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lundi 25 août 2025

Sally Bauer, à contre-courant : la traversée d’une femme libre

En août 1939, alors que l’Europe s’apprête à plonger dans la guerre, une femme de 30 ans se jette dans la Manche. Sally Bauer est mère célibataire, nageuse obstinée, et son rêve paraît insensé : relier la France à l’Angleterre à la seule force de ses bras. Quinze heures et vingt-deux minutes plus tard, elle réussit. Quelques jours après, la guerre éclate. L’exploit est éclipsé, mais l’histoire reste.

C’est ce destin que la réalisatrice suédoise Frida Kempff ravive aujourd’hui dans Sally Bauer, à contre-courant, projeté au cinéma Six N’Étoiles de Six-Fours.

« Une femme qui refusait de se plier aux rôles qu’on attendait d’elle »

« J’ai découvert Sally Bauer il y a huit ans en lisant Happy Sally de Sara Stridsberg. J’ai été sidérée de ne jamais avoir entendu parler d’elle, alors que je suis suédoise. Son histoire est incroyable. Sally n’était pas seulement une nageuse hors pair – elle faisait preuve d’un courage impressionnant, en mer comme dans sa vie, en tant que mère célibataire qui osait poursuivre un rêve jugé “impossible” dans les années 30. »

Plus qu’un biopic, Kempff revendique une œuvre d’aujourd’hui : « Je tenais à faire un film qui parle à notre époque, pas juste une reconstitution. » La maternité y est centrale : « Il parle de culpabilité, de courage, de détermination. D’une femme qui refuse de se plier aux rôles qu’on attend d’elle. Dans le film, sa famille lui reproche de poursuivre son rêve “au détriment” de son fils. Je voulais que le public doute d’elle, la trouve égoïste, puis comprenne la nécessité de ses choix. »


Quand l’exploit croise la guerre :

Le destin de Sally Bauer prend une résonance unique : sa traversée eut lieu le 27 août 1939. Cinq jours plus tard, le 1er septembre, l’Allemagne envahissait la Pologne et la Seconde Guerre mondiale commençait. La Manche qu’elle venait de franchir à la nage devint aussitôt un champ de mines et de batailles navales. Pendant huit ans, plus personne ne retenta l’aventure : il faudra attendre 1947 pour qu’un nageur s’y risque à nouveau.
Ce contraste saisissant – une femme seule affrontant la mer tandis que les nations s’effondraient – donne au film toute sa puissance symbolique.


Le réalisme de la mer :

Pour restituer la force de cette traversée, la réalisatrice a choisi le réalisme brut : « Tourner en mer a été de loin le plus difficile. L’océan est imprévisible, la météo aussi. Mais je tenais à tourner en conditions réelles, pour que Josefin Neldén ressente vraiment le vent, le froid, l’eau salée… Toute l’équipe a travaillé dans des conditions extrêmes. Ce qu’on voit à l’écran – cette fatigue, cette force – est authentique. »

Tourné en argentique 16 mm, le film prend des allures de fresque intime, presque arrachée aux archives. « L’eau m’est familière, mais elle est aussi très symbolique. Elle représente le passage, le changement. Dans Sally Bauer, c’est un espace de transformation. »


Une Sally de chair et de souffle :

Pour incarner cette pionnière, Frida Kempff a choisi l’actrice suédoise Josefin Neldén : « Je savais qu’elle portait en elle cette dualité : la force et la vulnérabilité. Ensemble, nous avons voulu montrer une femme vivante – pas une légende figée, mais une personne réelle, imparfaite, courageuse, profondément humaine. »

Même le fils de Sally, Carl-Axel Bauer, a soutenu le projet. « Il a lu toutes les versions du scénario, il est venu sur le plateau, il a compris notre démarche. Il était fier. »


📽️ Sally Bauer, à contre-courant au Six N’Étoiles :(VOSTFR)

  • Mercredi 27 août : 18h30

  • Jeudi 28 août : 21h00

  • Dimanche 31 août : 21h00

  • Lundi 1er septembre : 11h00

  • Mardi 2 septembre : 16h15, 21h

VOST : version originale sous-titrée en français


👉 Ce film n’est pas seulement l’histoire d’une traversée. C’est le portrait d’une pionnière oubliée, une méditation sur la liberté des femmes et une fresque où la mer devient miroir de nos luttes intérieures.

