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mercredi 16 juillet 2025

Boris Cyrulnik : « L’étoile jaune a mis un visage sur la rumeur »

La Ville de La Seyne-sur-Mer convie la population à se rassembler le dimanche 20 juillet à 19h, devant la stèle du quai Tailliez, sur le parc de la Navale, pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France.

Cette cérémonie solennelle rappelle chaque année le devoir de mémoire envers les persécutés du régime de Vichy, et l’immense courage de celles et ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des innocents.

L’année dernière, l’événement avait été marqué par l’intervention profondément marquante du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, venu livrer son regard sur l’histoire et sur les mécanismes de résilience.

Boris Cyrulnik, auteur de livres grand public traitant de psychologie et de récit de vie, a rappelé qu’il avait notamment échappé à la rafle de 1942. Ses parents, eux, ont été déportés dans les camps. Devant l’assemblée, il a posé les questions suivantes :
“Pourquoi parmi nous, certains, dans un courant d’idées maléfiques, parviennent-ils à garder leur liberté intérieure ? Pourquoi les Justes, et pourquoi faut-il continuer d’en parler ?”

On estime entre 5 et 6 millions les victimes juives durant la Seconde Guerre mondiale, sur une population, en Europe, de 9 millions d’habitants. Boris Cyrulnik a commencé par expliquer les jeux du langage après les drames :


“On ne disait pas que les juifs avaient été assassinés, ils avaient disparu”, avant de se pencher sur le sort de cette population, différente selon la culture des pays.

« Rencontrer l’autre fait taire la rumeur. »

“Par exemple, le Pays-Bas était un pays qui n’était pas antisémite en 1930. Pourtant, sur les 120 000 juifs qui résidaient sur place au début de la guerre, il n’en restait que 20 000 en 1947. Car une minorité bien organisée, avec l’aide d’une administration efficace, s’était attelée à la tâche pour faire disparaître 100 000 personnes en moins de deux ans.

En France, le pays, lui, était antisémite. Pourtant, sur une population de 270 000 juifs français, après la guerre, 200 000 ont survécu. Cela est dû à la loi pétainiste sur le port de l’étoile jaune. Elle a renversé la culture française. Parce que l’étoile permettait de mettre un visage sur une rumeur. Les juifs n’étaient plus alors des êtres imaginaires mais bel et bien des êtres réels comme le voisin. Ainsi, on allait à la rencontre de l’autre, on connaissait l’autre, on le reconnaissait. La rumeur prenait fin. En quelques mois, la France a cessé d’être antisémite.

Si Boris Cyrulnik a continué d’expliquer l’importance de ne pas cesser d’aller à la rencontre de l’autre afin de garder sa liberté intérieure, il a aussi cité deux noms : Samuel Paty et Dominique Bernard.


“Ils ont été décapités pour avoir défendu la laïcité. Parce qu’ils ont dit que toutes les religions étaient respectables. Merci les Justes, mais aujourd’hui encore, il y a du travail.”

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Boris Cyrulnik : « L’étoile jaune a mis un visage sur la rumeur »

La Ville de La Seyne-sur-Mer convie la population à se rassembler le dimanche 20 juillet à 19h, devant la stèle du quai Tailliez, sur le parc de la Navale, pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France.

Cette cérémonie solennelle rappelle chaque année le devoir de mémoire envers les persécutés du régime de Vichy, et l’immense courage de celles et ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des innocents.

L’année dernière, l’événement avait été marqué par l’intervention profondément marquante du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, venu livrer son regard sur l’histoire et sur les mécanismes de résilience.

Boris Cyrulnik, auteur de livres grand public traitant de psychologie et de récit de vie, a rappelé qu’il avait notamment échappé à la rafle de 1942. Ses parents, eux, ont été déportés dans les camps. Devant l’assemblée, il a posé les questions suivantes :
“Pourquoi parmi nous, certains, dans un courant d’idées maléfiques, parviennent-ils à garder leur liberté intérieure ? Pourquoi les Justes, et pourquoi faut-il continuer d’en parler ?”

