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lundi 23 juin 2025

Octobre 1889. Un tronc humain dans un requin : la découverte d’un pêcheur au Brusc

Le 15 octobre 1889, au Brusc, petit port de pêche de Six-Fours-les-Plages, un pêcheur local, Pierre Roux, fait une prise exceptionnelle. Dans ses filets se débat un requin de près de cinq mètres, bientôt abattu et ouvert devant une foule de curieux.

Ce que l’on découvre dans l’estomac de l’animal dépasse l’imaginable : un tronc humain, encore vêtu, partiellement digéré. Il s’agit de la portion inférieure d’un corps humain — jambes, bassin et bas du torse — ainsi qu’un petit dauphin de plus d’un mètre cinquante, également avalé par le squale. L’odeur est insoutenable, le spectacle, insoutenable.

Alertées, les autorités reconnaissent formellement qu’il pourrait s’agir des restes d’un marin disparu lors du naufrage du torpilleur 102, survenu quelques mois plus tôt au large de la côte.

Mars 1889 : le torpilleur 102 sombre entre les Embiez et le Rouveau

Le 1er mars 1889, le torpilleur n° 102, petit bâtiment de guerre de 35 mètres construit à La Seyne, quitte la rade de Toulon dans le cadre d’un exercice de routine. Ce type de navire, conçu pour la vitesse, est redoutable mais peu stable. Ce jour-là, il navigue dans une zone dangereuse, entre les îles des Embiez et du Rouveau, quand il heurte un récif immergé.

Le torpilleur chavire brutalement et coule à environ 30 à 35 mètres de profondeur. À bord, 16 hommes d’équipage : 10 seront sauvés, mais 6 périront, dont trois piégés dans la salle des machines.

Malgré la faible distance à la côte, les opérations de renflouement sont délicates. Le navire sera finalement remonté, réparé, puis réaffecté à l’École des Torpilles de Toulon, où il restera en service jusqu’à sa radiation en 1905.

Une tragédie gravée dans les mémoires

Le tronc humain retrouvé dans le requin est inhumé au cimetière de Six-Fours. Le maire de l’époque, M. Allègre, supervise la mise en terre. L’émotion est vive parmi les habitants, d’autant que ce n’est pas la première découverte macabre dans cette portion de mer.

Ce fait divers, longtemps oublié, continue aujourd’hui d’alimenter les légendes maritimes de la côte varoise. Un rappel que la mer, parfois, ne rend ses secrets que lentement… et cruellement.

👉 Ce fait divers a été relaté dans un article de presse publié dans L’Écho d’Oran, daté du 23 octobre 1889, dont une reproduction a été fournie par nos soins.

Le texte :

🐟 Un tronc humain retrouvé dans le ventre d’un monstre marin au Brusc

Une macabre découverte au large de Six-Fours, en 1889

C’est un fait divers aussi effrayant que mystérieux qui secoua les habitants du Brusc à l’automne 1889.

Le 16 octobre, des pêcheurs locaux repèrent une étrange créature échouée sur le rivage. L’animal est gigantesque : près de 4 mètres de long, une circonférence de 1,50 mètre, et un poids estimé entre 250 et 300 kilos. Sa peau tachetée évoque celle d’un léopard. Il est déjà mort, mais son état reste étonnamment frais.

Alors que les curieux se rassemblent, les pêcheurs décident de l’éventrer. À l’intérieur, c’est l’horreur : un tronc humain partiellement digéré, identifiable par les restes de vêtements, quelques lambeaux de chair, et un morceau de colonne vertébrale allant des reins aux lombaires. Le tout baigne dans une bouillie noire et infecte, résultat probable d’un début de digestion.

L’hypothèse avancée ? Il pourrait s’agir d’un noyé ayant dérivé depuis les côtes voisines de Six-Fours. Le tronc fut rapidement transporté aux autorités, avant d’être inhumé dans le cimetière de la commune.

Le maire de l’époque, M. Allègre, aurait supervisé cette macabre opération. Selon les anciens du village, ce n’était pas la première découverte macabre dans les eaux du Brusc…

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Octobre 1889. Un tronc humain dans un requin : la découverte d’un pêcheur au Brusc

Le 15 octobre 1889, au Brusc, petit port de pêche de Six-Fours-les-Plages, un pêcheur local, Pierre Roux, fait une prise exceptionnelle. Dans ses filets se débat un requin de près de cinq mètres, bientôt abattu et ouvert devant une foule de curieux.

Ce que l’on découvre dans l’estomac de l’animal dépasse l’imaginable : un tronc humain, encore vêtu, partiellement digéré. Il s’agit de la portion inférieure d’un corps humain — jambes, bassin et bas du torse — ainsi qu’un petit dauphin de plus d’un mètre cinquante, également avalé par le squale. L’odeur est insoutenable, le spectacle, insoutenable.

Alertées, les autorités reconnaissent formellement qu’il pourrait s’agir des restes d’un marin disparu lors du naufrage du torpilleur 102, survenu quelques mois plus tôt au large de la côte.

Mars 1889 : le torpilleur 102 sombre entre les Embiez et le Rouveau

Le 1er mars 1889, le torpilleur n° 102, petit bâtiment de guerre de 35 mètres construit à La Seyne, quitte la rade de Toulon dans le cadre d’un exercice de routine. Ce type de navire, conçu pour la vitesse, est redoutable mais peu stable. Ce jour-là, il navigue dans une zone dangereuse, entre les îles des Embiez et du Rouveau, quand il heurte un récif immergé.

Le torpilleur chavire brutalement et coule à environ 30 à 35 mètres de profondeur. À bord, 16 hommes d’équipage : 10 seront sauvés, mais 6 périront, dont trois piégés dans la salle des machines.

