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jeudi 21 novembre 2024

André Mercheyer : « Je suis un nostalgique pas un passéiste »

Lorsqu’André Mercheyer s’apprête à conter les anecdotes du passé à près de 200 personnes, il n’a avec lui ni fiche, ni aucune note dans ses poches. L’homme ne vit pas l’expérience comme un exercice mais bel et bien comme un instant de partage entre amis. Avant de démarrer la soirée, il prévient : « Je suis un nostalgique, pas un passéiste, vous ne pouvez pas dire aux plus jeunes que c’était mieux avant. Ce n’est pas sain. Prenez cette soirée comme elle l’est, une visite dans le passé, un récit des témoignages des anciens. » 

Après que sa famille est était exproprié dans les années 50 d’un quartier de Toulon, André arrive au Brusc alors qu’il sait à peine marcher. « C’était un magnifique cadeau de la vie. À l’époque, il n’y avait pas grand chose au Brusc si ce n’est des maraichers et des pêcheurs. C’est un petit village atypique. Enfant on nous disait toujours « vous venez de l’autre bout du monde » on se moquait de nous, aujourd’hui on mesure la chance que l’on a eu. »

 Investi depuis toujours pour ce bout de terre qui a vu à présent grandir ses enfants, il créé avec des amis dans les années 80 un journal intitulé « Le Lamparo ». « Le nom représente la lumière des pêcheurs qui travaillent de nuit. Ils éclairent les flots avec, on voulait éveiller les esprits. » Distribué chez les commerçants, la gazette a du succès. Plus tard, il participe à l’élaboration des animations avec quelques copains. « On arrivait à réunir 6000 personnes les jours de bouillabaisses. À l’époque on avait aucune aide de la mairie, rien. Il fallait uniquement compter sur les dons des entreprises et particuliers pour créer de beaux événements. Heureusement que les choses ont changé. » 

Le Brusc d’antan a été conté Quai de la Prud’homie. 

« Pour mettre dans les yeux la vie d’avant« , André Mercheyer, a fait défiler plus de 250 photographies sur grand écran, quai de la Prud’homie. L’homme, qui est venu vivre dans ce quartier en bord de mer qui a des allures de village, dans les années 50, collectionne depuis toujours les cartes postales, images, photographies et anecdotes de famille.

C’est ainsi qu’il a pu tenir en haleine près de 200 personnes pendant plus d’une heure jeudi soir, en contant ce que les anciens lui ont transmis. Et c’est avec émotion que le public s’est attendri sur la petite fille du douanier de l’île des Embiez qui prenait sa barque tous les matins, seule, et à seulement 8 ans pour se rendre à l’école au Brusc. Quelques rires ont éclaté lorsque André a dévoilé la photographie du gardien du Gaou qui montait son drapeau haut dans le ciel pour prévenir les braconniers de l’époque que la maréchaussée arrivait pour réaliser un contrôle. Minutieusement, il a également relevé les traces du siècle dernier dans le quotidien des Bruscains. Saviez-vous que dans le fond de l’échoppe de Phil Boutique reste encore le four du seul boulanger de l’époque ? Que chez l’Utile piscine, juste à côté, les anneaux des chevaux sont toujours présents dans le mur ? Plus surprenant encore, le long des quais du port, là sous les pontons, se trouve encore les constructions des Allemands qui avaient érigé des murs face à la mer craignant un débarquement. Une fois la guerre finie, les gens du village avaient dynamité ces derniers et laissaient les vestiges dans les flots. Pendant qu’André abreuve le public, dans l’assistance, une femme s’émeut. Sur l’une des photos qui dévoile la seule et unique plage de Six-Fours du siècle dernier (les autres ayant été créées artificiellement par les différentes municipalités qui se sont succédées) elle reconnait sa mère et sa tante !

Si cette soirée reconduite depuis de nombreuses années a toujours été un succès, nul ne sait à l’heure actuelle quand aura lieu la prochaine. Il se murmure qu’elle pourrait trouver une date à l’hiver prochain, vers le centre ville, afin qu’André puisse dévoiler de nouvelles trouvailles.

Il est actuellement en recherche de photographies de famille et de métier ancien. N’hésitez pas à le contacter au 04.94.34.05.51 si vous avez des traces de l’ancien temps que vous souhaitez partager.  

À l’époque l’île du Gaou était un camping. Au fil du temps, 800 personnes s’étaient installées pour seulement 3 WC et 3 douches. En 1985, les CRS ont débarqué sur l’île pour chasser tout ce petit monde. « C’était un véritable jardin d’Eden, les caravanes se vendaient parfois sous le manteau. Quand les gens ont été expropriés, il y a eu un grand malheur » a expliqué André Mercheyer.
Dans le temps, les poissons se péchés avec de grands filets. Lorsqu’un homme revenait avec une belle prise, tout le monde courrait l’aider à extraire les prises des mailles. Il n’y avait ni réfrigérateur, ni congélateur. On ne pouvait compter que sur l’entraide des pêcheurs pour agir au plus vite et ne pas perdre ses denrées.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands avaient réalisé des constructions afin que l’on ne puisse plus voir le village depuis la mer, craignant un débarquement qui se fera finalement à Cavalaire. Les débris de ces constructions sont encore présents sous les pontons.
 Voici le tout premier service de transport qui permettait aux usagers de rejoindre la ville que l’on nommait à l’époque « Six-Fours-La-Plage. »

