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mardi 17 juin 2025

Drame de la SNSM : Les mots du président Jean-Luc Cercio de la Station de Bandol

« Depuis ce midi, une image me poursuit obsédante et insultante, c’est celle du canot de sauvetage SNS 061 Patron Jack Morisseau des Sables-d’Olonne, une épave chavirée, mutilée désespérément vide et couchée à marée basse sur des rochers. 

Les noms des trois sauveteurs qui ont péris en mer, Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic, alors qu’ils étaient sortis avec quatre autres équipiers dans la tempête pour répondre à un appel de détresse, me reviennent en triste litanie.
La mer, une fois encore a eu raison de l’entêtement de certains hommes à vouloir aller au bout de l’impossible pour lui disputer des proies inéluctablement condamnées sans leur intervention.
Les disparus du canot « Patron Jack Morisseau » étaient des marins, des pêcheurs, des sauveteurs bénévoles.
Ils étaient des hommes vrais, hantés par le désir de lutter contre les éléments pour aider ceux qui sont en détresse en mer.
Je ressens durement l’injustice de leur mort.
La France entière, même celle pour qui la mer n’est qu’abstraction, s’emeut à la triste nouvelle.
Des millions de gens se rendent enfin compte que quelques poignées d’hommes et de femmes, armant le plus souvent des canots ou des vedettes fragilisés par des centaines de courses en tempête, risquent leur vie dans l’indifférence permanente de la grande information.
Moi, je suis sauveteur en mer bénévole depuis 40 ans à Bandol en Méditerranée, mais ça fait 2 siècles que le miracle de la solidarité se reproduit sur tout le littoral métropolitain et d’outremer: il y a toujours des bénévoles pour armer des canots et des vedettes de sauvetage et aller en mer, le jour, la nuit, quelque soit le temps, tout quitter sur le champ, les amis, le travail et la famille, pour aller tendre la main à celui qui appelle au secours.
Qu’ils parlent comme ici avec l’accent chantant du Midi ou celui un peu plus dur du Nord, tous les sauveteurs cultivent le même sens de la générosité, de la solidarité, ils appartiennent tous à une même famille, celle des sauveteurs en mer.
Hier, trois des nôtres ont perdu la vie en pleine tempête, pour essayer en vain de sauver celle d’un naufragé.
Ils ont donné l’exemple du courage le plus pur, de l’abnégation la plus totale, tout cela bénévolement pour accomplir leur mission dans la plus pure solidarité des gens de mer.
Aujourd’hui, la #SNSM toute entière est endeuillée et effondrée en pensant aux familles de Yann, d’Alain et de Dimitri, aux quatre collègues rescapés, et à tous les bénévoles de la station Snsm les Sables d’Olonne.
Aujourd’hui, pour nous tous, sauveteurs en orange, la mer a revêtu sa robe noire et n’a jamais autant eu le goût des larmes. »

Jean Luc Cercio. Crédit photo : SNSM Bandol 

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Drame de la SNSM : Les mots du président Jean-Luc Cercio de la Station de Bandol

« Depuis ce midi, une image me poursuit obsédante et insultante, c’est celle du canot de sauvetage SNS 061 Patron Jack Morisseau des Sables-d’Olonne, une épave chavirée, mutilée désespérément vide et couchée à marée basse sur des rochers. 

