Après la pause estivale, le Bric à Brac Merveilleux a rouvert ses portes avec une énergie nouvelle. Espaces repensés, circulation améliorée, étagères réorganisées : le lieu, déjà singulier, gagne en lisibilité sans perdre son charme. Sous l’impulsion de sa directrice, Lydie Eisenbarth, l’endroit s’affirme plus que jamais comme un refuge pour les objets oubliés, les curieux et les chineurs patients.
Un lieu réinventé, fidèle à sa vocation anti-gaspillage
Né d’un simple refus du gaspillage – celui de jeter des meubles encore solides –, le Bric à Brac Merveilleux fonctionne aujourd’hui comme une petite mécanique bien huilée.
Deux hangars accueillent le public : l’un consacré au tout-venant, l’autre dédié aux pièces de caractère. Un troisième espace, réservé au tri, abrite une scène que les visiteurs n’imaginent pas : Lydie y ouvre des cartons, examine, classe, sélectionne. C’est là que surgissent les trouvailles les plus étonnantes.
Parfois, la surprise est totale. « Un jour, on a ouvert un petit coffre en bois. Il contenait des dents humaines. Plusieurs. J’ai mis un moment à comprendre ce que je regardais », raconte-t-elle. Le mystère reste entier.
Notre sélection : un aperçu parmi une multitude de découvertes :
Lors de notre passage à la réouverture, une chose s’est imposée : la richesse des nouveautés. Le Bric à Brac Merveilleux déborde de trouvailles, mais nous avons choisi d’en retenir quelques-unes. Une sélection volontairement subjective, un échantillon parmi des dizaines d’autres objets qui mériteraient eux aussi d’être mis en lumière.
L’Illustration (hebdomadaire français, 1843–1944)
Publié pendant un siècle, L’Illustration fut l’un des premiers grands hebdomadaires illustrés. Chaque numéro combinait actualité internationale, récits scientifiques, reportages, rubriques culturelles et gravures réalisées par des artistes. Avant l’essor de la photographie de presse, ces images constituaient une référence pour comprendre les événements contemporains : progrès techniques, expéditions, conflits, expositions universelles. Ces volumes sont aujourd’hui prisés pour leur valeur documentaire et leur qualité d’impression.
Armana Prouvençau (1939)
Almanach annuel du Félibrige, mouvement littéraire fondé par Frédéric Mistral, l’Armana Prouvençau est entièrement rédigé en langue d’oc. L’édition de 1939 compte parmi les dernières publiées avant la rupture de la guerre. On y trouve des poèmes, chroniques rurales, proverbes, récits historiques et conseils agricoles, témoignant de la vie quotidienne en Provence à la veille du conflit. C’est aussi un témoin essentiel de la préservation volontaire de la langue provençale au XXᵉ siècle.
Écritoire ancien en bois
Utilisé du XVIIIᵉ au début du XXᵉ siècle, l’écritoire portatif regroupait plume, encre, buvard et compartiments de rangement. Il permettait d’écrire chez soi comme en déplacement, à une époque où la correspondance manuscrite occupait une place centrale dans la vie sociale et administrative. Les encriers métalliques et les finitions soignées révèlent le savoir-faire artisanal et la place importante accordée à l’écriture avant la généralisation du stylo moderne.
Téléphone de campagne en bakélite
Ce type d’appareil, conçu pour une utilisation militaire ou civile en extérieur, fonctionnait sans réseau téléphonique : il était relié par câble directement entre deux postes. Robuste, étanche et compact, il était utilisé pour transmettre des communications stratégiques sur les terrains d’opération, notamment entre les années 1930 et 1960. Aujourd’hui, ces téléphones sont recherchés pour leur valeur technique, leur design industriel et leur lien direct avec l’histoire des communications.
Dames-jeannes en verre soufflé
Les dames-jeannes servaient à stocker vin, huile ou alcool, souvent protégées par une bonnette en osier. Fabriquées en verre soufflé, elles se distinguent par leurs formes irrégulières et les bulles d’air emprisonnées dans la matière. Utilisées dans les campagnes françaises jusqu’aux années 1960, elles sont aujourd’hui appréciées pour leur qualité artisanale et leur esthétique, typique du savoir-faire verrier traditionnel.
Vaisselle ancienne, pendules régionales et cadres pastoraux
La vaisselle fleurie et les pendules décoratives appartiennent à la production domestique des années 1920-1970, mêlant faïences régionales et objets publicitaires souvent offerts dans les commerces. Les cadres pastoraux, quant à eux, reproduisent des scènes romantiques ou rurales largement diffusées au XIXᵉ siècle. Ensemble, ces objets constituent une entrée très accessible dans l’histoire du goût français et des intérieurs populaires du XXᵉ siècle.
Disque 78 tours Mickey “Le Grand Méchant Loup”
Édités jusqu’au milieu des années 1950, les disques 78 tours pour enfants proposaient contes, chansons et enregistrements narratifs. Celui-ci, consacré à Mickey, témoigne de la diffusion internationale des personnages Disney dès l’après-guerre. Fabriqués en gomme-laque, ces disques sont fragiles et souvent incomplets : leur survie en bon état en fait des pièces recherchées par les collectionneurs de culture populaire et d’histoire du son.
Cette sélection n’est qu’un aperçu. Le Bric à Brac Merveilleux regorge d’autres pièces tout aussi surprenantes : une visite ne suffit jamais. C’est aussi cela, son charme.
Bric a Brac merveilleux. Adresse : ZI les playes. 50 rue de l’avenir. FB : Asso bric a brac Merveilleux Contact : bricabrac.merveilleux@gmail.com
