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jeudi 25 avril 2024

Dossier : Accouchement à la caserne, une championne de France, les pompiers de Six-Fours ont rayonné dans toute la France

À Six-Fours, les interventions ont grimpé de 35% en 2 ans. 

La caserne des pompiers de Six-Fours est composé de 85 pompiers volontaires contre 15 professionnels. Cette année, les hommes en rangers ont effectué 4100 interventions. Ce chiffre rond, dévoile un triste constat. En deux années, le nombre de sorties des véhicules a bondi de plus de 35%, « c’est parce que nous sommes les derniers maillons d’une chaine » explique le capitaine Michel Blanc. « À Six-Fours et dans les communes voisines, nous n’avons pas de désert médical mais comme partout ailleurs il arrive qu’à certaines périodes de l’année, lorsqu’il y a des épidémies : de grippes, de covid ou de bronchiolite par exemple, les centres de soin et les généralistes soient surchargés, tout comme le Samu. Les appels finissent donc par arriver jusqu’à chez nous par des gens qui ne savent plus que faire, si ce n’est pas le 15, lui même, qui cherche à réguler en nous envoyant des cas. » Dans les appels, cette année, 86% étaient de l’ordre du secours à la personne contre 6% pour des accidents de la route. « Il arrive que nous ayons un rôle social. Parfois on nous appel pour un cas qui ne nécessite pas une intervention d’urgence. Quelqu’un se blesse au cuir chevelu, par exemple, c’est un endroit qui saigne particulièrement donc c’est tout de suite la panique. On rassure alors et parfois on ne transporte pas parce qu’il suffit d’un pansement. Même si le métier a changé, il séduit toujours autant. Il y a des hommes et des femmes qui aiment prendre soin des autres et qui érigent certaines valeurs comme l’altruisme, la bienveillance, l’aide à son prochain au-dessus de toutes les autres. C’est pour cette raison que je suis et resterais toujours fiers de mes hommes. »

Des pompiers qui combattent le feu aux quatre coins du département.

En France, le corps des pompiers a aussi une histoire. Fondé aux grès des mutations politiques, il s’est structuré au travers les siècles. C’est par décret impérial en 1811, suite à l’incendie de l’ambassade d’Autriche que Napoléon 1er crée la première brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Il faudra ensuite attendre 1884 pour que la loi instaure, l’organisation de la lutte contre l’incendie et les secours dans le cadre communal. En 1996, on fait évoluer l’organisation communale vers une organisation départementale. Le SDIS est créé, la loi de 2004 en précise les missions et la place du citoyen dans la culture de la sécurité civile.

Et c’est cette nouvelle trajectoire qui explique qu’à Six-Fours, si les pompiers n’ont pas eu à affronter de grands incendies pendant les dernières saisons, ils ne sont pas pour autant restés loin des flammes.

Le capitaine de centre, Michel Blanc (qui fait partie de la cellule brûlage dirigé et feux tactiques) est allé aider dans les Landes, en juillet dernier, où 30 000 hectares de forêts sont partis en fumé. Plus tôt dans l’été, un feu au camp de Canjuers avait également nécessité l’envoi d’hommes en renfort. Il y a un an, l’incendie dévastateur de Gonfaron qui avait fait 2 morts a fait l’objet de remise de médailles de la Sécurité Intérieur à Six-Fours. Félicité, le sergent chef Anthony Gallisa s’est illustré lors des incendies dans le massif des Alpilles où il a combattu les flammes en arrivant sur site par hélicoptère. Le Capitaine explique : « À présent, les casernes peuvent être appelées en renfort dans le reste du département lorsque se créée des opérations de grandes longueurs. Ici, nous faisons partie du groupement du Ouest, selon la nécessité sur le terrain, on peut être emmené à aider les villes voisines, et inversement. Nous sommes toutes sous le commandement du Colonel Jacques Baudot. Qui plus est, certains hommes ont fait le choix de se former à des spécialités. Avec ces compétences dans leurs bagages, ils peuvent ainsi aider partout ou cela est nécessaire en France.« 

Pourtant, avec leur 4100 interventions à l’année, les hommes de la caserne n’ont pas chômé.

