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mardi 18 novembre 2025

La Collégiale Saint-Pierre, un livre ouvert sur l’histoire locale

Perchée sur sa colline, la Collégiale Saint-Pierre domine la baie de Six-Fours. Mais derrière ses murs, ce n’est pas seulement la foi qui s’est transmise au fil des siècles : c’est toute une mémoire collective, faite de traditions, d’anecdotes et de découvertes archéologiques, que les passionnés continuent de mettre en lumière.

Des œuvres rescapées de l’Histoire : 

Au XVIIe siècle, Six-Fours comptait vingt-deux édifices religieux. Après la Révolution française, la moitié d’entre eux disparaît. Mais leurs trésors artistiques sont alors préservés et transférés dans la Collégiale. La pièce maîtresse reste le polyptyque de Louis Bréa, dit La Vierge Marie, classé monument historique en 1898, présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1928 puis au Louvre dans les années 40, avant de retrouver sa place au cœur de la ville.

Une fresque mystérieuse sous le crépi : 

En 2010, des travaux révèlent une fresque oubliée. Au plafond, deux figures surprennent : Jésus portant sa croix comme un trophée et Moïse tenant la Torah, et non les Dix commandements. Ce détail rarissime intrigue les historiens. Pour Antoine Peretti, docteur en ethno-histoire, il pourrait s’agir d’un signe de gratitude adressé à la communauté juive locale, soupçonnée d’avoir soutenu les catholiques lors des guerres de religion. Une hypothèse qui illustre combien la Collégiale demeure un chantier d’interprétation ouvert.

Des légendes et des coutumes :

La Collégiale a aussi nourri les récits populaires. Au XVIIe siècle, un enfant d’Ollioules, mordu par un chien enragé, aurait guéri par l’imposition des clefs de Saint Pierre. Ce « miraculé de la rage » attire alors des pèlerins de toute la Provence. Une messe annuelle est instaurée dès 1650 et perdure aujourd’hui encore, avec bénédiction de la terre et de la mer. Si les clefs d’origine ont disparu à la Révolution, elles furent remplacées par de nouvelles, bénies par le pape Jean-Paul II en 2005. On raconte même que les descendants du miraculé assistent toujours à la procession.

Autre coutume disparue : le « reliquaire des morts ». Jusqu’en 1914, pour les disparus en mer, on déposait dans l’enceinte de la Collégiale un vêtement appartenant au défunt, afin que son âme trouve repos malgré l’absence de corps.

Quand les pierres parlent : 

Les murs eux-mêmes portent leurs secrets. Les Amis du Patrimoine ont ainsi découvert qu’un pan de la partie romane était légèrement plus long que les autres. L’erreur aurait été impensable au Moyen Âge. En réalité, elle s’explique par l’usage de deux unités de mesure différentes : la coudée locale et la coudée romaine, différant de quelques millimètres à peine. Une anomalie qui serait restée invisible sans le regard attentif des passionnés.

Les ossements sous le regard des visiteurs :

La surprise peut être totale. Par deux endroits distincts dans la Collégiale, du plexiglas sépare le spectateur d’un amas d’ossements et de crânes humains. Lorsque l’église romane du Moyen Âge devient une collégiale en 1608, avec l’ajout d’une nef gothique et de ses six chapelles, il faut construire face au ravin. Pour gagner de l’espace, on décide alors d’empiéter sur le cimetière voisin. Les corps enfouis sont exhumés et regroupés à l’intérieur même de l’édifice, où ils reposent encore aujourd’hui.

Une visite guidée à ne pas manquer :

Toutes ces histoires, et bien d’autres encore, seront dévoilées lors de la prochaine visite guidée de la Collégiale Saint-Pierre, animée par Antoine Peretti, président de l’association des Amis du Patrimoine de Six-Fours et de ses environs.

📅 Samedi 20 septembre : de 9h30 à 12h et de 14h30 à 17h
📅 Dimanche 21 septembre : de 9h30 à 12h
📍 Lieu : Collégiale Saint-Pierre (Montée du Fort)
🚍 Navettes gratuites au départ de l’Espace Adrien Scarantino / Halle du Verger, avenue Maréchal de Lattre de Tassigny

  • Matin : 1er départ à 9h15

  • Après-midi : 1er départ à 14h15

Une occasion unique de redécouvrir un monument majeur de Six-Fours, témoin d’une histoire à la fois spirituelle, artistique et profondément humaine.

