Ce mercredi, la Maison du patrimoine accueillera une rencontre littéraire singulière. Invitée par le Comité de liaison des associations bruscaines, Dominique Tapie, veuve de Bernard Tapie, viendra présenter son ouvrage Bernard, la fureur de vivre. Paru deux ans après la disparition de l’homme d’affaires et ancien ministre, ce récit intime dévoile les coulisses d’une vie partagée aux côtés d’une personnalité aussi admirée que contestée.
Une relation tumultueuse
Leur histoire n’a rien d’un conte de fées. Pas de coup de foudre : chacun menait alors une autre vie. Elle commence par une liaison adultère, passionnée, faite de jalousies et de ruptures. Comme ce jour où, à la une des journaux, Bernard Tapie se retrouve annoncé en idylle avec Ophélie Winter. Aux cris et aux larmes, Dominique préfère répondre par un geste saisissant : elle plante la photo dans le bois de la porte d’entrée avec un couteau de cuisine. Le livre regorge de ces scènes à la fois intimes et marquantes.
Des anecdotes hautes en couleur
On y lit aussi des épisodes insolites, tel ce voyage en Russie, à l’époque du KGB, où un diplomate les prévient : « Tout est enregistré, même dans les chambres. » Bernard Tapie, goguenard, souffle alors à sa femme une fois la porte close : « On va leur montrer ce que c’est que les Français. »
« Je gagne, ils gagnent. Je perds, ils perdent. »
Entre vie privée et coups d’éclat, le couple construit peu à peu une famille recomposée, traversant ensemble triomphes et échecs. Au lendemain de leur mariage, certains conseillent à Bernard de signer une séparation de biens. Il tranche : « Je gagne, ils gagnent. Je perds, ils perdent. »
L’intuition Adidas
Le récit retrace aussi ses intuitions et ses revers. En 1988, lorsqu’il rachète Adidas, Bernard Tapie pressent déjà l’essor du sportswear et affirme que « tout le monde finira en baskets ». Une idée qui fait sourire à l’époque. Dominique rappelle malicieusement qu’en 2022, le couple présidentiel français assistait aux obsèques de la reine d’Angleterre… en baskets.
L’après, entre deuil et dettes
Mais le livre dépasse le simple portrait. Dominique Tapie y raconte aussi l’après : la violence du deuil, mais aussi l’héritage laissé derrière lui, une dette colossale de 640 millions d’euros. L’écriture fut pour elle un moyen de se reconstruire, encouragée par son ami Jean‑Louis Borloo, et de livrer sa vérité sur un destin exceptionnel, vécu entre lumière et ombre.
Une vérité livrée sans détour
Des confidences et des anecdotes qu’elle partagera plus largement avec le public lors de sa venue au Brusc.