« Nous avons fait beaucoup de secours à la personne, mais nous avons aussi aidé à la tenue des centres de vaccinations. L’année à été chargée mais riche en expérience. Grâce aux différentes campagnes, nous avons pu apprendre à connaître les membres du CCAS vers qui nous redirigeons parfois des personnes en souffrances, mais aussi les membres du CCFF qui nous apportent un grand soutien tout l’été. » Pour finir, la caserne de Six-Fours fait également office de centre de support des formations des pompiers du département ainsi que centre de visite médicale. « Nous sommes un véritable outil du groupement départemental. »  

Mathilde Oarganni, Fierté des Jeunes Sapeurs Pompiers de Six-Fours, elle est Championne de France du parcours sportif au chrono. 

Tous les mercredis, des adolescents investissent un morceau de la caserne. Ils ont entre 14 et 17 ans et veulent intégrer les rangs aux côtés de leurs aînés une fois la majorité acquise. Afin de mettre toutes les chances de leurs côtés, ces jeunes gens ont fait le choix de l’école des Jeunes Sapeurs Pompiers. Pendant plusieurs années, ils vont recevoir une formation qui les préparera au métier. À côté de la théorie, la pratique et les épreuves sportives. Chaque année, le Lieutenant Ritter en charge des classes, fait participer ses élèves au Championnat du Parcours Sportif. Les épreuves qui existent depuis 1949 sont  inspirées des missions que les pompiers sont emmenés à effectuer sur le terrain : de la course avec passage d’obstacles, du porter de tuyau avec franchissements de poutre, du porter de sac (…) Les garçons et les filles ont le même parcours, seul change le poids qui doit être tiré et la hauteur des obstacles. Après s’être qualifiée en régional et départemental, Mathilde Oarganni est devenue Championne de France du parcours sportif en cadette grâce à son chrono. Elle est ainsi hissée sur la plus haute marche du podium, hommes-femmes confondus. « Je m’étais entrainée toute l’année pour ce moment. Le lieutenant nous emmène à Saint Cyr régulièrement pour faire un entrainement sur un parcours type, c’est un plus. J’ai toujours eu le gout de l’effort et je n’ai jamais eu peur de me mesurer aux garçons. J’ai déjà repris l’entrainement pour la compétition de 2023 et j’espère devenir pompier professionnel à la sortie de mes classes. »

Anthony Galissa a reçu les félicitations pour avoir combattu le feu dans les Bouches du Rhône en arrivant par hélicoptère. 

Tous les feux ne se ressemblent pas. À la différence de ceux qui se développent en ville dans des entrepôts ou des appartements, d’autres prennent naissance au coeur des massifs, là ou la végétation est dense et l’accès parfois impossible. Afin de pouvoir lutter contre les flammes en toute occasion, certains pompiers ont fait le choix d’intégrer le Détachement d’Intervention Héliporté (le DIH). En arrivant par les voies aériennes, en hélicoptère, sur les lieux du drame, ils peuvent ainsi agir et déposer dans le même temps du matériel comme des cuves à eau, des motopompes, des tuyaux … C’est la spécialité qu’à choisi le sergent chef Anthony Galissa. Un savoir-faire qu’il a aiguisé pendant une année entière en Corse en opérant dans les massifs afin de veiller à la protection des réserves naturelles. Si l’exercice « donne des sensations » il est surtout indispensable. « Avec des engins terrestres on ne peut pas se rendre partout et lorsqu’un feu de végétation se propage jusqu’au coeur des massifs, c’est toute la faune et la flore qui est en souffrance. Il faut agir vite et arriver par la voie aérienne permet de lutter efficacement contre le danger. » Fort de son expérience, le sergent chef s’est distingué cette année dans les Bouches du Rhône où il a été envoyé pour agir contre l’incendie des Alpilles qui a dévasté 117 hectares de végétation. « C’était une expérience intense mais je suis heureux d’avoir pu aider. » Pour sa bravoure et son dévouement, Anthony Gallisa a reçu les félicitations de sa hiérarchie lors de la dernière Sainte-Barbe.

Heureux événement : Balthazar est venu au monde à la caserne ! 

