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mercredi 2 juillet 2025

Des visages familiers sur les murs de l’église du Brusc

Un trésor d’art et de mémoire, signé Nadine et Paul Landowski

Au cœur du Brusc, l’église Saint-Pierre abrite une histoire méconnue que les pierres racontent en silence. Si l’on y vient pour prier, on peut aussi y reconnaître des visages. Ceux des anciens du village, immortalisés dans une fresque peinte en 1942 par Nadine Landowski, fille du célèbre sculpteur Paul Landowski, auteur du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro.

Arrivée au Brusc en 1941, Nadine trouve dans le calme du port un refuge propice à la création. Elle entreprend alors son dernier grand projet : peindre la vie de saint Pierre sur les murs du chœur de l’église. L’œuvre est bénie en 1942. L’année suivante, l’artiste disparaît, emportée par la maladie. Son frère Jean-Max s’éteint la même année.

Longtemps, les fresques furent admirées pour leur qualité artistique sans que l’on perçoive toute leur portée humaine. Mais en 2009, lors de la restauration du chœur, une Vierge à l’enfant jusque-là dissimulée derrière un rideau est redécouverte. Et le visage de l’enfant semble familier : c’est celui du fils de l’artiste. Un peu plus loin, une fillette aux boucles brunes ressemble étrangement à sa propre fille.

Ce sont ces détails qui ont ravivé les souvenirs. Peu à peu, les langues se délient. Les anciens se rappellent que Nadine faisait venir les habitants du Brusc dans l’église, leur demandant de poser quelques instants. Une expression, un regard, un profil — autant de fragments de vie insérés dans les scènes sacrées. Derrière les figures bibliques, ce sont des visages du quotidien qui apparaissent : ceux de pêcheurs, de mères, d’enfants du village.

Un fragment du Christ de Rio, à deux pas de l’autel

Cette mémoire locale trouve un écho discret mais précieux dans le maître-autel. Derrière l’autel principal se cache un bas-relief en plâtre sculpté par Paul Landowski. Réalisée dans les années 1930, cette œuvre fut offerte à la paroisse lors d’un séjour de l’artiste dans le village. Le sculpteur n’est autre que l’auteur du monument emblématique de Rio de Janeiro, la statue du Christ Rédempteur, haute de 30 mètres et pesant plus de 1 100 tonnes.

Moins monumentale mais tout aussi significative, la pièce du Brusc témoigne de la présence artistique de Paul Landowski dans l’intimité de ce lieu de culte. Elle dialogue silencieusement avec les fresques de sa fille, créant une passerelle familiale et artistique unique.

Un patrimoine sensible et vivant

Aujourd’hui encore, les murs de l’église parlent. Nadine Landowski n’a pas seulement illustré des épisodes religieux : elle a capté une époque, une communauté, une mémoire collective. À travers ses fresques, le Brusc garde la trace d’un quotidien simple, figé dans la peinture mais vivant dans les souvenirs.

Ce trésor discret mériterait d’être redécouvert. Car entre les mains de cette artiste trop tôt disparue, l’église est devenue bien plus qu’un lieu de culte : un espace d’humanité, d’art et de transmission.

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Des visages familiers sur les murs de l’église du Brusc

Un trésor d’art et de mémoire, signé Nadine et Paul Landowski

Au cœur du Brusc, l’église Saint-Pierre abrite une histoire méconnue que les pierres racontent en silence. Si l’on y vient pour prier, on peut aussi y reconnaître des visages. Ceux des anciens du village, immortalisés dans une fresque peinte en 1942 par Nadine Landowski, fille du célèbre sculpteur Paul Landowski, auteur du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro.

Arrivée au Brusc en 1941, Nadine trouve dans le calme du port un refuge propice à la création. Elle entreprend alors son dernier grand projet : peindre la vie de saint Pierre sur les murs du chœur de l’église. L’œuvre est bénie en 1942. L’année suivante, l’artiste disparaît, emportée par la maladie. Son frère Jean-Max s’éteint la même année.

Longtemps, les fresques furent admirées pour leur qualité artistique sans que l’on perçoive toute leur portée humaine. Mais en 2009, lors de la restauration du chœur, une Vierge à l’enfant jusque-là dissimulée derrière un rideau est redécouverte. Et le visage de l’enfant semble familier : c’est celui du fils de l’artiste. Un peu plus loin, une fillette aux boucles brunes ressemble étrangement à sa propre fille.