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La Collégiale Saint-Pierre, un livre ouvert sur l’histoire locale

Perchée sur sa colline, la Collégiale Saint-Pierre domine la baie de Six-Fours. Mais derrière ses murs, ce n’est pas seulement la foi qui s’est transmise au fil des siècles : c’est toute une mémoire collective, faite de traditions, d’anecdotes et de découvertes archéologiques, que les passionnés continuent de mettre en lumière.

Des œuvres rescapées de l’Histoire : 

Au XVIIe siècle, Six-Fours comptait vingt-deux édifices religieux. Après la Révolution française, la moitié d’entre eux disparaît. Mais leurs trésors artistiques sont alors préservés et transférés dans la Collégiale. La pièce maîtresse reste le polyptyque de Louis Bréa, dit La Vierge Marie, classé monument historique en 1898, présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1928 puis au Louvre dans les années 40, avant de retrouver sa place au cœur de la ville.

Une fresque mystérieuse sous le crépi : 

En 2010, des travaux révèlent une fresque oubliée. Au plafond, deux figures surprennent : Jésus portant sa croix comme un trophée et Moïse tenant la Torah, et non les Dix commandements. Ce détail rarissime intrigue les historiens. Pour Antoine Peretti, docteur en ethno-histoire, il pourrait s’agir d’un signe de gratitude adressé à la communauté juive locale, soupçonnée d’avoir soutenu les catholiques lors des guerres de religion. Une hypothèse qui illustre combien la Collégiale demeure un chantier d’interprétation ouvert.

Des légendes et des coutumes :

La Collégiale a aussi nourri les récits populaires. Au XVIIe siècle, un enfant d’Ollioules, mordu par un chien enragé, aurait guéri par l’imposition des clefs de Saint Pierre. Ce « miraculé de la rage » attire alors des pèlerins de toute la Provence. Une messe annuelle est instaurée dès 1650 et perdure aujourd’hui encore, avec bénédiction de la terre et de la mer. Si les clefs d’origine ont disparu à la Révolution, elles furent remplacées par de nouvelles, bénies par le pape Jean-Paul II en 2005. On raconte même que les descendants du miraculé assistent toujours à la procession.

Autre coutume disparue : le « reliquaire des morts ». Jusqu’en 1914, pour les disparus en mer, on déposait dans l’enceinte de la Collégiale un vêtement appartenant au défunt, afin que son âme trouve repos malgré l’absence de corps.

Quand les pierres parlent : 

Les murs eux-mêmes portent leurs secrets. Les Amis du Patrimoine ont ainsi découvert qu’un pan de la partie romane était légèrement plus long que les autres. L’erreur aurait été impensable au Moyen Âge. En réalité, elle s’explique par l’usage de deux unités de mesure différentes : la coudée locale et la coudée romaine, différant de quelques millimètres à peine. Une anomalie qui serait restée invisible sans le regard attentif des passionnés.

Les ossements sous le regard des visiteurs :

La surprise peut être totale. Par deux endroits distincts dans la Collégiale, du plexiglas sépare le spectateur d’un amas d’ossements et de crânes humains. Lorsque l’église romane du Moyen Âge devient une collégiale en 1608, avec l’ajout d’une nef gothique et de ses six chapelles, il faut construire face au ravin. Pour gagner de l’espace, on décide alors d’empiéter sur le cimetière voisin. Les corps enfouis sont exhumés et regroupés à l’intérieur même de l’édifice, où ils reposent encore aujourd’hui.

Une visite guidée à ne pas manquer :

Toutes ces histoires, et bien d’autres encore, seront dévoilées lors de la prochaine visite guidée de la Collégiale Saint-Pierre, animée par Antoine Peretti, président de l’association des Amis du Patrimoine de Six-Fours et de ses environs.

