Jean Innocenzi est un acharné qui n’abdique jamais. A l’âge de 23 ans, il est envahi par l’envie irrépressible d’écrire. Il s’enferme alors chez lui et compose avec un stylo sur des centaines de pages plusieurs nouvelles dans lesquelles il fait se rencontrer de nombreux univers. Mais à l’époque, les portes des maisons d’édition restent fermées.
« Les histoires courtes ne se vendent que de l’autre côté de la Manche et nom de famille n’est pas anglophone (rire). »
Il raconte: « Il y avait deux soucis que certains de mes interlocuteurs ont pris le soin de m’expliquer. Le premier problème, c’est que les française consomment pas de nouvelles. Ils préfèrent les romans. Les histoires courtes ne se vendent que de l’autre côté de la Manche et nom de famille n’est pas anglophone (rire). L’autre point embêtant, c’est qu’à l’époque il y avait peu de place pour les romans de sciences fiction. Il n’y avait pas de public pour ce genre de littérature. Je suis donc allé de refus en refus, avec l’espoir qu’un jour je parviendrais à réaliser mon rêve. »
Jean reprend alors sa vie et débute une carrière en tant qu’ouvrier d’Etat au ministère des armées. Il se marie, devient papa de trois jolies jeunes filles et s’engage auprès de la CFDT. Il reprend : « J’aime profondément aider mon prochain et soutenir ceux qui traversent des moments difficiles. C’est très important pour moi. étrangement, dans mes écrits, c’est la part sombre de l’être humain que j’aime explorer ».
Et puis soudainement, c’est le confinement national et les journées de Jean s’étirent. Il raconte: « Comme tout le monde, je me suis retrouvée enfermé chez moi sans pouvoir vaquer à mes occupation habituelles. J’ai lu, j’ai regardé la TV et puis je me suis décidé à faire du rangement et je suis tombé sur mes écrits composés il y a 33 ans. J’ai alors deviné que les choses allaient se faire cette année. J’ai travaillé à nouveau mes textes, et j’ai décidé d’envoyer tout ça à des professionnels tout en refusant de céder à l’auto édition car être publié ne m’intéressait pas. J’ai toujours souhaité la reconnaissance des gens du milieu, que quelqu’un dont c’était le métier me dise « ce livre est assez bon pour une parution ».
« Et un beau matin de mai, la maison d’édition « Rivière Blanche » me contacte pour un contrat. Si les nouvelles sont toujours peu sur le marché, le développement des plateformes comme Netflix ont fait rentrer le monde de la Science Fiction et du fantastique dans le coeur des lecteurs. Comme quoi , la patience est une vertu … »
Nuit rauque. Rivière Blanche. Innocenziauteur@gmail.com