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Sally Bauer, à contre-courant : la traversée d’une femme libre

En août 1939, alors que l’Europe s’apprête à plonger dans la guerre, une femme de 30 ans se jette dans la Manche. Sally Bauer est mère célibataire, nageuse obstinée, et son rêve paraît insensé : relier la France à l’Angleterre à la seule force de ses bras. Quinze heures et vingt-deux minutes plus tard, elle réussit. Quelques jours après, la guerre éclate. L’exploit est éclipsé, mais l’histoire reste.

C’est ce destin que la réalisatrice suédoise Frida Kempff ravive aujourd’hui dans Sally Bauer, à contre-courant, projeté au cinéma Six N’Étoiles de Six-Fours.

« Une femme qui refusait de se plier aux rôles qu’on attendait d’elle »

« J’ai découvert Sally Bauer il y a huit ans en lisant Happy Sally de Sara Stridsberg. J’ai été sidérée de ne jamais avoir entendu parler d’elle, alors que je suis suédoise. Son histoire est incroyable. Sally n’était pas seulement une nageuse hors pair – elle faisait preuve d’un courage impressionnant, en mer comme dans sa vie, en tant que mère célibataire qui osait poursuivre un rêve jugé “impossible” dans les années 30. »

Plus qu’un biopic, Kempff revendique une œuvre d’aujourd’hui : « Je tenais à faire un film qui parle à notre époque, pas juste une reconstitution. » La maternité y est centrale : « Il parle de culpabilité, de courage, de détermination. D’une femme qui refuse de se plier aux rôles qu’on attend d’elle. Dans le film, sa famille lui reproche de poursuivre son rêve “au détriment” de son fils. Je voulais que le public doute d’elle, la trouve égoïste, puis comprenne la nécessité de ses choix. »


Quand l’exploit croise la guerre :

Le destin de Sally Bauer prend une résonance unique : sa traversée eut lieu le 27 août 1939. Cinq jours plus tard, le 1er septembre, l’Allemagne envahissait la Pologne et la Seconde Guerre mondiale commençait. La Manche qu’elle venait de franchir à la nage devint aussitôt un champ de mines et de batailles navales. Pendant huit ans, plus personne ne retenta l’aventure : il faudra attendre 1947 pour qu’un nageur s’y risque à nouveau.
Ce contraste saisissant – une femme seule affrontant la mer tandis que les nations s’effondraient – donne au film toute sa puissance symbolique.


Le réalisme de la mer :

Pour restituer la force de cette traversée, la réalisatrice a choisi le réalisme brut : « Tourner en mer a été de loin le plus difficile. L’océan est imprévisible, la météo aussi. Mais je tenais à tourner en conditions réelles, pour que Josefin Neldén ressente vraiment le vent, le froid, l’eau salée… Toute l’équipe a travaillé dans des conditions extrêmes. Ce qu’on voit à l’écran – cette fatigue, cette force – est authentique. »

Tourné en argentique 16 mm, le film prend des allures de fresque intime, presque arrachée aux archives. « L’eau m’est familière, mais elle est aussi très symbolique. Elle représente le passage, le changement. Dans Sally Bauer, c’est un espace de transformation. »


Une Sally de chair et de souffle :

Pour incarner cette pionnière, Frida Kempff a choisi l’actrice suédoise Josefin Neldén : « Je savais qu’elle portait en elle cette dualité : la force et la vulnérabilité. Ensemble, nous avons voulu montrer une femme vivante – pas une légende figée, mais une personne réelle, imparfaite, courageuse, profondément humaine. »

Même le fils de Sally, Carl-Axel Bauer, a soutenu le projet. « Il a lu toutes les versions du scénario, il est venu sur le plateau, il a compris notre démarche. Il était fier. »


📽️ Sally Bauer, à contre-courant au Six N’Étoiles :(VOSTFR)

  • Mercredi 27 août : 18h30

  • Jeudi 28 août : 21h00

  • Dimanche 31 août : 21h00

  • Lundi 1er septembre : 11h00

  • Mardi 2 septembre : 16h15, 21h

VOST : version originale sous-titrée en français


👉 Ce film n’est pas seulement l’histoire d’une traversée. C’est le portrait d’une pionnière oubliée, une méditation sur la liberté des femmes et une fresque où la mer devient miroir de nos luttes intérieures.