Les noms des trois sauveteurs qui ont péris en mer, Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic, alors qu’ils étaient sortis avec quatre autres équipiers dans la tempête pour répondre à un appel de détresse, me reviennent en triste litanie.
La mer, une fois encore a eu raison de l’entêtement de certains hommes à vouloir aller au bout de l’impossible pour lui disputer des proies inéluctablement condamnées sans leur intervention.
Les disparus du canot « Patron Jack Morisseau » étaient des marins, des pêcheurs, des sauveteurs bénévoles.
Ils étaient des hommes vrais, hantés par le désir de lutter contre les éléments pour aider ceux qui sont en détresse en mer.
Je ressens durement l’injustice de leur mort.
La France entière, même celle pour qui la mer n’est qu’abstraction, s’emeut à la triste nouvelle.
Des millions de gens se rendent enfin compte que quelques poignées d’hommes et de femmes, armant le plus souvent des canots ou des vedettes fragilisés par des centaines de courses en tempête, risquent leur vie dans l’indifférence permanente de la grande information.
Moi, je suis sauveteur en mer bénévole depuis 40 ans à Bandol en Méditerranée, mais ça fait 2 siècles que le miracle de la solidarité se reproduit sur tout le littoral métropolitain et d’outremer: il y a toujours des bénévoles pour armer des canots et des vedettes de sauvetage et aller en mer, le jour, la nuit, quelque soit le temps, tout quitter sur le champ, les amis, le travail et la famille, pour aller tendre la main à celui qui appelle au secours.
Qu’ils parlent comme ici avec l’accent chantant du Midi ou celui un peu plus dur du Nord, tous les sauveteurs cultivent le même sens de la générosité, de la solidarité, ils appartiennent tous à une même famille, celle des sauveteurs en mer.
Hier, trois des nôtres ont perdu la vie en pleine tempête, pour essayer en vain de sauver celle d’un naufragé.
Ils ont donné l’exemple du courage le plus pur, de l’abnégation la plus totale, tout cela bénévolement pour accomplir leur mission dans la plus pure solidarité des gens de mer.
Aujourd’hui, la #SNSM toute entière est endeuillée et effondrée en pensant aux familles de Yann, d’Alain et de Dimitri, aux quatre collègues rescapés, et à tous les bénévoles de la station Snsm les Sables d’Olonne.
Aujourd’hui, pour nous tous, sauveteurs en orange, la mer a revêtu sa robe noire et n’a jamais autant eu le goût des larmes. »

Jean Luc Cercio. Crédit photo : SNSM Bandol 

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Les noms des trois sauveteurs qui ont péris en mer, Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic, alors qu’ils étaient sortis avec quatre autres équipiers dans la tempête pour répondre à un appel de détresse, me reviennent en triste litanie.
La mer, une fois encore a eu raison de l’entêtement de certains hommes à vouloir aller au bout de l’impossible pour lui disputer des proies inéluctablement condamnées sans leur intervention.
Les disparus du canot « Patron Jack Morisseau » étaient des marins, des pêcheurs, des sauveteurs bénévoles.
Ils étaient des hommes vrais, hantés par le désir de lutter contre les éléments pour aider ceux qui sont en détresse en mer.
Je ressens durement l’injustice de leur mort.
La France entière, même celle pour qui la mer n’est qu’abstraction, s’emeut à la triste nouvelle.
Des millions de gens se rendent enfin compte que quelques poignées d’hommes et de femmes, armant le plus souvent des canots ou des vedettes fragilisés par des centaines de courses en tempête, risquent leur vie dans l’indifférence permanente de la grande information.
Moi, je suis sauveteur en mer bénévole depuis 40 ans à Bandol en Méditerranée, mais ça fait 2 siècles que le miracle de la solidarité se reproduit sur tout le littoral métropolitain et d’outremer: il y a toujours des bénévoles pour armer des canots et des vedettes de sauvetage et aller en mer, le jour, la nuit, quelque soit le temps, tout quitter sur le champ, les amis, le travail et la famille, pour aller tendre la main à celui qui appelle au secours.
Qu’ils parlent comme ici avec l’accent chantant du Midi ou celui un peu plus dur du Nord, tous les sauveteurs cultivent le même sens de la générosité, de la solidarité, ils appartiennent tous à une même famille, celle des sauveteurs en mer.
Hier, trois des nôtres ont perdu la vie en pleine tempête, pour essayer en vain de sauver celle d’un naufragé.
Ils ont donné l’exemple du courage le plus pur, de l’abnégation la plus totale, tout cela bénévolement pour accomplir leur mission dans la plus pure solidarité des gens de mer.
Aujourd’hui, la #SNSM toute entière est endeuillée et effondrée en pensant aux familles de Yann, d’Alain et de Dimitri, aux quatre collègues rescapés, et à tous les bénévoles de la station Snsm les Sables d’Olonne.
Aujourd’hui, pour nous tous, sauveteurs en orange, la mer a revêtu sa robe noire et n’a jamais autant eu le goût des larmes. »

Jean Luc Cercio. Crédit photo : SNSM Bandol 

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