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vendredi 18 octobre 2024

Françoise Spiekermeier, reporter de guerre : de son enfance à Six-Fours jusqu’à ses reportages en Afghanistan

Reporter de guerre, photographe, anthropologue (…), pour sa carrière, Françoise Spiekermeier a parcouru le monde sans peur. En une vingtaine d’années, elle s’est rendue dans pas moins de quatre-vingt-dix pays dont certains en guerre comme la Tchétchénie et l’Afghanistan. Ses reportages ont été publiés dans Le Monde, Life, Paris-Match (…). En 2001, elle remporte le prestigieux Prix Bayeux des correspondants de guerre. Elle a même été une des dernières personnes à interviewer le commandant Massoud en Mars 2001. 

Françoise pourrait être un personnage de roman tant ses faits d’armes sont remarquables. Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.

Lorsqu’elle était enfant, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de la marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abîmées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer, et son immensité. Elle raconte : « Mon grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi, qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désir d’aller le découvrir ».

Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruite. C’est elle, qui sournoise s’est faufilée dans ma chair et dans mes veines. »

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière, et d’entreprendre, comme la sociologue qu’elle est également, des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde.

Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres, la vie qui se poursuit et qui est plus forte que tout. C’était un vrai travail de foi ».

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour l’émission les nouveaux explorateurs diffusés sur canal + entre 2011 et 2013.

En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde » aux éditions de La Martinière. Ce livre de 240 pages est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie.

En 2017, elle réalise une superbe exposition intitulée « Guerre et Beauté » à la Batterie du Cap Nègre. On découvre quelques portraits comme celui de « Albica, la Mona Lisa tchétchène » ou encore « La belle », une inconnue rencontrée dans un camp de réfugié de Satsita qui reste « coquette même les pieds dans la boue ». Quelques pas plus loin, Françoise expose également des photographies d’Ethiopie, avec pour fil rouge, « une certaine permanence de la beauté humaine, comme l’ultime acte de résistance de l’être humain face à l’âpreté du quotidien ».

Cette exposition sur les terres de son grand-père était sa toute première dans le sud de la France. « Comme un retour aux sources, confie-t-elle. Revenir ici m’a donné l’impression de réussir à emboiter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers, ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. Aujourd’hui je peux renouer avec mon identité profonde. J’ai fini par rentrer à la maison. » 

Pour commander le livre de Françoise Spiekermeier, cliquez ici. 

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Reporter de guerre, photographe, anthropologue (…), pour sa carrière, Françoise Spiekermeier a parcouru le monde sans peur. En une vingtaine d’années, elle s’est rendue dans pas moins de quatre-vingt-dix pays dont certains en guerre comme la Tchétchénie et l’Afghanistan. Ses reportages ont été publiés dans Le Monde, Life, Paris-Match (…). En 2001, elle remporte le prestigieux Prix Bayeux des correspondants de guerre. Elle a même été une des dernières personnes à interviewer le commandant Massoud en Mars 2001. 

Françoise pourrait être un personnage de roman tant ses faits d’armes sont remarquables. Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.

Lorsqu’elle était enfant, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de la marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abîmées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer, et son immensité. Elle raconte : « Mon grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi, qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désir d’aller le découvrir ».

Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruite. C’est elle, qui sournoise s’est faufilée dans ma chair et dans mes veines. »

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière, et d’entreprendre, comme la sociologue qu’elle est également, des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde.

Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres, la vie qui se poursuit et qui est plus forte que tout. C’était un vrai travail de foi ».

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour l’émission les nouveaux explorateurs diffusés sur canal + entre 2011 et 2013.

En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde » aux éditions de La Martinière. Ce livre de 240 pages est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie.

En 2017, elle réalise une superbe exposition intitulée « Guerre et Beauté » à la Batterie du Cap Nègre. On découvre quelques portraits comme celui de « Albica, la Mona Lisa tchétchène » ou encore « La belle », une inconnue rencontrée dans un camp de réfugié de Satsita qui reste « coquette même les pieds dans la boue ». Quelques pas plus loin, Françoise expose également des photographies d’Ethiopie, avec pour fil rouge, « une certaine permanence de la beauté humaine, comme l’ultime acte de résistance de l’être humain face à l’âpreté du quotidien ».