📅 Samedi 20 septembre : de 9h30 à 12h et de 14h30 à 17h
📅 Dimanche 21 septembre : de 9h30 à 12h
📍 Lieu : Collégiale Saint-Pierre (Montée du Fort)
🚍 Navettes gratuites au départ de l’Espace Adrien Scarantino / Halle du Verger, avenue Maréchal de Lattre de Tassigny

  • Matin : 1er départ à 9h15

  • Après-midi : 1er départ à 14h15

Une occasion unique de redécouvrir un monument majeur de Six-Fours, témoin d’une histoire à la fois spirituelle, artistique et profondément humaine.

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Perchée sur sa colline, la Collégiale Saint-Pierre domine la baie de Six-Fours. Mais derrière ses murs, ce n’est pas seulement la foi qui s’est transmise au fil des siècles : c’est toute une mémoire collective, faite de traditions, d’anecdotes et de découvertes archéologiques, que les passionnés continuent de mettre en lumière.

Des œuvres rescapées de l’Histoire : 

Au XVIIe siècle, Six-Fours comptait vingt-deux édifices religieux. Après la Révolution française, la moitié d’entre eux disparaît. Mais leurs trésors artistiques sont alors préservés et transférés dans la Collégiale. La pièce maîtresse reste le polyptyque de Louis Bréa, dit La Vierge Marie, classé monument historique en 1898, présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1928 puis au Louvre dans les années 40, avant de retrouver sa place au cœur de la ville.

Une fresque mystérieuse sous le crépi : 

En 2010, des travaux révèlent une fresque oubliée. Au plafond, deux figures surprennent : Jésus portant sa croix comme un trophée et Moïse tenant la Torah, et non les Dix commandements. Ce détail rarissime intrigue les historiens. Pour Antoine Peretti, docteur en ethno-histoire, il pourrait s’agir d’un signe de gratitude adressé à la communauté juive locale, soupçonnée d’avoir soutenu les catholiques lors des guerres de religion. Une hypothèse qui illustre combien la Collégiale demeure un chantier d’interprétation ouvert.

Des légendes et des coutumes :

La Collégiale a aussi nourri les récits populaires. Au XVIIe siècle, un enfant d’Ollioules, mordu par un chien enragé, aurait guéri par l’imposition des clefs de Saint Pierre. Ce « miraculé de la rage » attire alors des pèlerins de toute la Provence. Une messe annuelle est instaurée dès 1650 et perdure aujourd’hui encore, avec bénédiction de la terre et de la mer. Si les clefs d’origine ont disparu à la Révolution, elles furent remplacées par de nouvelles, bénies par le pape Jean-Paul II en 2005. On raconte même que les descendants du miraculé assistent toujours à la procession.

Autre coutume disparue : le « reliquaire des morts ». Jusqu’en 1914, pour les disparus en mer, on déposait dans l’enceinte de la Collégiale un vêtement appartenant au défunt, afin que son âme trouve repos malgré l’absence de corps.

Quand les pierres parlent : 

Les murs eux-mêmes portent leurs secrets. Les Amis du Patrimoine ont ainsi découvert qu’un pan de la partie romane était légèrement plus long que les autres. L’erreur aurait été impensable au Moyen Âge. En réalité, elle s’explique par l’usage de deux unités de mesure différentes : la coudée locale et la coudée romaine, différant de quelques millimètres à peine. Une anomalie qui serait restée invisible sans le regard attentif des passionnés.

Les ossements sous le regard des visiteurs :

La surprise peut être totale. Par deux endroits distincts dans la Collégiale, du plexiglas sépare le spectateur d’un amas d’ossements et de crânes humains. Lorsque l’église romane du Moyen Âge devient une collégiale en 1608, avec l’ajout d’une nef gothique et de ses six chapelles, il faut construire face au ravin. Pour gagner de l’espace, on décide alors d’empiéter sur le cimetière voisin. Les corps enfouis sont exhumés et regroupés à l’intérieur même de l’édifice, où ils reposent encore aujourd’hui.

Une visite guidée à ne pas manquer :

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📅 Samedi 20 septembre : de 9h30 à 12h et de 14h30 à 17h
📅 Dimanche 21 septembre : de 9h30 à 12h
📍 Lieu : Collégiale Saint-Pierre (Montée du Fort)
🚍 Navettes gratuites au départ de l’Espace Adrien Scarantino / Halle du Verger, avenue Maréchal de Lattre de Tassigny

  • Matin : 1er départ à 9h15

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