 

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André Mercheyer : « Je suis un nostalgique pas un passéiste »

Lorsqu’André Mercheyer s’apprête à conter les anecdotes du passé à près de 200 personnes, il n’a avec lui ni fiche, ni aucune note dans ses poches. L’homme ne vit pas l’expérience comme un exercice mais bel et bien comme un instant de partage entre amis. Avant de démarrer la soirée, il prévient : « Je suis un nostalgique, pas un passéiste, vous ne pouvez pas dire aux plus jeunes que c’était mieux avant. Ce n’est pas sain. Prenez cette soirée comme elle l’est, une visite dans le passé, un récit des témoignages des anciens. » 

Après que sa famille est était exproprié dans les années 50 d’un quartier de Toulon, André arrive au Brusc alors qu’il sait à peine marcher. « C’était un magnifique cadeau de la vie. À l’époque, il n’y avait pas grand chose au Brusc si ce n’est des maraichers et des pêcheurs. C’est un petit village atypique. Enfant on nous disait toujours « vous venez de l’autre bout du monde » on se moquait de nous, aujourd’hui on mesure la chance que l’on a eu. »

 Investi depuis toujours pour ce bout de terre qui a vu à présent grandir ses enfants, il créé avec des amis dans les années 80 un journal intitulé « Le Lamparo ». « Le nom représente la lumière des pêcheurs qui travaillent de nuit. Ils éclairent les flots avec, on voulait éveiller les esprits. » Distribué chez les commerçants, la gazette a du succès. Plus tard, il participe à l’élaboration des animations avec quelques copains. « On arrivait à réunir 6000 personnes les jours de bouillabaisses. À l’époque on avait aucune aide de la mairie, rien. Il fallait uniquement compter sur les dons des entreprises et particuliers pour créer de beaux événements. Heureusement que les choses ont changé. » 

Le Brusc d’antan a été conté Quai de la Prud’homie. 

« Pour mettre dans les yeux la vie d’avant« , André Mercheyer, a fait défiler plus de 250 photographies sur grand écran, quai de la Prud’homie. L’homme, qui est venu vivre dans ce quartier en bord de mer qui a des allures de village, dans les années 50, collectionne depuis toujours les cartes postales, images, photographies et anecdotes de famille.

C’est ainsi qu’il a pu tenir en haleine près de 200 personnes pendant plus d’une heure jeudi soir, en contant ce que les anciens lui ont transmis. Et c’est avec émotion que le public s’est attendri sur la petite fille du douanier de l’île des Embiez qui prenait sa barque tous les matins, seule, et à seulement 8 ans pour se rendre à l’école au Brusc. Quelques rires ont éclaté lorsque André a dévoilé la photographie du gardien du Gaou qui montait son drapeau haut dans le ciel pour prévenir les braconniers de l’époque que la maréchaussée arrivait pour réaliser un contrôle. Minutieusement, il a également relevé les traces du siècle dernier dans le quotidien des Bruscains. Saviez-vous que dans le fond de l’échoppe de Phil Boutique reste encore le four du seul boulanger de l’époque ? Que chez l’Utile piscine, juste à côté, les anneaux des chevaux sont toujours présents dans le mur ? Plus surprenant encore, le long des quais du port, là sous les pontons, se trouve encore les constructions des Allemands qui avaient érigé des murs face à la mer craignant un débarquement. Une fois la guerre finie, les gens du village avaient dynamité ces derniers et laissaient les vestiges dans les flots. Pendant qu’André abreuve le public, dans l’assistance, une femme s’émeut. Sur l’une des photos qui dévoile la seule et unique plage de Six-Fours du siècle dernier (les autres ayant été créées artificiellement par les différentes municipalités qui se sont succédées) elle reconnait sa mère et sa tante !

Si cette soirée reconduite depuis de nombreuses années a toujours été un succès, nul ne sait à l’heure actuelle quand aura lieu la prochaine. Il se murmure qu’elle pourrait trouver une date à l’hiver prochain, vers le centre ville, afin qu’André puisse dévoiler de nouvelles trouvailles.

Il est actuellement en recherche de photographies de famille et de métier ancien. N’hésitez pas à le contacter au 04.94.34.05.51 si vous avez des traces de l’ancien temps que vous souhaitez partager.  