Ce sont ces détails qui ont ravivé les souvenirs. Peu à peu, les langues se délient. Les anciens se rappellent que Nadine faisait venir les habitants du Brusc dans l’église, leur demandant de poser quelques instants. Une expression, un regard, un profil — autant de fragments de vie insérés dans les scènes sacrées. Derrière les figures bibliques, ce sont des visages du quotidien qui apparaissent : ceux de pêcheurs, de mères, d’enfants du village.

Un fragment du Christ de Rio, à deux pas de l’autel

Cette mémoire locale trouve un écho discret mais précieux dans le maître-autel. Derrière l’autel principal se cache un bas-relief en plâtre sculpté par Paul Landowski. Réalisée dans les années 1930, cette œuvre fut offerte à la paroisse lors d’un séjour de l’artiste dans le village. Le sculpteur n’est autre que l’auteur du monument emblématique de Rio de Janeiro, la statue du Christ Rédempteur, haute de 30 mètres et pesant plus de 1 100 tonnes.

Moins monumentale mais tout aussi significative, la pièce du Brusc témoigne de la présence artistique de Paul Landowski dans l’intimité de ce lieu de culte. Elle dialogue silencieusement avec les fresques de sa fille, créant une passerelle familiale et artistique unique.

Un patrimoine sensible et vivant

Aujourd’hui encore, les murs de l’église parlent. Nadine Landowski n’a pas seulement illustré des épisodes religieux : elle a capté une époque, une communauté, une mémoire collective. À travers ses fresques, le Brusc garde la trace d’un quotidien simple, figé dans la peinture mais vivant dans les souvenirs.

Ce trésor discret mériterait d’être redécouvert. Car entre les mains de cette artiste trop tôt disparue, l’église est devenue bien plus qu’un lieu de culte : un espace d’humanité, d’art et de transmission.

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Arrivée au Brusc en 1941, Nadine trouve dans le calme du port un refuge propice à la création. Elle entreprend alors son dernier grand projet : peindre la vie de saint Pierre sur les murs du chœur de l’église. L’œuvre est bénie en 1942. L’année suivante, l’artiste disparaît, emportée par la maladie. Son frère Jean-Max s’éteint la même année.

Longtemps, les fresques furent admirées pour leur qualité artistique sans que l’on perçoive toute leur portée humaine. Mais en 2009, lors de la restauration du chœur, une Vierge à l’enfant jusque-là dissimulée derrière un rideau est redécouverte. Et le visage de l’enfant semble familier : c’est celui du fils de l’artiste. Un peu plus loin, une fillette aux boucles brunes ressemble étrangement à sa propre fille.

Ce sont ces détails qui ont ravivé les souvenirs. Peu à peu, les langues se délient. Les anciens se rappellent que Nadine faisait venir les habitants du Brusc dans l’église, leur demandant de poser quelques instants. Une expression, un regard, un profil — autant de fragments de vie insérés dans les scènes sacrées. Derrière les figures bibliques, ce sont des visages du quotidien qui apparaissent : ceux de pêcheurs, de mères, d’enfants du village.

Un fragment du Christ de Rio, à deux pas de l’autel

Cette mémoire locale trouve un écho discret mais précieux dans le maître-autel. Derrière l’autel principal se cache un bas-relief en plâtre sculpté par Paul Landowski. Réalisée dans les années 1930, cette œuvre fut offerte à la paroisse lors d’un séjour de l’artiste dans le village. Le sculpteur n’est autre que l’auteur du monument emblématique de Rio de Janeiro, la statue du Christ Rédempteur, haute de 30 mètres et pesant plus de 1 100 tonnes.

Moins monumentale mais tout aussi significative, la pièce du Brusc témoigne de la présence artistique de Paul Landowski dans l’intimité de ce lieu de culte. Elle dialogue silencieusement avec les fresques de sa fille, créant une passerelle familiale et artistique unique.

Un patrimoine sensible et vivant

Aujourd’hui encore, les murs de l’église parlent. Nadine Landowski n’a pas seulement illustré des épisodes religieux : elle a capté une époque, une communauté, une mémoire collective. À travers ses fresques, le Brusc garde la trace d’un quotidien simple, figé dans la peinture mais vivant dans les souvenirs.

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