28.4 C
Toulon
mercredi 25 juin 2025

Israël, Mossad, nucléaire : le jour où La Seyne a été un champ de bataille invisible

Alors que les tensions autour du nucléaire iranien ravivent les craintes d’une escalade au Proche-Orient, ce sabotage oublié à La Seyne-sur-Mer résonne aujourd’hui comme une répétition générale.

En 1979, en pleine guerre froide, un attentat silencieux secoue les ateliers du CNIM. Cibles : deux cuves nucléaires destinées à l’Irak. Coupables ? Un commando israélien, selon les rares témoins de l’époque. Quarante-cinq ans plus tard, l’affaire reste entourée de mystère.

Tout s’est joué dans le silence de la nuit.

Le 6 avril 1979, à l’aube, une odeur de brûlé flotte encore au-dessus des ateliers du CNIM à La Seyne-sur-Mer. Sur place, deux énormes cuves d’acier ont été éventrées par une explosion ciblée. L’usine est en émoi, mais l’affaire est immédiatement étouffée. Pas de revendication. Pas de témoins. Officiellement, rien.

Et pourtant, il s’agit bel et bien d’un acte de sabotage. Ce que peu de Seynois savent encore aujourd’hui, c’est que ces cuves étaient destinées au réacteur nucléaire irakien Osirak, conçu avec l’aide de la France. Un programme que les services secrets israéliens, le Mossad en tête, voulaient stopper à tout prix. Cette nuit-là, selon plusieurs sources, un commando israélien s’introduit sur le site, déjoue les systèmes de sécurité, et fait exploser les cuves. L’opération est un succès : aucun blessé, mais un message clair envoyé à Bagdad.

Des années plus tard, un ancien du site, interrogé par Var Matin, confie :

« Ils ont mis la bonne clé dans la bonne serrure. C’était du travail de pro. »
Et d’ajouter, à demi-mot :
« Il y a forcément eu des complicités. »

Le sabotage reste l’un des volets les plus obscurs de l’histoire seynoise. À peine évoqué dans les manuels, il trouve pourtant une résonance dans l’opération “Opéra” qui suivra en 1981 : le bombardement par l’aviation israélienne du réacteur Osirak près de Bagdad.


Une bande dessinée pour sortir l’histoire de l’ombre

En 2016, le scénariste Jean-Claude Bartoll consacre un tome entier de la série Mission Osirak à cette affaire. Publiée chez Glénat, la bande dessinée retrace les étapes de cette opération clandestine, de La Seyne jusqu’à Bagdad, mêlant fiction d’espionnage et faits historiques rigoureusement documentés. L’album rend hommage aux lieux, aux tensions diplomatiques, mais aussi aux silences complices qui ont entouré l’affaire.


Et vous ?

Étiez-vous ou l’un de vos proches présent ce jour-là sur le site du CNIM ? Avez-vous un souvenir, une anecdote, une photo de cette étrange matinée d’avril 1979 ?
Le Petit Varois lance un appel à témoignages :
👉 redaction@lepetitvarois.fr ou via nos réseaux sociaux.

📚 Sources :

  • Var Matin, « Le jour où le Mossad a frappé le CNIM de La Seyne », 6 avril 2016

  • Le Monde, « Une explosion endommage des cuves destinées à l’Irak », avril 1979

  • Mission Osirak, Jean-Claude Bartoll & Bernard Köllé, Éditions Glénat, 2016

  • Every Spy a Prince, Dan Raviv & Yossi Melman, Houghton Mifflin, 1990 (chapitre sur les sabotages du Mossad)

spot_img
spot_img
spot_img

Israël, Mossad, nucléaire : le jour où La Seyne a été un champ de bataille invisible

Alors que les tensions autour du nucléaire iranien ravivent les craintes d’une escalade au Proche-Orient, ce sabotage oublié à La Seyne-sur-Mer résonne aujourd’hui comme une répétition générale.

En 1979, en pleine guerre froide, un attentat silencieux secoue les ateliers du CNIM. Cibles : deux cuves nucléaires destinées à l’Irak. Coupables ? Un commando israélien, selon les rares témoins de l’époque. Quarante-cinq ans plus tard, l’affaire reste entourée de mystère.

Tout s’est joué dans le silence de la nuit.

Le 6 avril 1979, à l’aube, une odeur de brûlé flotte encore au-dessus des ateliers du CNIM à La Seyne-sur-Mer. Sur place, deux énormes cuves d’acier ont été éventrées par une explosion ciblée. L’usine est en émoi, mais l’affaire est immédiatement étouffée. Pas de revendication. Pas de témoins. Officiellement, rien.

Et pourtant, il s’agit bel et bien d’un acte de sabotage. Ce que peu de Seynois savent encore aujourd’hui, c’est que ces cuves étaient destinées au réacteur nucléaire irakien Osirak, conçu avec l’aide de la France. Un programme que les services secrets israéliens, le Mossad en tête, voulaient stopper à tout prix. Cette nuit-là, selon plusieurs sources, un commando israélien s’introduit sur le site, déjoue les systèmes de sécurité, et fait exploser les cuves. L’opération est un succès : aucun blessé, mais un message clair envoyé à Bagdad.