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En août 1939, alors que l’Europe s’apprête à plonger dans la guerre, une femme de 30 ans se jette dans la Manche. Sally Bauer est mère célibataire, nageuse obstinée, et son rêve paraît insensé : relier la France à l’Angleterre à la seule force de ses bras. Quinze heures et vingt-deux minutes plus tard, elle réussit. Quelques jours après, la guerre éclate. L’exploit est éclipsé, mais l’histoire reste.

C’est ce destin que la réalisatrice suédoise Frida Kempff ravive aujourd’hui dans Sally Bauer, à contre-courant, projeté au cinéma Six N’Étoiles de Six-Fours.

« Une femme qui refusait de se plier aux rôles qu’on attendait d’elle »

« J’ai découvert Sally Bauer il y a huit ans en lisant Happy Sally de Sara Stridsberg. J’ai été sidérée de ne jamais avoir entendu parler d’elle, alors que je suis suédoise. Son histoire est incroyable. Sally n’était pas seulement une nageuse hors pair – elle faisait preuve d’un courage impressionnant, en mer comme dans sa vie, en tant que mère célibataire qui osait poursuivre un rêve jugé “impossible” dans les années 30. »

Plus qu’un biopic, Kempff revendique une œuvre d’aujourd’hui : « Je tenais à faire un film qui parle à notre époque, pas juste une reconstitution. » La maternité y est centrale : « Il parle de culpabilité, de courage, de détermination. D’une femme qui refuse de se plier aux rôles qu’on attend d’elle. Dans le film, sa famille lui reproche de poursuivre son rêve “au détriment” de son fils. Je voulais que le public doute d’elle, la trouve égoïste, puis comprenne la nécessité de ses choix. »


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Le destin de Sally Bauer prend une résonance unique : sa traversée eut lieu le 27 août 1939. Cinq jours plus tard, le 1er septembre, l’Allemagne envahissait la Pologne et la Seconde Guerre mondiale commençait. La Manche qu’elle venait de franchir à la nage devint aussitôt un champ de mines et de batailles navales. Pendant huit ans, plus personne ne retenta l’aventure : il faudra attendre 1947 pour qu’un nageur s’y risque à nouveau.
Ce contraste saisissant – une femme seule affrontant la mer tandis que les nations s’effondraient – donne au film toute sa puissance symbolique.


Le réalisme de la mer :

Pour restituer la force de cette traversée, la réalisatrice a choisi le réalisme brut : « Tourner en mer a été de loin le plus difficile. L’océan est imprévisible, la météo aussi. Mais je tenais à tourner en conditions réelles, pour que Josefin Neldén ressente vraiment le vent, le froid, l’eau salée… Toute l’équipe a travaillé dans des conditions extrêmes. Ce qu’on voit à l’écran – cette fatigue, cette force – est authentique. »

Tourné en argentique 16 mm, le film prend des allures de fresque intime, presque arrachée aux archives. « L’eau m’est familière, mais elle est aussi très symbolique. Elle représente le passage, le changement. Dans Sally Bauer, c’est un espace de transformation. »


Une Sally de chair et de souffle :

Pour incarner cette pionnière, Frida Kempff a choisi l’actrice suédoise Josefin Neldén : « Je savais qu’elle portait en elle cette dualité : la force et la vulnérabilité. Ensemble, nous avons voulu montrer une femme vivante – pas une légende figée, mais une personne réelle, imparfaite, courageuse, profondément humaine. »

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  • Jeudi 28 août : 21h00

  • Dimanche 31 août : 21h00

  • Lundi 1er septembre : 11h00

  • Mardi 2 septembre : 16h15, 21h

VOST : version originale sous-titrée en français


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