Chaque printemps, des travaux d’enlèvement des feuilles mortes de posidonies qui s’accumulent à l’embouchure de la Reppe entre les communes de Sanary-sur-Mer et de Six-Fours-les-Plages sont réalisés. Cette année, l’opération débutera le 10 mai 2021 sous la maitrise d’ouvrage du Syndicat Mixte de la Reppe, du Grand Vallat et de ses affluents (SMRGV). Rappelons que la posidonie (Posidonia oceanica) très souvent décriée, est une plante marine endémique de la Méditerranée. Espèce protégée depuis 1988, les herbiers de posidonie offrent des services écosystémiques essentiels au milieu marin littoral. L’herbier constitue un lieu de gîte, de frayère et de nurserie pour de nombreuses espèces qui y trouvent nourriture et protection. Il joue également un rôle fondamental dans la protection contre l’érosion du littoral. Le statut d’espèce protégée est une contrainte réglementaire importante. Sa destruction et son prélèvement sont interdits qu’elle soit en vie ou échouée sur nos côtes. L’Article L. 411-1 du code de l’environnement interdit : « 2° La destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette ou l’enlèvement de végétaux de ces espèces, de leurs fructifications ou de toute autre forme prise par ces espèces au cours de leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat, la détention de spécimens prélevés dans le milieu naturel. » |
Cependant, des dérogations peuvent être accordées selon les secteurs et enjeux de gestion du littoral s’y rapportant. Sur ce site, les feuilles mortes de posidonies entrent dans le chenal de l’embouchure par vent de Sud et se retrouvent piégées entre les différents ouvrages existants. Les banquettes ainsi constituées n’ont pas de rôle écologique. De plus, cette accumulation contraint l’écoulement naturel du cours d’eau ; source de stagnation des eaux engendrant de fortes nuisances olfactives et de favorisation du risque d’inondation. Cet hiver, la Reppe n’a connu aucun épisode de crue permettant d’évacuer vers la mer les feuilles mortes de posidonies. L’accumulation s’est donc poursuivie pendant toute la période hivernale.
C’est pourquoi, le SMRGV a sollicité les services de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) à travers le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel afin d’obtenir leur accord pour procéder à l’enlèvement des feuilles mortes de posidonie à l’embouchure de la Reppe.
Cette opération n’aura aucune incidence susceptible de porter atteinte à l’état de conservation de l’espèce. Seule la partie émergée des dépôts de feuilles de posidonies sera prélevée, afin de limiter la quantité de feuilles mortes détruites et de réduire les effets du curage sur le fond du cours d’eau.
Les travaux seront entrepris par la société URBAVAR. L’intervention se fera de nuit, avec des moyens mécaniques terrestres positionnés sur les rives de l’embouchure.
Une fois prélevées, elles seront évacuées vers leur filière de destination, une installation de stockage de déchets non dangereux, acceptant de les recevoir, pour les raisons suivantes :
- Absence de solutions d’entreposage sur une plage ou un terrain ;
- Présence de sédiments et de macro-déchets en mélange avec les posidonies ;
- Interdiction de valorisation du fait de leur statut d’espèce protégée.Au regard de l’historique des opérations réalisées, la quantité annuelle de feuilles mortes de posidonie à extraire est estimée à plus de 700 tonnes, pour un montant de 400 000€ TTC. En parallèle de ces travaux ponctuels, le SMRGV mène une étude afin d’établir une stratégie de gestion des posidonies à l’échelle de la baie afin de réduire les coûts afférents à ces travaux.