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lundi 10 mars 2025

Le vieux Six-Fours conté ce dimanche après-midi.

André Mercheyer est un passionné de la vie, des souvenirs qui perdurent et des anecdotes à partager. Dans les années 80, il commence à collectionner les vieilles photographies et cartes postales dénichées dans des brocantes et autres lieux. Enfant du Brusc, il a une profonde connaissance des anciens, de leur langage riche en exagérations et de leur poésie liée aux instants révolus. Il explique : « Les gens du midi ont parfois tendance à embellir les récits. Surtout les générations passées, qui ont tant répété leurs histoires qu’elles en ont perdu la mesure de la réalité. » Depuis une dizaine d’années, André partage ses découvertes et ses récits d’antan lors de conférences illustrées. Ce dimanche, il présentera l’une de ces conférences au théâtre Daudet.

André Mercheyer partage avec enthousiasme sa passion pour les histoires, en précisant : « J’aime prévenir avant mes interventions que je ne suis pas un historien mais simplement un passeur d’histoires. J’accepte volontiers les contradictions quand on m’en apporte, mais je reconnais quand même la poésie des gens du Sud quand je la rencontre. »

Dans sa jeunesse, il consacrait de nombreuses heures à écouter Dwine, l’un des pêcheurs les plus célèbres du Brusc.

André Mercheyer

« Il avait des yeux qui possédaient toute la profondeur des mers, » se remémore André. « C’était un conteur captivant. On ne pouvait qu’être fasciné par ses récits. » Dwine lui racontait parfois qu’il devait se munir de sa grapette pour écarter les murènes des rochers lorsqu’il partait chercher des oursins, affirmant qu’il y en avait des centaines. Un jour, il a même plaisanté en disant qu’il avait ramassé tant de dorades roses dans ses filets qu’il s’était exclamé : « Eh bien voilà, j’ai ramassé un sous-marin rose. » Les anecdotes ne manquent pas, comme celle de cette nuit de 1956 où la Provence avait gelé, et où le pêcheur était sorti avec une faucille pour libérer les canards dont les pattes étaient coincées dans la glace. Ces récits, empreints de magie et de réalisme, témoignent de la richesse de la culture locale et de l’art de raconter.

Et que dire de la bécasse ! « Tous les matins, il lui mettait deux balles. Mais elle s’envolait toujours, et cela pendant des années, » raconte-t-il. Puis, un jour, Dwine réussit enfin à lui ôter la vie. Lorsqu’il va la chercher, il découvre qu’elle pèse 45 kilos de plomb. Intrigué, André lui demande comment il a pu manger une chose si dure sous la dent. Dwine, avec un sourire malicieux, répond : « Penses-tu ! Je l’ai donnée aux ferrailleurs et j’en ai eu un bon prix ! »

André ne se contente pas de raconter des histoires de pêcheurs ; il s’intéresse également à la transformation de la ville et à son environnement. Au Brusc, par exemple, il se souvient qu’au siècle dernier, quatre requins avaient été sortis des eaux. À cette époque, lorsque cela se produisait, on récupérait le foie de l’animal pour en faire des produits cosmétiques ou pharmaceutiques.

Ce dimanche à 16h au théâtre Daudet. Entrée libre. Un événement organisé par l’association Les Matriochka. 

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Le vieux Six-Fours conté ce dimanche après-midi.

André Mercheyer est un passionné de la vie, des souvenirs qui perdurent et des anecdotes à partager. Dans les années 80, il commence à collectionner les vieilles photographies et cartes postales dénichées dans des brocantes et autres lieux. Enfant du Brusc, il a une profonde connaissance des anciens, de leur langage riche en exagérations et de leur poésie liée aux instants révolus. Il explique : « Les gens du midi ont parfois tendance à embellir les récits. Surtout les générations passées, qui ont tant répété leurs histoires qu’elles en ont perdu la mesure de la réalité. » Depuis une dizaine d’années, André partage ses découvertes et ses récits d’antan lors de conférences illustrées. Ce dimanche, il présentera l’une de ces conférences au théâtre Daudet.

André Mercheyer partage avec enthousiasme sa passion pour les histoires, en précisant : « J’aime prévenir avant mes interventions que je ne suis pas un historien mais simplement un passeur d’histoires. J’accepte volontiers les contradictions quand on m’en apporte, mais je reconnais quand même la poésie des gens du Sud quand je la rencontre. »

Dans sa jeunesse, il consacrait de nombreuses heures à écouter Dwine, l’un des pêcheurs les plus célèbres du Brusc.