Des années plus tard, un ancien du site, interrogé par Var Matin, confie :

« Ils ont mis la bonne clé dans la bonne serrure. C’était du travail de pro. »
Et d’ajouter, à demi-mot :
« Il y a forcément eu des complicités. »

Le sabotage reste l’un des volets les plus obscurs de l’histoire seynoise. À peine évoqué dans les manuels, il trouve pourtant une résonance dans l’opération “Opéra” qui suivra en 1981 : le bombardement par l’aviation israélienne du réacteur Osirak près de Bagdad.


Une bande dessinée pour sortir l’histoire de l’ombre

En 2016, le scénariste Jean-Claude Bartoll consacre un tome entier de la série Mission Osirak à cette affaire. Publiée chez Glénat, la bande dessinée retrace les étapes de cette opération clandestine, de La Seyne jusqu’à Bagdad, mêlant fiction d’espionnage et faits historiques rigoureusement documentés. L’album rend hommage aux lieux, aux tensions diplomatiques, mais aussi aux silences complices qui ont entouré l’affaire.


Et vous ?

Étiez-vous ou l’un de vos proches présent ce jour-là sur le site du CNIM ? Avez-vous un souvenir, une anecdote, une photo de cette étrange matinée d’avril 1979 ?
Le Petit Varois lance un appel à témoignages :
👉 redaction@lepetitvarois.fr ou via nos réseaux sociaux.

📚 Sources :

  • Var Matin, « Le jour où le Mossad a frappé le CNIM de La Seyne », 6 avril 2016

  • Le Monde, « Une explosion endommage des cuves destinées à l’Irak », avril 1979

  • Mission Osirak, Jean-Claude Bartoll & Bernard Köllé, Éditions Glénat, 2016

  • Every Spy a Prince, Dan Raviv & Yossi Melman, Houghton Mifflin, 1990 (chapitre sur les sabotages du Mossad)

spot_img

Nos derniers articles

Israël, Mossad, nucléaire : le jour où La Seyne a été un champ de bataille invisible

Alors que les tensions autour du nucléaire iranien ravivent les craintes d’une escalade au Proche-Orient, ce sabotage oublié à La Seyne-sur-Mer résonne aujourd’hui comme une répétition générale.

En 1979, en pleine guerre froide, un attentat silencieux secoue les ateliers du CNIM. Cibles : deux cuves nucléaires destinées à l’Irak. Coupables ? Un commando israélien, selon les rares témoins de l’époque. Quarante-cinq ans plus tard, l’affaire reste entourée de mystère.

Tout s’est joué dans le silence de la nuit.

Le 6 avril 1979, à l’aube, une odeur de brûlé flotte encore au-dessus des ateliers du CNIM à La Seyne-sur-Mer. Sur place, deux énormes cuves d’acier ont été éventrées par une explosion ciblée. L’usine est en émoi, mais l’affaire est immédiatement étouffée. Pas de revendication. Pas de témoins. Officiellement, rien.

Et pourtant, il s’agit bel et bien d’un acte de sabotage. Ce que peu de Seynois savent encore aujourd’hui, c’est que ces cuves étaient destinées au réacteur nucléaire irakien Osirak, conçu avec l’aide de la France. Un programme que les services secrets israéliens, le Mossad en tête, voulaient stopper à tout prix. Cette nuit-là, selon plusieurs sources, un commando israélien s’introduit sur le site, déjoue les systèmes de sécurité, et fait exploser les cuves. L’opération est un succès : aucun blessé, mais un message clair envoyé à Bagdad.

Des années plus tard, un ancien du site, interrogé par Var Matin, confie :

« Ils ont mis la bonne clé dans la bonne serrure. C’était du travail de pro. »
Et d’ajouter, à demi-mot :
« Il y a forcément eu des complicités. »

Le sabotage reste l’un des volets les plus obscurs de l’histoire seynoise. À peine évoqué dans les manuels, il trouve pourtant une résonance dans l’opération “Opéra” qui suivra en 1981 : le bombardement par l’aviation israélienne du réacteur Osirak près de Bagdad.


Une bande dessinée pour sortir l’histoire de l’ombre

En 2016, le scénariste Jean-Claude Bartoll consacre un tome entier de la série Mission Osirak à cette affaire. Publiée chez Glénat, la bande dessinée retrace les étapes de cette opération clandestine, de La Seyne jusqu’à Bagdad, mêlant fiction d’espionnage et faits historiques rigoureusement documentés. L’album rend hommage aux lieux, aux tensions diplomatiques, mais aussi aux silences complices qui ont entouré l’affaire.


Et vous ?

Étiez-vous ou l’un de vos proches présent ce jour-là sur le site du CNIM ? Avez-vous un souvenir, une anecdote, une photo de cette étrange matinée d’avril 1979 ?
Le Petit Varois lance un appel à témoignages :
👉 redaction@lepetitvarois.fr ou via nos réseaux sociaux.

📚 Sources :

  • Var Matin, « Le jour où le Mossad a frappé le CNIM de La Seyne », 6 avril 2016

  • Le Monde, « Une explosion endommage des cuves destinées à l’Irak », avril 1979

  • Mission Osirak, Jean-Claude Bartoll & Bernard Köllé, Éditions Glénat, 2016

  • Every Spy a Prince, Dan Raviv & Yossi Melman, Houghton Mifflin, 1990 (chapitre sur les sabotages du Mossad)

spot_img

Nos derniers articles

spot_img
spot_img

Vous aimez nos articles ?


Abonnez-vous à notre newsletter !