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mardi 17 juin 2025

Capturer des visages avec la flore de l’île du Gaou 

Sandy Ott est une baroudeuse. Toujours en partance pour de nouveaux paysages, elle garde précieusement un appareil photo argentique dans sa voiture aménagée pour y passer la nuit ainsi qu’un carnet sur lequel elle note toutes ses expériences.

Autrice d’un journal photo partagé.

D’ailleurs, l’artiste ne se décrit pas comme une photographe, mais comme « une diariste » à comprendre, autrice d’un journal intime. Après avoir exploré les forêts de la Californie aux Etats-Unis, elle revient en France peu de temps avant la crise sanitaire. Pendant les confinements, elle répond « à l’appel citoyen » et prête la main dans les champs d’agriculture de l’hexagone.

Créer sans endommager la planète.

 

Elle tombe amoureuse de l’expérience, et multiplie les rencontres improvisées et les missions écologiques. S’en vient alors la question existentielle, « Que tout artiste se pose aujourd’hui » assure-t-elle. Peut-on créer et continuer à pratiquer lorsque son activité se révèle polluante ? Elle se décide alors à se livrer à de nombreuses expériences. « C’est un peu l’art de la débrouille, et la recherche de l’instant présent coûte que coûte. J’ai parfois travaillé dans un camping-car, au milieu de nul part, en pleine nuit avec des led rouges accrochées sur les rideaux. Je n’ai pas toujours eu les moyens non plus d’investir dans des produits coûteux » Sur son étagère, des photos développées avec du vin rouge, d’autre avec de l’urine, du café, de la bière … Et ces recherches sont principalement la raison de sa présence à la Maison du Patrimoine depuis maintenant trois semaines.

L’île du Gaou comme laboratoire.

Elle reprend : « Je suis native du coin et j’ai tous mes souvenirs d’enfance sur l’île du Gaou. J’avais le souhait de revenir au plus près de ce patrimoine pour faire mes recherches. J’ai effectué des maraudes pendant les premiers jours de mon arrivée. Depuis, je créé des solutions pour essayer de faire apparaitre des visages sur mon papier. »  De la sauge, du romarin, du café, des fruits cueillis en centre ville. Tout y passe, même l’eau de la mer. « Le souci, c’est que les images apparaissent, mais je les soupçonnent de ne pas se conserver dans le temps. D’ici quelques années, il n’y aura surement plus rien. C’est toute la question de l’archivage. Est-ce qu’à notre époque où tout se conserve et où l’on numérise tout, il est encore essentiel d’essayer de traverser les âges avec ces clichés ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse. C’est une question que je me pose. Pour le moment je ne ressens aucune frustration à me dire que mon travail n’est là que dans l’instant. » 

Rencontre avec l’artiste vendredi de 14h à 18h à la Maison du Patrimoine. Le journal de l’artiste : https://sandyott.wordpress.com

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Capturer des visages avec la flore de l’île du Gaou 

Sandy Ott est une baroudeuse. Toujours en partance pour de nouveaux paysages, elle garde précieusement un appareil photo argentique dans sa voiture aménagée pour y passer la nuit ainsi qu’un carnet sur lequel elle note toutes ses expériences.

Autrice d’un journal photo partagé.

D’ailleurs, l’artiste ne se décrit pas comme une photographe, mais comme « une diariste » à comprendre, autrice d’un journal intime. Après avoir exploré les forêts de la Californie aux Etats-Unis, elle revient en France peu de temps avant la crise sanitaire. Pendant les confinements, elle répond « à l’appel citoyen » et prête la main dans les champs d’agriculture de l’hexagone.

Créer sans endommager la planète.

 

Elle tombe amoureuse de l’expérience, et multiplie les rencontres improvisées et les missions écologiques. S’en vient alors la question existentielle, « Que tout artiste se pose aujourd’hui » assure-t-elle. Peut-on créer et continuer à pratiquer lorsque son activité se révèle polluante ? Elle se décide alors à se livrer à de nombreuses expériences. « C’est un peu l’art de la débrouille, et la recherche de l’instant présent coûte que coûte. J’ai parfois travaillé dans un camping-car, au milieu de nul part, en pleine nuit avec des led rouges accrochées sur les rideaux. Je n’ai pas toujours eu les moyens non plus d’investir dans des produits coûteux » Sur son étagère, des photos développées avec du vin rouge, d’autre avec de l’urine, du café, de la bière … Et ces recherches sont principalement la raison de sa présence à la Maison du Patrimoine depuis maintenant trois semaines.