Il devait arriver quelques jours avant les fêtes de Noël, mais selon sa maman, l’enfant ne voulait pas que son anniversaire se confonde avec les festivités. Un peu plus de deux semaines avant le terme, Anne Sophie ressent les premières contractions. « Elles étaient espacées et c’était mon second accouchement. Le premier s’était bien passé, j’en avais acquis une certaine expérience, je ne souhaitais pas me rendre à la maternité pour une fausse alerte. Nous étions en train de préparer les affaires lorsque j’ai perdu les eaux. Nous avons alors accéléré la cadence. » Le couple vient de déposer Achille, l’aîné de la famille chez des amis, avenue Laennec, lorsque Anne-Sophie sent que le travail est engagé. « Quand j’ai dit à Thierry il est là, mon mari a simplement répondu « non ». Or, ce n’était pas une interrogation. Je sentais qu’il fallait le réceptionner. J’ai demandé à ce qu’on appelle les pompiers. » L’homme se résout à l’évidence et se rend directement à la caserne. Anne-Sophie prévient les pompiers aussitôt : « Il est là ». Même incompréhenison, les hommes s’activent mais lui demandent de patienter, le temps de mettre à chauffer l’habitacle pour son confort. « Il faut l’attraper » insiste la jeune femme. Les pompiers s’exécutent sur le champs, Balthazar pousse son premier cri. « Je n’ai pas eu peur, concède la mère. Je souhaitais un accouchement physiologique pour mon second, sans péridurale. Je m’étais donc préparée à la douleur et je n’avais pas de crainte. Je connaissais les exercices de respiration, les positions à adopter. Je me suis exécutée et en quinze minutes, c’était terminé. » Gageons que cette jolie famille a eu de belles anecdotes à raconter à la famille le soir de Noël.

 

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Dossier : Accouchement à la caserne, une championne de France, les pompiers de Six-Fours ont rayonné dans toute la France

À Six-Fours, les interventions ont grimpé de 35% en 2 ans. 

La caserne des pompiers de Six-Fours est composé de 85 pompiers volontaires contre 15 professionnels. Cette année, les hommes en rangers ont effectué 4100 interventions. Ce chiffre rond, dévoile un triste constat. En deux années, le nombre de sorties des véhicules a bondi de plus de 35%, « c’est parce que nous sommes les derniers maillons d’une chaine » explique le capitaine Michel Blanc. « À Six-Fours et dans les communes voisines, nous n’avons pas de désert médical mais comme partout ailleurs il arrive qu’à certaines périodes de l’année, lorsqu’il y a des épidémies : de grippes, de covid ou de bronchiolite par exemple, les centres de soin et les généralistes soient surchargés, tout comme le Samu. Les appels finissent donc par arriver jusqu’à chez nous par des gens qui ne savent plus que faire, si ce n’est pas le 15, lui même, qui cherche à réguler en nous envoyant des cas. » Dans les appels, cette année, 86% étaient de l’ordre du secours à la personne contre 6% pour des accidents de la route. « Il arrive que nous ayons un rôle social. Parfois on nous appel pour un cas qui ne nécessite pas une intervention d’urgence. Quelqu’un se blesse au cuir chevelu, par exemple, c’est un endroit qui saigne particulièrement donc c’est tout de suite la panique. On rassure alors et parfois on ne transporte pas parce qu’il suffit d’un pansement. Même si le métier a changé, il séduit toujours autant. Il y a des hommes et des femmes qui aiment prendre soin des autres et qui érigent certaines valeurs comme l’altruisme, la bienveillance, l’aide à son prochain au-dessus de toutes les autres. C’est pour cette raison que je suis et resterais toujours fiers de mes hommes. »

Des pompiers qui combattent le feu aux quatre coins du département.

En France, le corps des pompiers a aussi une histoire. Fondé aux grès des mutations politiques, il s’est structuré au travers les siècles. C’est par décret impérial en 1811, suite à l’incendie de l’ambassade d’Autriche que Napoléon 1er crée la première brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Il faudra ensuite attendre 1884 pour que la loi instaure, l’organisation de la lutte contre l’incendie et les secours dans le cadre communal. En 1996, on fait évoluer l’organisation communale vers une organisation départementale. Le SDIS est créé, la loi de 2004 en précise les missions et la place du citoyen dans la culture de la sécurité civile.

Et c’est cette nouvelle trajectoire qui explique qu’à Six-Fours, si les pompiers n’ont pas eu à affronter de grands incendies pendant les dernières saisons, ils ne sont pas pour autant restés loin des flammes.