On estime entre 5 et 6 millions les victimes juives durant la Seconde Guerre mondiale, sur une population, en Europe, de 9 millions d’habitants. Boris Cyrulnik a commencé par expliquer les jeux du langage après les drames :


“On ne disait pas que les juifs avaient été assassinés, ils avaient disparu”, avant de se pencher sur le sort de cette population, différente selon la culture des pays.

« Rencontrer l’autre fait taire la rumeur. »

“Par exemple, le Pays-Bas était un pays qui n’était pas antisémite en 1930. Pourtant, sur les 120 000 juifs qui résidaient sur place au début de la guerre, il n’en restait que 20 000 en 1947. Car une minorité bien organisée, avec l’aide d’une administration efficace, s’était attelée à la tâche pour faire disparaître 100 000 personnes en moins de deux ans.

En France, le pays, lui, était antisémite. Pourtant, sur une population de 270 000 juifs français, après la guerre, 200 000 ont survécu. Cela est dû à la loi pétainiste sur le port de l’étoile jaune. Elle a renversé la culture française. Parce que l’étoile permettait de mettre un visage sur une rumeur. Les juifs n’étaient plus alors des êtres imaginaires mais bel et bien des êtres réels comme le voisin. Ainsi, on allait à la rencontre de l’autre, on connaissait l’autre, on le reconnaissait. La rumeur prenait fin. En quelques mois, la France a cessé d’être antisémite.

Si Boris Cyrulnik a continué d’expliquer l’importance de ne pas cesser d’aller à la rencontre de l’autre afin de garder sa liberté intérieure, il a aussi cité deux noms : Samuel Paty et Dominique Bernard.


“Ils ont été décapités pour avoir défendu la laïcité. Parce qu’ils ont dit que toutes les religions étaient respectables. Merci les Justes, mais aujourd’hui encore, il y a du travail.”

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Cette cérémonie solennelle rappelle chaque année le devoir de mémoire envers les persécutés du régime de Vichy, et l’immense courage de celles et ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des innocents.

L’année dernière, l’événement avait été marqué par l’intervention profondément marquante du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, venu livrer son regard sur l’histoire et sur les mécanismes de résilience.

Boris Cyrulnik, auteur de livres grand public traitant de psychologie et de récit de vie, a rappelé qu’il avait notamment échappé à la rafle de 1942. Ses parents, eux, ont été déportés dans les camps. Devant l’assemblée, il a posé les questions suivantes :
“Pourquoi parmi nous, certains, dans un courant d’idées maléfiques, parviennent-ils à garder leur liberté intérieure ? Pourquoi les Justes, et pourquoi faut-il continuer d’en parler ?”

On estime entre 5 et 6 millions les victimes juives durant la Seconde Guerre mondiale, sur une population, en Europe, de 9 millions d’habitants. Boris Cyrulnik a commencé par expliquer les jeux du langage après les drames :


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« Rencontrer l’autre fait taire la rumeur. »

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En France, le pays, lui, était antisémite. Pourtant, sur une population de 270 000 juifs français, après la guerre, 200 000 ont survécu. Cela est dû à la loi pétainiste sur le port de l’étoile jaune. Elle a renversé la culture française. Parce que l’étoile permettait de mettre un visage sur une rumeur. Les juifs n’étaient plus alors des êtres imaginaires mais bel et bien des êtres réels comme le voisin. Ainsi, on allait à la rencontre de l’autre, on connaissait l’autre, on le reconnaissait. La rumeur prenait fin. En quelques mois, la France a cessé d’être antisémite.

Si Boris Cyrulnik a continué d’expliquer l’importance de ne pas cesser d’aller à la rencontre de l’autre afin de garder sa liberté intérieure, il a aussi cité deux noms : Samuel Paty et Dominique Bernard.


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