Malgré la faible distance à la côte, les opérations de renflouement sont délicates. Le navire sera finalement remonté, réparé, puis réaffecté à l’École des Torpilles de Toulon, où il restera en service jusqu’à sa radiation en 1905.

Une tragédie gravée dans les mémoires

Le tronc humain retrouvé dans le requin est inhumé au cimetière de Six-Fours. Le maire de l’époque, M. Allègre, supervise la mise en terre. L’émotion est vive parmi les habitants, d’autant que ce n’est pas la première découverte macabre dans cette portion de mer.

Ce fait divers, longtemps oublié, continue aujourd’hui d’alimenter les légendes maritimes de la côte varoise. Un rappel que la mer, parfois, ne rend ses secrets que lentement… et cruellement.

👉 Ce fait divers a été relaté dans un article de presse publié dans L’Écho d’Oran, daté du 23 octobre 1889, dont une reproduction a été fournie par nos soins.

Le texte :

🐟 Un tronc humain retrouvé dans le ventre d’un monstre marin au Brusc

Une macabre découverte au large de Six-Fours, en 1889

C’est un fait divers aussi effrayant que mystérieux qui secoua les habitants du Brusc à l’automne 1889.

Le 16 octobre, des pêcheurs locaux repèrent une étrange créature échouée sur le rivage. L’animal est gigantesque : près de 4 mètres de long, une circonférence de 1,50 mètre, et un poids estimé entre 250 et 300 kilos. Sa peau tachetée évoque celle d’un léopard. Il est déjà mort, mais son état reste étonnamment frais.

Alors que les curieux se rassemblent, les pêcheurs décident de l’éventrer. À l’intérieur, c’est l’horreur : un tronc humain partiellement digéré, identifiable par les restes de vêtements, quelques lambeaux de chair, et un morceau de colonne vertébrale allant des reins aux lombaires. Le tout baigne dans une bouillie noire et infecte, résultat probable d’un début de digestion.

L’hypothèse avancée ? Il pourrait s’agir d’un noyé ayant dérivé depuis les côtes voisines de Six-Fours. Le tronc fut rapidement transporté aux autorités, avant d’être inhumé dans le cimetière de la commune.

Le maire de l’époque, M. Allègre, aurait supervisé cette macabre opération. Selon les anciens du village, ce n’était pas la première découverte macabre dans les eaux du Brusc…

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Ce que l’on découvre dans l’estomac de l’animal dépasse l’imaginable : un tronc humain, encore vêtu, partiellement digéré. Il s’agit de la portion inférieure d’un corps humain — jambes, bassin et bas du torse — ainsi qu’un petit dauphin de plus d’un mètre cinquante, également avalé par le squale. L’odeur est insoutenable, le spectacle, insoutenable.

Alertées, les autorités reconnaissent formellement qu’il pourrait s’agir des restes d’un marin disparu lors du naufrage du torpilleur 102, survenu quelques mois plus tôt au large de la côte.

Mars 1889 : le torpilleur 102 sombre entre les Embiez et le Rouveau

Le 1er mars 1889, le torpilleur n° 102, petit bâtiment de guerre de 35 mètres construit à La Seyne, quitte la rade de Toulon dans le cadre d’un exercice de routine. Ce type de navire, conçu pour la vitesse, est redoutable mais peu stable. Ce jour-là, il navigue dans une zone dangereuse, entre les îles des Embiez et du Rouveau, quand il heurte un récif immergé.

Le torpilleur chavire brutalement et coule à environ 30 à 35 mètres de profondeur. À bord, 16 hommes d’équipage : 10 seront sauvés, mais 6 périront, dont trois piégés dans la salle des machines.

Malgré la faible distance à la côte, les opérations de renflouement sont délicates. Le navire sera finalement remonté, réparé, puis réaffecté à l’École des Torpilles de Toulon, où il restera en service jusqu’à sa radiation en 1905.

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Le tronc humain retrouvé dans le requin est inhumé au cimetière de Six-Fours. Le maire de l’époque, M. Allègre, supervise la mise en terre. L’émotion est vive parmi les habitants, d’autant que ce n’est pas la première découverte macabre dans cette portion de mer.

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👉 Ce fait divers a été relaté dans un article de presse publié dans L’Écho d’Oran, daté du 23 octobre 1889, dont une reproduction a été fournie par nos soins.

Le texte :

🐟 Un tronc humain retrouvé dans le ventre d’un monstre marin au Brusc

Une macabre découverte au large de Six-Fours, en 1889

C’est un fait divers aussi effrayant que mystérieux qui secoua les habitants du Brusc à l’automne 1889.

Le 16 octobre, des pêcheurs locaux repèrent une étrange créature échouée sur le rivage. L’animal est gigantesque : près de 4 mètres de long, une circonférence de 1,50 mètre, et un poids estimé entre 250 et 300 kilos. Sa peau tachetée évoque celle d’un léopard. Il est déjà mort, mais son état reste étonnamment frais.

Alors que les curieux se rassemblent, les pêcheurs décident de l’éventrer. À l’intérieur, c’est l’horreur : un tronc humain partiellement digéré, identifiable par les restes de vêtements, quelques lambeaux de chair, et un morceau de colonne vertébrale allant des reins aux lombaires. Le tout baigne dans une bouillie noire et infecte, résultat probable d’un début de digestion.

L’hypothèse avancée ? Il pourrait s’agir d’un noyé ayant dérivé depuis les côtes voisines de Six-Fours. Le tronc fut rapidement transporté aux autorités, avant d’être inhumé dans le cimetière de la commune.

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