Le capitaine de centre, Michel Blanc (qui fait partie de la cellule brûlage dirigé et feux tactiques) est allé aider dans les Landes, en juillet dernier, où 30 000 hectares de forêts sont partis en fumé. Plus tôt dans l’été, un feu au camp de Canjuers avait également nécessité l’envoi d’hommes en renfort. Il y a un an, l’incendie dévastateur de Gonfaron qui avait fait 2 morts a fait l’objet de remise de médailles de la Sécurité Intérieur à Six-Fours. Félicité, le sergent chef Anthony Gallisa s’est illustré lors des incendies dans le massif des Alpilles où il a combattu les flammes en arrivant sur site par hélicoptère. Le Capitaine explique : « À présent, les casernes peuvent être appelées en renfort dans le reste du département lorsque se créée des opérations de grandes longueurs. Ici, nous faisons partie du groupement du Ouest, selon la nécessité sur le terrain, on peut être emmené à aider les villes voisines, et inversement. Nous sommes toutes sous le commandement du Colonel Jacques Baudot. Qui plus est, certains hommes ont fait le choix de se former à des spécialités. Avec ces compétences dans leurs bagages, ils peuvent ainsi aider partout ou cela est nécessaire en France.« 

Pourtant, avec leur 4100 interventions à l’année, les hommes de la caserne n’ont pas chômé.

« Nous avons fait beaucoup de secours à la personne, mais nous avons aussi aidé à la tenue des centres de vaccinations. L’année à été chargée mais riche en expérience. Grâce aux différentes campagnes, nous avons pu apprendre à connaître les membres du CCAS vers qui nous redirigeons parfois des personnes en souffrances, mais aussi les membres du CCFF qui nous apportent un grand soutien tout l’été. » Pour finir, la caserne de Six-Fours fait également office de centre de support des formations des pompiers du département ainsi que centre de visite médicale. « Nous sommes un véritable outil du groupement départemental. »  

Mathilde Oarganni, Fierté des Jeunes Sapeurs Pompiers de Six-Fours, elle est Championne de France du parcours sportif au chrono. 

Tous les mercredis, des adolescents investissent un morceau de la caserne. Ils ont entre 14 et 17 ans et veulent intégrer les rangs aux côtés de leurs aînés une fois la majorité acquise. Afin de mettre toutes les chances de leurs côtés, ces jeunes gens ont fait le choix de l’école des Jeunes Sapeurs Pompiers. Pendant plusieurs années, ils vont recevoir une formation qui les préparera au métier. À côté de la théorie, la pratique et les épreuves sportives. Chaque année, le Lieutenant Ritter en charge des classes, fait participer ses élèves au Championnat du Parcours Sportif. Les épreuves qui existent depuis 1949 sont  inspirées des missions que les pompiers sont emmenés à effectuer sur le terrain : de la course avec passage d’obstacles, du porter de tuyau avec franchissements de poutre, du porter de sac (…) Les garçons et les filles ont le même parcours, seul change le poids qui doit être tiré et la hauteur des obstacles. Après s’être qualifiée en régional et départemental, Mathilde Oarganni est devenue Championne de France du parcours sportif en cadette grâce à son chrono. Elle est ainsi hissée sur la plus haute marche du podium, hommes-femmes confondus. « Je m’étais entrainée toute l’année pour ce moment. Le lieutenant nous emmène à Saint Cyr régulièrement pour faire un entrainement sur un parcours type, c’est un plus. J’ai toujours eu le gout de l’effort et je n’ai jamais eu peur de me mesurer aux garçons. J’ai déjà repris l’entrainement pour la compétition de 2023 et j’espère devenir pompier professionnel à la sortie de mes classes. »

Anthony Galissa a reçu les félicitations pour avoir combattu le feu dans les Bouches du Rhône en arrivant par hélicoptère. 

