance. C’est Bernard Schoeller qui avait remporté la mise avec un plan de forme arrondie et une idée originale: un système qui permet à la fois d’assurer un bassin couvert l’hiver et une ouverture l’été.
L’opération « 1000 piscines » est lancée mais seulement 183 sont finalement construites en France. Dont une, à Six-Fours. Aujourd’hui, de ces structures toujours tournées vers le soleil, il n’en reste plus qu’une vingtaine en service. Pour André Mercheyer, adjoint au maire en charge des sports, la raison est évidente. « Il n’y a plus qu’une seule entreprise en France qui intervient sur ce genre de modèle, explique l’homme. Lorsqu’une pièce se casse, il faut la faire produire. Cela à un coût et les délais pour les réparations sont donc souvent très longs. » De plus, fabriquée à l’époque pour apprendre aux petits écoliers à nager, la piscine souffre aujourd’hui de sa petitesse.
La municipalité tourne dorénavant son regard vers l’ancienne structure d’Aquasud. Jean-Sébastien Vialatte, premier magistrat explique : « Pour plus de confort, il serait logique d’investir la piscine Aquasud. Une étude a été réalisée, les bassins en place ne suffisent pas à un partage entre les écoles, les particuliers et les associations des deux villes limitrophes, il faut donc en construire un autre dans le même établissement pour satisfaire tout le monde. Le projet pourrait bénéficier d’un investissement Métropolitain puisque cela servirait deux villes et 100 000 habitants. Tout cela est en réflexion, nous avançons. »
Mais quel avenir alors pour ce patrimoine architectural témoin de toute une époque ? Si certaines piscines tournesol en France ont reçu le label « architecture contemporaine remarquable », à Six-Fours, on promet d’essayer en temps voulu, de conserver la structure. « Pourquoi pas une salle municipal sous le dôme? réfléchît le maire, nous verrons bien. »
Dans les années 70, on allait à la piscine aux Embiez
Avant la construction de la piscine tournesol, les têtes blondes allaient apprendre à nager dans la piscine des Embiez. Pour ceux qui étaient passionnés, c’était un vrai casse tête. Franck Esposito par exemple, nageur professionnel qui a participé plusieurs fois aux Jeux Olympiques, prenait le bateau plusieurs fois par semaine pour aller s’entrainer lorsqu’il était enfant. Ses parents patientaient plusieurs heures au Brusc, le temps que le jeune homme réalise son trajet et sa session. Pour d’autres, le souvenir marquant de ce lieu était l’eau salé de la piscine. Marie-Diane, une enfant des années 70, raconte : « J’ai appris à nager aux Embiez, dans une piscine à l’eau de mer. Un jour, on nous apprend qu’on va réaliser un stage en optimiste avec l’école. Avant ça, on passe « un petit examen » à la piscine de Toulon, pour prouver qu’on sait nager. J’y suis allée en sifflotant, moi qui barbotte depuis toujours. Quand vient mon tour, je prends mon élan, plonge et … reste dans le fond. Sans sel dans l’eau, il n’y a pas de portance. J’ai appris ce fait à la dur comme on dit (rire). Le maître nageur est venu me récupérer. Je n’ai pas eu mon laissez passer, je suis restée à quai pendant que mes camarades embarquaient. »