Cette exposition sur les terres de son grand-père était sa toute première dans le sud de la France. « Comme un retour aux sources, confie-t-elle. Revenir ici m’a donné l’impression de réussir à emboiter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers, ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. Aujourd’hui je peux renouer avec mon identité profonde. J’ai fini par rentrer à la maison. » 

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Françoise pourrait être un personnage de roman tant ses faits d’armes sont remarquables. Sa force, ses envies d’ailleurs, elle les puise dans son enfance. Car d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, toute sa vie elle a toujours eu les yeux rivés vers le lointain.

Lorsqu’elle était enfant, elle passait ses fins d’après-midi dans l’atelier de son grand-père à Six-Fours. Jean-Baptiste Gabriel était charpentier de la marine. Elle garde en mémoire sa silhouette grande et imposante, ses mains abîmées par le travail du bois, sa peau brune, et ses récits interminables sur les voyages, la mer, et son immensité. Elle raconte : « Mon grand-père était tout un univers à lui seul. C’est auprès de lui que j’ai ressenti pour la première fois l’appel du large. Il y avait ses clients aussi, qui venaient des îles et qui nous envoyaient des paniers de fruits exotiques. Je crois que j’ai toujours eu conscience de l’étendue de ce vaste monde, et de mon désir d’aller le découvrir ».

Mais en 2003, la maladie s’invite dans sa vie. Elle doit tout arrêter pour se sauver et rentrer sur sa terre natale où elle finit par guérir d’un cancer. « C’est la guerre qui m’a détruite. C’est elle, qui sournoise s’est faufilée dans ma chair et dans mes veines. »

Pour se reconstruire, comme par instinct de survie, elle décide de prendre un tournant dans sa carrière, et d’entreprendre, comme la sociologue qu’elle est également, des recherches sur la beauté, sa diversité et la multiplicité de ses expressions partout dans le monde.

Elle raconte : « Même lorsque je racontais le quotidien de la guerre, j’essayais de raconter l’espoir. Je voulais dépeindre sous les décombres, la vie qui se poursuit et qui est plus forte que tout. C’était un vrai travail de foi ».

Depuis 2009 elle axe son travail photographique sur les rituels de la beauté dans le monde. Travail qu’elle a également décliné en une série de films documentaires pour l’émission les nouveaux explorateurs diffusés sur canal + entre 2011 et 2013.

En 2016, elle publie un ouvrage intitulé : « Beauties. La beauté sauvera le monde » aux éditions de La Martinière. Ce livre de 240 pages est un reportage photographique qui met en avant les rituels de beauté dans le monde, de l’Ethiopie à la Papouasie.

En 2017, elle réalise une superbe exposition intitulée « Guerre et Beauté » à la Batterie du Cap Nègre. On découvre quelques portraits comme celui de « Albica, la Mona Lisa tchétchène » ou encore « La belle », une inconnue rencontrée dans un camp de réfugié de Satsita qui reste « coquette même les pieds dans la boue ». Quelques pas plus loin, Françoise expose également des photographies d’Ethiopie, avec pour fil rouge, « une certaine permanence de la beauté humaine, comme l’ultime acte de résistance de l’être humain face à l’âpreté du quotidien ».

Cette exposition sur les terres de son grand-père était sa toute première dans le sud de la France. « Comme un retour aux sources, confie-t-elle. Revenir ici m’a donné l’impression de réussir à emboiter toutes les pièces du puzzle de ma vie. Je crois qu’être loin de chez moi toutes ces années, dans des pays inconnus et étrangers, ont fait que j’ai longtemps eu une identité fracturée. Aujourd’hui je peux renouer avec mon identité profonde. J’ai fini par rentrer à la maison. » 

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