Tous les feux ne se ressemblent pas. À la différence de ceux qui se développent en ville dans des entrepôts ou des appartements, d’autres prennent naissance au coeur des massifs, là ou la végétation est dense et l’accès parfois impossible. Afin de pouvoir lutter contre les flammes en toute occasion, certains pompiers ont fait le choix d’intégrer le Détachement d’Intervention Héliporté (le DIH). En arrivant par les voies aériennes, en hélicoptère, sur les lieux du drame, ils peuvent ainsi agir et déposer dans le même temps du matériel comme des cuves à eau, des motopompes, des tuyaux … C’est la spécialité qu’à choisi le sergent chef Anthony Galissa. Un savoir-faire qu’il a aiguisé pendant une année entière en Corse en opérant dans les massifs afin de veiller à la protection des réserves naturelles. Si l’exercice « donne des sensations » il est surtout indispensable. « Avec des engins terrestres on ne peut pas se rendre partout et lorsqu’un feu de végétation se propage jusqu’au coeur des massifs, c’est toute la faune et la flore qui est en souffrance. Il faut agir vite et arriver par la voie aérienne permet de lutter efficacement contre le danger. » Fort de son expérience, le sergent chef s’est distingué cette année dans les Bouches du Rhône où il a été envoyé pour agir contre l’incendie des Alpilles qui a dévasté 117 hectares de végétation. « C’était une expérience intense mais je suis heureux d’avoir pu aider. » Pour sa bravoure et son dévouement, Anthony Gallisa a reçu les félicitations de sa hiérarchie lors de la dernière Sainte-Barbe.

Heureux événement : Balthazar est venu au monde à la caserne ! 

Il devait arriver quelques jours avant les fêtes de Noël, mais selon sa maman, l’enfant ne voulait pas que son anniversaire se confonde avec les festivités. Un peu plus de deux semaines avant le terme, Anne Sophie ressent les premières contractions. « Elles étaient espacées et c’était mon second accouchement. Le premier s’était bien passé, j’en avais acquis une certaine expérience, je ne souhaitais pas me rendre à la maternité pour une fausse alerte. Nous étions en train de préparer les affaires lorsque j’ai perdu les eaux. Nous avons alors accéléré la cadence. » Le couple vient de déposer Achille, l’aîné de la famille chez des amis, avenue Laennec, lorsque Anne-Sophie sent que le travail est engagé. « Quand j’ai dit à Thierry il est là, mon mari a simplement répondu « non ». Or, ce n’était pas une interrogation. Je sentais qu’il fallait le réceptionner. J’ai demandé à ce qu’on appelle les pompiers. » L’homme se résout à l’évidence et se rend directement à la caserne. Anne-Sophie prévient les pompiers aussitôt : « Il est là ». Même incompréhenison, les hommes s’activent mais lui demandent de patienter, le temps de mettre à chauffer l’habitacle pour son confort. « Il faut l’attraper » insiste la jeune femme. Les pompiers s’exécutent sur le champs, Balthazar pousse son premier cri. « Je n’ai pas eu peur, concède la mère. Je souhaitais un accouchement physiologique pour mon second, sans péridurale. Je m’étais donc préparée à la douleur et je n’avais pas de crainte. Je connaissais les exercices de respiration, les positions à adopter. Je me suis exécutée et en quinze minutes, c’était terminé. » Gageons que cette jolie famille a eu de belles anecdotes à raconter à la famille le soir de Noël.

 

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À Six-Fours, les interventions ont grimpé de 35% en 2 ans. 

La caserne des pompiers de Six-Fours est composé de 85 pompiers volontaires contre 15 professionnels. Cette année, les hommes en rangers ont effectué 4100 interventions. Ce chiffre rond, dévoile un triste constat. En deux années, le nombre de sorties des véhicules a bondi de plus de 35%, « c’est parce que nous sommes les derniers maillons d’une chaine » explique le capitaine Michel Blanc. « À Six-Fours et dans les communes voisines, nous n’avons pas de désert médical mais comme partout ailleurs il arrive qu’à certaines périodes de l’année, lorsqu’il y a des épidémies : de grippes, de covid ou de bronchiolite par exemple, les centres de soin et les généralistes soient surchargés, tout comme le Samu. Les appels finissent donc par arriver jusqu’à chez nous par des gens qui ne savent plus que faire, si ce n’est pas le 15, lui même, qui cherche à réguler en nous envoyant des cas. » Dans les appels, cette année, 86% étaient de l’ordre du secours à la personne contre 6% pour des accidents de la route. « Il arrive que nous ayons un rôle social. Parfois on nous appel pour un cas qui ne nécessite pas une intervention d’urgence. Quelqu’un se blesse au cuir chevelu, par exemple, c’est un endroit qui saigne particulièrement donc c’est tout de suite la panique. On rassure alors et parfois on ne transporte pas parce qu’il suffit d’un pansement. Même si le métier a changé, il séduit toujours autant. Il y a des hommes et des femmes qui aiment prendre soin des autres et qui érigent certaines valeurs comme l’altruisme, la bienveillance, l’aide à son prochain au-dessus de toutes les autres. C’est pour cette raison que je suis et resterais toujours fiers de mes hommes. »

Des pompiers qui combattent le feu aux quatre coins du département.

