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mercredi 17 avril 2024

Françoise Spiekermeier, Reporter de guerre : De Six-Fours à l’Afghanistan  

Reporter de guerre, photographe, anthropologue (…) pour sa carrière, Françoise Spiekermeier a parcouru le monde sans peur. En une vingtaine d’années, elle s’est rendue dans pas moins de quatre-vingt-dix pays dont certains en guerre comme la Tchétchénie et l’Afghanistan. Ses reportages ont été publiés dans Le Monde, Life, paris-Match (…). En 2001, elle remporte le prestigieux Prix Bayeux des correspondants de guerre. Elle a même été une des dernières personnes à interviewer le commandant Massoud en mars 2001. Françoise pourrait-être un personnage de roman tant ses faits d’armes sont remarquables.

Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.Lorsqu’elle était petite fille, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abimées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer et son immensité.

Elle raconte : « Mon Grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désire d’aller le découvrir. » Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruire, c’est elle qui sournoise, s’est faufilée dans ma chair et mes veines ». 

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière et d’entreprendre comme sociologue qu’elle est également des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde. Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres la vie qui se poursuit et qui est plus forte que toute. C’est un vrai travail de foi ». 

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour« les nouveaux explorateurs » diffusés sur Canal+. En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde ». ce livre de 240 pares est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie. ». En 2017, elle réalise une exposition à la Batterie du Cap Nègre sur les terres de son grand-père:« Revenir m’a donné l’impression de réussir à emboîter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. J’ai fini par rentrer à la maison. »

Son crédo : « Trouver la beauté même dans les zones de guerre »

Une vie sur le départ pour trouver la beauté

C’est lorsqu’elle avait une trentaine d’années que Françoise Speikermeier est devenue reporter de guerre en se rendant au festival Visa pour l’image à Perpignan. En tombant devant le portrait d’une femme au visage angélique tenant une Kalachnikov, elle tombe en extase. Elle raconte : « Les sentiments que cette image m’a procuré m’a donné envie de traverser le chaos pour aller vers une forme de grâce. Le but de mon départ n’était pas la guerre en soi mais ce qui est plus fort que la mort et la peur, c’est à dire l’expression de l’humanité et de la beauté sous la sueur et la boue. » Elle reprend : « Je me suis rendue en Afghanistan en 2001, en commande pour ParisMatch, alors que les Talibans occupaient Kaboul et la majorité du pays. Arrivée dans le Nord, près de Taloqan, en hélicoptère depuis Dushanbe, c’est le commandant Massoud qui m’a permis de m’y introduire. Trois jours après, j’étais à son QG ». 
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Reporter de guerre, photographe, anthropologue (…) pour sa carrière, Françoise Spiekermeier a parcouru le monde sans peur. En une vingtaine d’années, elle s’est rendue dans pas moins de quatre-vingt-dix pays dont certains en guerre comme la Tchétchénie et l’Afghanistan. Ses reportages ont été publiés dans Le Monde, Life, paris-Match (…). En 2001, elle remporte le prestigieux Prix Bayeux des correspondants de guerre. Elle a même été une des dernières personnes à interviewer le commandant Massoud en mars 2001. Françoise pourrait-être un personnage de roman tant ses faits d’armes sont remarquables.

Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.Lorsqu’elle était petite fille, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abimées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer et son immensité.

Elle raconte : « Mon Grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désire d’aller le découvrir. » Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruire, c’est elle qui sournoise, s’est faufilée dans ma chair et mes veines ». 

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière et d’entreprendre comme sociologue qu’elle est également des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde. Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres la vie qui se poursuit et qui est plus forte que toute. C’est un vrai travail de foi ». 

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour« les nouveaux explorateurs » diffusés sur Canal+. En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde ». ce livre de 240 pares est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie. ». En 2017, elle réalise une exposition à la Batterie du Cap Nègre sur les terres de son grand-père:« Revenir m’a donné l’impression de réussir à emboîter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. J’ai fini par rentrer à la maison. »

Son crédo : « Trouver la beauté même dans les zones de guerre »

Une vie sur le départ pour trouver la beauté

C’est lorsqu’elle avait une trentaine d’années que Françoise Speikermeier est devenue reporter de guerre en se rendant au festival Visa pour l’image à Perpignan. En tombant devant le portrait d’une femme au visage angélique tenant une Kalachnikov, elle tombe en extase. Elle raconte : « Les sentiments que cette image m’a procuré m’a donné envie de traverser le chaos pour aller vers une forme de grâce. Le but de mon départ n’était pas la guerre en soi mais ce qui est plus fort que la mort et la peur, c’est à dire l’expression de l’humanité et de la beauté sous la sueur et la boue. » Elle reprend : « Je me suis rendue en Afghanistan en 2001, en commande pour ParisMatch, alors que les Talibans occupaient Kaboul et la majorité du pays. Arrivée dans le Nord, près de Taloqan, en hélicoptère depuis Dushanbe, c’est le commandant Massoud qui m’a permis de m’y introduire. Trois jours après, j’étais à son QG ». 
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Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.Lorsqu’elle était petite fille, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abimées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer et son immensité.

Elle raconte : « Mon Grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désire d’aller le découvrir. » Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruire, c’est elle qui sournoise, s’est faufilée dans ma chair et mes veines ». 

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière et d’entreprendre comme sociologue qu’elle est également des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde. Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres la vie qui se poursuit et qui est plus forte que toute. C’est un vrai travail de foi ». 

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour« les nouveaux explorateurs » diffusés sur Canal+. En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde ». ce livre de 240 pares est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie. ». En 2017, elle réalise une exposition à la Batterie du Cap Nègre sur les terres de son grand-père:« Revenir m’a donné l’impression de réussir à emboîter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. J’ai fini par rentrer à la maison. »

Son crédo : « Trouver la beauté même dans les zones de guerre »

Une vie sur le départ pour trouver la beauté

C’est lorsqu’elle avait une trentaine d’années que Françoise Speikermeier est devenue reporter de guerre en se rendant au festival Visa pour l’image à Perpignan. En tombant devant le portrait d’une femme au visage angélique tenant une Kalachnikov, elle tombe en extase. Elle raconte : « Les sentiments que cette image m’a procuré m’a donné envie de traverser le chaos pour aller vers une forme de grâce. Le but de mon départ n’était pas la guerre en soi mais ce qui est plus fort que la mort et la peur, c’est à dire l’expression de l’humanité et de la beauté sous la sueur et la boue. » Elle reprend : « Je me suis rendue en Afghanistan en 2001, en commande pour ParisMatch, alors que les Talibans occupaient Kaboul et la majorité du pays. Arrivée dans le Nord, près de Taloqan, en hélicoptère depuis Dushanbe, c’est le commandant Massoud qui m’a permis de m’y introduire. Trois jours après, j’étais à son QG ». 
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