André Mercheyer

« Il avait des yeux qui possédaient toute la profondeur des mers, » se remémore André. « C’était un conteur captivant. On ne pouvait qu’être fasciné par ses récits. » Dwine lui racontait parfois qu’il devait se munir de sa grapette pour écarter les murènes des rochers lorsqu’il partait chercher des oursins, affirmant qu’il y en avait des centaines. Un jour, il a même plaisanté en disant qu’il avait ramassé tant de dorades roses dans ses filets qu’il s’était exclamé : « Eh bien voilà, j’ai ramassé un sous-marin rose. » Les anecdotes ne manquent pas, comme celle de cette nuit de 1956 où la Provence avait gelé, et où le pêcheur était sorti avec une faucille pour libérer les canards dont les pattes étaient coincées dans la glace. Ces récits, empreints de magie et de réalisme, témoignent de la richesse de la culture locale et de l’art de raconter.

Et que dire de la bécasse ! « Tous les matins, il lui mettait deux balles. Mais elle s’envolait toujours, et cela pendant des années, » raconte-t-il. Puis, un jour, Dwine réussit enfin à lui ôter la vie. Lorsqu’il va la chercher, il découvre qu’elle pèse 45 kilos de plomb. Intrigué, André lui demande comment il a pu manger une chose si dure sous la dent. Dwine, avec un sourire malicieux, répond : « Penses-tu ! Je l’ai donnée aux ferrailleurs et j’en ai eu un bon prix ! »

André ne se contente pas de raconter des histoires de pêcheurs ; il s’intéresse également à la transformation de la ville et à son environnement. Au Brusc, par exemple, il se souvient qu’au siècle dernier, quatre requins avaient été sortis des eaux. À cette époque, lorsque cela se produisait, on récupérait le foie de l’animal pour en faire des produits cosmétiques ou pharmaceutiques.

Ce dimanche à 16h au théâtre Daudet. Entrée libre. Un événement organisé par l’association Les Matriochka. 

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André Mercheyer partage avec enthousiasme sa passion pour les histoires, en précisant : « J’aime prévenir avant mes interventions que je ne suis pas un historien mais simplement un passeur d’histoires. J’accepte volontiers les contradictions quand on m’en apporte, mais je reconnais quand même la poésie des gens du Sud quand je la rencontre. »

Dans sa jeunesse, il consacrait de nombreuses heures à écouter Dwine, l’un des pêcheurs les plus célèbres du Brusc.

André Mercheyer

« Il avait des yeux qui possédaient toute la profondeur des mers, » se remémore André. « C’était un conteur captivant. On ne pouvait qu’être fasciné par ses récits. » Dwine lui racontait parfois qu’il devait se munir de sa grapette pour écarter les murènes des rochers lorsqu’il partait chercher des oursins, affirmant qu’il y en avait des centaines. Un jour, il a même plaisanté en disant qu’il avait ramassé tant de dorades roses dans ses filets qu’il s’était exclamé : « Eh bien voilà, j’ai ramassé un sous-marin rose. » Les anecdotes ne manquent pas, comme celle de cette nuit de 1956 où la Provence avait gelé, et où le pêcheur était sorti avec une faucille pour libérer les canards dont les pattes étaient coincées dans la glace. Ces récits, empreints de magie et de réalisme, témoignent de la richesse de la culture locale et de l’art de raconter.

Et que dire de la bécasse ! « Tous les matins, il lui mettait deux balles. Mais elle s’envolait toujours, et cela pendant des années, » raconte-t-il. Puis, un jour, Dwine réussit enfin à lui ôter la vie. Lorsqu’il va la chercher, il découvre qu’elle pèse 45 kilos de plomb. Intrigué, André lui demande comment il a pu manger une chose si dure sous la dent. Dwine, avec un sourire malicieux, répond : « Penses-tu ! Je l’ai donnée aux ferrailleurs et j’en ai eu un bon prix ! »

André ne se contente pas de raconter des histoires de pêcheurs ; il s’intéresse également à la transformation de la ville et à son environnement. Au Brusc, par exemple, il se souvient qu’au siècle dernier, quatre requins avaient été sortis des eaux. À cette époque, lorsque cela se produisait, on récupérait le foie de l’animal pour en faire des produits cosmétiques ou pharmaceutiques.

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