En France, le corps des pompiers a aussi une histoire. Fondé aux grès des mutations politiques, il s’est structuré au travers les siècles. C’est par décret impérial en 1811, suite à l’incendie de l’ambassade d’Autriche que Napoléon 1er crée la première brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Il faudra ensuite attendre 1884 pour que la loi instaure, l’organisation de la lutte contre l’incendie et les secours dans le cadre communal. En 1996, on fait évoluer l’organisation communale vers une organisation départementale. Le SDIS est créé, la loi de 2004 en précise les missions et la place du citoyen dans la culture de la sécurité civile.

Et c’est cette nouvelle trajectoire qui explique qu’à Six-Fours, si les pompiers n’ont pas eu à affronter de grands incendies pendant les dernières saisons, ils ne sont pas pour autant restés loin des flammes.

Le capitaine de centre, Michel Blanc (qui fait partie de la cellule brûlage dirigé et feux tactiques) est allé aider dans les Landes, en juillet dernier, où 30 000 hectares de forêts sont partis en fumé. Plus tôt dans l’été, un feu au camp de Canjuers avait également nécessité l’envoi d’hommes en renfort. Il y a un an, l’incendie dévastateur de Gonfaron qui avait fait 2 morts a fait l’objet de remise de médailles de la Sécurité Intérieur à Six-Fours. Félicité, le sergent chef Anthony Gallisa s’est illustré lors des incendies dans le massif des Alpilles où il a combattu les flammes en arrivant sur site par hélicoptère. Le Capitaine explique : « À présent, les casernes peuvent être appelées en renfort dans le reste du département lorsque se créée des opérations de grandes longueurs. Ici, nous faisons partie du groupement du Ouest, selon la nécessité sur le terrain, on peut être emmené à aider les villes voisines, et inversement. Nous sommes toutes sous le commandement du Colonel Jacques Baudot. Qui plus est, certains hommes ont fait le choix de se former à des spécialités. Avec ces compétences dans leurs bagages, ils peuvent ainsi aider partout ou cela est nécessaire en France.« 

Pourtant, avec leur 4100 interventions à l’année, les hommes de la caserne n’ont pas chômé.

« Nous avons fait beaucoup de secours à la personne, mais nous avons aussi aidé à la tenue des centres de vaccinations. L’année à été chargée mais riche en expérience. Grâce aux différentes campagnes, nous avons pu apprendre à connaître les membres du CCAS vers qui nous redirigeons parfois des personnes en souffrances, mais aussi les membres du CCFF qui nous apportent un grand soutien tout l’été. » Pour finir, la caserne de Six-Fours fait également office de centre de support des formations des pompiers du département ainsi que centre de visite médicale. « Nous sommes un véritable outil du groupement départemental. »  

Mathilde Oarganni, Fierté des Jeunes Sapeurs Pompiers de Six-Fours, elle est Championne de France du parcours sportif au chrono. 

Tous les mercredis, des adolescents investissent un morceau de la caserne. Ils ont entre 14 et 17 ans et veulent intégrer les rangs aux côtés de leurs aînés une fois la majorité acquise. Afin de mettre toutes les chances de leurs côtés, ces jeunes gens ont fait le choix de l’école des Jeunes Sapeurs Pompiers. Pendant plusieurs années, ils vont recevoir une formation qui les préparera au métier. À côté de la théorie, la pratique et les épreuves sportives. Chaque année, le Lieutenant Ritter en charge des classes, fait participer ses élèves au Championnat du Parcours Sportif. Les épreuves qui existent depuis 1949 sont  inspirées des missions que les pompiers sont emmenés à effectuer sur le terrain : de la course avec passage d’obstacles, du porter de tuyau avec franchissements de poutre, du porter de sac (…) Les garçons et les filles ont le même parcours, seul change le poids qui doit être tiré et la hauteur des obstacles. Après s’être qualifiée en régional et départemental, Mathilde Oarganni est devenue Championne de France du parcours sportif en cadette grâce à son chrono. Elle est ainsi hissée sur la plus haute marche du podium, hommes-femmes confondus. « Je m’étais entrainée toute l’année pour ce moment. Le lieutenant nous emmène à Saint Cyr régulièrement pour faire un entrainement sur un parcours type, c’est un plus. J’ai toujours eu le gout de l’effort et je n’ai jamais eu peur de me mesurer aux garçons. J’ai déjà repris l’entrainement pour la compétition de 2023 et j’espère devenir pompier professionnel à la sortie de mes classes. »