L’île du Gaou comme laboratoire.

Elle reprend : « Je suis native du coin et j’ai tous mes souvenirs d’enfance sur l’île du Gaou. J’avais le souhait de revenir au plus près de ce patrimoine pour faire mes recherches. J’ai effectué des maraudes pendant les premiers jours de mon arrivée. Depuis, je créé des solutions pour essayer de faire apparaitre des visages sur mon papier. »  De la sauge, du romarin, du café, des fruits cueillis en centre ville. Tout y passe, même l’eau de la mer. « Le souci, c’est que les images apparaissent, mais je les soupçonnent de ne pas se conserver dans le temps. D’ici quelques années, il n’y aura surement plus rien. C’est toute la question de l’archivage. Est-ce qu’à notre époque où tout se conserve et où l’on numérise tout, il est encore essentiel d’essayer de traverser les âges avec ces clichés ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse. C’est une question que je me pose. Pour le moment je ne ressens aucune frustration à me dire que mon travail n’est là que dans l’instant. » 

Rencontre avec l’artiste vendredi de 14h à 18h à la Maison du Patrimoine. Le journal de l’artiste : https://sandyott.wordpress.com

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Capturer des visages avec la flore de l’île du Gaou 

Sandy Ott est une baroudeuse. Toujours en partance pour de nouveaux paysages, elle garde précieusement un appareil photo argentique dans sa voiture aménagée pour y passer la nuit ainsi qu’un carnet sur lequel elle note toutes ses expériences.

Autrice d’un journal photo partagé.

D’ailleurs, l’artiste ne se décrit pas comme une photographe, mais comme « une diariste » à comprendre, autrice d’un journal intime. Après avoir exploré les forêts de la Californie aux Etats-Unis, elle revient en France peu de temps avant la crise sanitaire. Pendant les confinements, elle répond « à l’appel citoyen » et prête la main dans les champs d’agriculture de l’hexagone.

Créer sans endommager la planète.

 

Elle tombe amoureuse de l’expérience, et multiplie les rencontres improvisées et les missions écologiques. S’en vient alors la question existentielle, « Que tout artiste se pose aujourd’hui » assure-t-elle. Peut-on créer et continuer à pratiquer lorsque son activité se révèle polluante ? Elle se décide alors à se livrer à de nombreuses expériences. « C’est un peu l’art de la débrouille, et la recherche de l’instant présent coûte que coûte. J’ai parfois travaillé dans un camping-car, au milieu de nul part, en pleine nuit avec des led rouges accrochées sur les rideaux. Je n’ai pas toujours eu les moyens non plus d’investir dans des produits coûteux » Sur son étagère, des photos développées avec du vin rouge, d’autre avec de l’urine, du café, de la bière … Et ces recherches sont principalement la raison de sa présence à la Maison du Patrimoine depuis maintenant trois semaines.

L’île du Gaou comme laboratoire.

Elle reprend : « Je suis native du coin et j’ai tous mes souvenirs d’enfance sur l’île du Gaou. J’avais le souhait de revenir au plus près de ce patrimoine pour faire mes recherches. J’ai effectué des maraudes pendant les premiers jours de mon arrivée. Depuis, je créé des solutions pour essayer de faire apparaitre des visages sur mon papier. »  De la sauge, du romarin, du café, des fruits cueillis en centre ville. Tout y passe, même l’eau de la mer. « Le souci, c’est que les images apparaissent, mais je les soupçonnent de ne pas se conserver dans le temps. D’ici quelques années, il n’y aura surement plus rien. C’est toute la question de l’archivage. Est-ce qu’à notre époque où tout se conserve et où l’on numérise tout, il est encore essentiel d’essayer de traverser les âges avec ces clichés ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse. C’est une question que je me pose. Pour le moment je ne ressens aucune frustration à me dire que mon travail n’est là que dans l’instant. » 

Rencontre avec l’artiste vendredi de 14h à 18h à la Maison du Patrimoine. Le journal de l’artiste : https://sandyott.wordpress.com

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