À l’époque l’île du Gaou était un camping. Au fil du temps, 800 personnes s’étaient installées pour seulement 3 WC et 3 douches. En 1985, les CRS ont débarqué sur l’île pour chasser tout ce petit monde. « C’était un véritable jardin d’Eden, les caravanes se vendaient parfois sous le manteau. Quand les gens ont été expropriés, il y a eu un grand malheur » a expliqué André Mercheyer.
Dans le temps, les poissons se péchés avec de grands filets. Lorsqu’un homme revenait avec une belle prise, tout le monde courrait l’aider à extraire les prises des mailles. Il n’y avait ni réfrigérateur, ni congélateur. On ne pouvait compter que sur l’entraide des pêcheurs pour agir au plus vite et ne pas perdre ses denrées.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands avaient réalisé des constructions afin que l’on ne puisse plus voir le village depuis la mer, craignant un débarquement qui se fera finalement à Cavalaire. Les débris de ces constructions sont encore présents sous les pontons.
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Après que sa famille est était exproprié dans les années 50 d’un quartier de Toulon, André arrive au Brusc alors qu’il sait à peine marcher. « C’était un magnifique cadeau de la vie. À l’époque, il n’y avait pas grand chose au Brusc si ce n’est des maraichers et des pêcheurs. C’est un petit village atypique. Enfant on nous disait toujours « vous venez de l’autre bout du monde » on se moquait de nous, aujourd’hui on mesure la chance que l’on a eu. »

 Investi depuis toujours pour ce bout de terre qui a vu à présent grandir ses enfants, il créé avec des amis dans les années 80 un journal intitulé « Le Lamparo ». « Le nom représente la lumière des pêcheurs qui travaillent de nuit. Ils éclairent les flots avec, on voulait éveiller les esprits. » Distribué chez les commerçants, la gazette a du succès. Plus tard, il participe à l’élaboration des animations avec quelques copains. « On arrivait à réunir 6000 personnes les jours de bouillabaisses. À l’époque on avait aucune aide de la mairie, rien. Il fallait uniquement compter sur les dons des entreprises et particuliers pour créer de beaux événements. Heureusement que les choses ont changé. » 

Le Brusc d’antan a été conté Quai de la Prud’homie. 

« Pour mettre dans les yeux la vie d’avant« , André Mercheyer, a fait défiler plus de 250 photographies sur grand écran, quai de la Prud’homie. L’homme, qui est venu vivre dans ce quartier en bord de mer qui a des allures de village, dans les années 50, collectionne depuis toujours les cartes postales, images, photographies et anecdotes de famille.

C’est ainsi qu’il a pu tenir en haleine près de 200 personnes pendant plus d’une heure jeudi soir, en contant ce que les anciens lui ont transmis. Et c’est avec émotion que le public s’est attendri sur la petite fille du douanier de l’île des Embiez qui prenait sa barque tous les matins, seule, et à seulement 8 ans pour se rendre à l’école au Brusc. Quelques rires ont éclaté lorsque André a dévoilé la photographie du gardien du Gaou qui montait son drapeau haut dans le ciel pour prévenir les braconniers de l’époque que la maréchaussée arrivait pour réaliser un contrôle. Minutieusement, il a également relevé les traces du siècle dernier dans le quotidien des Bruscains. Saviez-vous que dans le fond de l’échoppe de Phil Boutique reste encore le four du seul boulanger de l’époque ? Que chez l’Utile piscine, juste à côté, les anneaux des chevaux sont toujours présents dans le mur ? Plus surprenant encore, le long des quais du port, là sous les pontons, se trouve encore les constructions des Allemands qui avaient érigé des murs face à la mer craignant un débarquement. Une fois la guerre finie, les gens du village avaient dynamité ces derniers et laissaient les vestiges dans les flots. Pendant qu’André abreuve le public, dans l’assistance, une femme s’émeut. Sur l’une des photos qui dévoile la seule et unique plage de Six-Fours du siècle dernier (les autres ayant été créées artificiellement par les différentes municipalités qui se sont succédées) elle reconnait sa mère et sa tante !

Si cette soirée reconduite depuis de nombreuses années a toujours été un succès, nul ne sait à l’heure actuelle quand aura lieu la prochaine. Il se murmure qu’elle pourrait trouver une date à l’hiver prochain, vers le centre ville, afin qu’André puisse dévoiler de nouvelles trouvailles.

Il est actuellement en recherche de photographies de famille et de métier ancien. N’hésitez pas à le contacter au 04.94.34.05.51 si vous avez des traces de l’ancien temps que vous souhaitez partager.  

À l’époque l’île du Gaou était un camping. Au fil du temps, 800 personnes s’étaient installées pour seulement 3 WC et 3 douches. En 1985, les CRS ont débarqué sur l’île pour chasser tout ce petit monde. « C’était un véritable jardin d’Eden, les caravanes se vendaient parfois sous le manteau. Quand les gens ont été expropriés, il y a eu un grand malheur » a expliqué André Mercheyer.
Dans le temps, les poissons se péchés avec de grands filets. Lorsqu’un homme revenait avec une belle prise, tout le monde courrait l’aider à extraire les prises des mailles. Il n’y avait ni réfrigérateur, ni congélateur. On ne pouvait compter que sur l’entraide des pêcheurs pour agir au plus vite et ne pas perdre ses denrées.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands avaient réalisé des constructions afin que l’on ne puisse plus voir le village depuis la mer, craignant un débarquement qui se fera finalement à Cavalaire. Les débris de ces constructions sont encore présents sous les pontons.
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