Anthony Galissa a reçu les félicitations pour avoir combattu le feu dans les Bouches du Rhône en arrivant par hélicoptère. 

Tous les feux ne se ressemblent pas. À la différence de ceux qui se développent en ville dans des entrepôts ou des appartements, d’autres prennent naissance au coeur des massifs, là ou la végétation est dense et l’accès parfois impossible. Afin de pouvoir lutter contre les flammes en toute occasion, certains pompiers ont fait le choix d’intégrer le Détachement d’Intervention Héliporté (le DIH). En arrivant par les voies aériennes, en hélicoptère, sur les lieux du drame, ils peuvent ainsi agir et déposer dans le même temps du matériel comme des cuves à eau, des motopompes, des tuyaux … C’est la spécialité qu’à choisi le sergent chef Anthony Galissa. Un savoir-faire qu’il a aiguisé pendant une année entière en Corse en opérant dans les massifs afin de veiller à la protection des réserves naturelles. Si l’exercice « donne des sensations » il est surtout indispensable. « Avec des engins terrestres on ne peut pas se rendre partout et lorsqu’un feu de végétation se propage jusqu’au coeur des massifs, c’est toute la faune et la flore qui est en souffrance. Il faut agir vite et arriver par la voie aérienne permet de lutter efficacement contre le danger. » Fort de son expérience, le sergent chef s’est distingué cette année dans les Bouches du Rhône où il a été envoyé pour agir contre l’incendie des Alpilles qui a dévasté 117 hectares de végétation. « C’était une expérience intense mais je suis heureux d’avoir pu aider. » Pour sa bravoure et son dévouement, Anthony Gallisa a reçu les félicitations de sa hiérarchie lors de la dernière Sainte-Barbe.

Heureux événement : Balthazar est venu au monde à la caserne ! 

Il devait arriver quelques jours avant les fêtes de Noël, mais selon sa maman, l’enfant ne voulait pas que son anniversaire se confonde avec les festivités. Un peu plus de deux semaines avant le terme, Anne Sophie ressent les premières contractions. « Elles étaient espacées et c’était mon second accouchement. Le premier s’était bien passé, j’en avais acquis une certaine expérience, je ne souhaitais pas me rendre à la maternité pour une fausse alerte. Nous étions en train de préparer les affaires lorsque j’ai perdu les eaux. Nous avons alors accéléré la cadence. » Le couple vient de déposer Achille, l’aîné de la famille chez des amis, avenue Laennec, lorsque Anne-Sophie sent que le travail est engagé. « Quand j’ai dit à Thierry il est là, mon mari a simplement répondu « non ». Or, ce n’était pas une interrogation. Je sentais qu’il fallait le réceptionner. J’ai demandé à ce qu’on appelle les pompiers. » L’homme se résout à l’évidence et se rend directement à la caserne. Anne-Sophie prévient les pompiers aussitôt : « Il est là ». Même incompréhenison, les hommes s’activent mais lui demandent de patienter, le temps de mettre à chauffer l’habitacle pour son confort. « Il faut l’attraper » insiste la jeune femme. Les pompiers s’exécutent sur le champs, Balthazar pousse son premier cri. « Je n’ai pas eu peur, concède la mère. Je souhaitais un accouchement physiologique pour mon second, sans péridurale. Je m’étais donc préparée à la douleur et je n’avais pas de crainte. Je connaissais les exercices de respiration, les positions à adopter. Je me suis exécutée et en quinze minutes, c’était terminé. » Gageons que cette jolie famille a eu de belles anecdotes à raconter à la famille le soir de Noël.

 

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