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mercredi 23 avril 2025

La Lune, le vaisseau du Roi-Soleil englouti au large de Toulon, livre de nouveaux secrets

Peu de Varois connaissent son nom. Et pourtant, l’histoire de La Lune, frégate royale du XVIIe siècle, est sans doute l’un des plus grands drames maritimes survenus si près de nos côtes.

Le 6 novembre 1664, La Lune, majestueux navire de guerre fraîchement sorti de l’arsenal de Toulon, s’apprête à appareiller. À son bord, plus de 700 passagers : soldats en partance pour l’Afrique du Nord, marins, mais aussi familles civiles, femmes et enfants. Sa mission : transporter des troupes françaises vers les terres barbaresques, dans le cadre des campagnes coloniales du règne de Louis XIV.

Mais alors que le navire n’a parcouru que quelques milles marins, une explosion retentit. La coque se déchire, l’eau s’engouffre. La Lune coule à pic, engloutissant presque tous ceux qui se trouvent à bord. On comptera seulement une poignée de survivants.

Ce naufrage, pourtant d’une ampleur tragique, tombera rapidement dans l’oubli. Ni les journaux de l’époque, ni les archives royales ne donneront beaucoup d’écho à cette catastrophe. L’histoire de La Lune reste enfouie dans les profondeurs, comme son épave, pendant plus de trois siècles.

🧭 Une épave redécouverte après 329 ans de silence

Ce n’est qu’en 1993, grâce au travail minutieux des chercheurs de l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), que l’épave de La Lune est localisée au large des îles d’Hyères, par 90 mètres de fond. Les premières recherches avaient débuté dès 1992, avec le déploiement du submersible habité Nautile, capable d’explorer les grands fonds.

Sous l’objectif des caméras du Nautile, le site apparaît comme figé dans le temps : canons, boulets, ancres massives, mais aussi des fragments de vaisselle, de chaussures, d’objets du quotidien. Une véritable capsule historique, témoin à la fois de la puissance navale de Louis XIV et du drame humain qui s’est joué ici.

Les plongeurs découvrent également des ossements épars, rappel cruel des centaines de vies perdues en quelques minutes. Un cimetière sous-marin, protégé désormais par le ministère de la Culture, qui a classé l’épave « site archéologique sous-marin » pour éviter toute tentative de pillage.

🌊 Une tragédie longtemps ignorée… bientôt racontée

Pourquoi ce naufrage, pourtant si meurtrier, est-il resté si peu connu ? Les historiens évoquent le contexte politique du règne de Louis XIV : à une époque où le prestige militaire était une question d’image, il valait mieux taire les accidents qui entachaient la flotte du Roi Soleil.

Aujourd’hui, l’histoire de La Lune refait peu à peu surface grâce aux campagnes archéologiques sous-marines et à plusieurs publications scientifiques. Une exposition itinérante est d’ailleurs en projet, portée par l’Ifremer et le ministère de la Culture, pour faire découvrir au grand public les vestiges de ce navire englouti et l’histoire de ses passagers disparus.

À quelques encablures de nos plages varoises, sous 90 mètres d’eau, repose toujours la mémoire de ces hommes, femmes et enfants. Une page oubliée de l’histoire locale, une tragédie humaine digne d’un « Titanic varois », qui mériterait d’être davantage connue.

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Peu de Varois connaissent son nom. Et pourtant, l’histoire de La Lune, frégate royale du XVIIe siècle, est sans doute l’un des plus grands drames maritimes survenus si près de nos côtes.

Le 6 novembre 1664, La Lune, majestueux navire de guerre fraîchement sorti de l’arsenal de Toulon, s’apprête à appareiller. À son bord, plus de 700 passagers : soldats en partance pour l’Afrique du Nord, marins, mais aussi familles civiles, femmes et enfants. Sa mission : transporter des troupes françaises vers les terres barbaresques, dans le cadre des campagnes coloniales du règne de Louis XIV.

Mais alors que le navire n’a parcouru que quelques milles marins, une explosion retentit. La coque se déchire, l’eau s’engouffre. La Lune coule à pic, engloutissant presque tous ceux qui se trouvent à bord. On comptera seulement une poignée de survivants.

Ce naufrage, pourtant d’une ampleur tragique, tombera rapidement dans l’oubli. Ni les journaux de l’époque, ni les archives royales ne donneront beaucoup d’écho à cette catastrophe. L’histoire de La Lune reste enfouie dans les profondeurs, comme son épave, pendant plus de trois siècles.

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Ce n’est qu’en 1993, grâce au travail minutieux des chercheurs de l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), que l’épave de La Lune est localisée au large des îles d’Hyères, par 90 mètres de fond. Les premières recherches avaient débuté dès 1992, avec le déploiement du submersible habité Nautile, capable d’explorer les grands fonds.

Sous l’objectif des caméras du Nautile, le site apparaît comme figé dans le temps : canons, boulets, ancres massives, mais aussi des fragments de vaisselle, de chaussures, d’objets du quotidien. Une véritable capsule historique, témoin à la fois de la puissance navale de Louis XIV et du drame humain qui s’est joué ici.

Les plongeurs découvrent également des ossements épars, rappel cruel des centaines de vies perdues en quelques minutes. Un cimetière sous-marin, protégé désormais par le ministère de la Culture, qui a classé l’épave « site archéologique sous-marin » pour éviter toute tentative de pillage.

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Aujourd’hui, l’histoire de La Lune refait peu à peu surface grâce aux campagnes archéologiques sous-marines et à plusieurs publications scientifiques. Une exposition itinérante est d’ailleurs en projet, portée par l’Ifremer et le ministère de la Culture, pour faire découvrir au grand public les vestiges de ce navire englouti et l’histoire de ses passagers disparus.

À quelques encablures de nos plages varoises, sous 90 mètres d’eau, repose toujours la mémoire de ces hommes, femmes et enfants. Une page oubliée de l’histoire locale, une tragédie humaine digne d’un « Titanic varois », qui mériterait d’être davantage connue.

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Mais alors que le navire n’a parcouru que quelques milles marins, une explosion retentit. La coque se déchire, l’eau s’engouffre. La Lune coule à pic, engloutissant presque tous ceux qui se trouvent à bord. On comptera seulement une poignée de survivants.

Ce naufrage, pourtant d’une ampleur tragique, tombera rapidement dans l’oubli. Ni les journaux de l’époque, ni les archives royales ne donneront beaucoup d’écho à cette catastrophe. L’histoire de La Lune reste enfouie dans les profondeurs, comme son épave, pendant plus de trois siècles.

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Aujourd’hui, l’histoire de La Lune refait peu à peu surface grâce aux campagnes archéologiques sous-marines et à plusieurs publications scientifiques. Une exposition itinérante est d’ailleurs en projet, portée par l’Ifremer et le ministère de la Culture, pour faire découvrir au grand public les vestiges de ce navire englouti et l’histoire de ses passagers disparus.

À quelques encablures de nos plages varoises, sous 90 mètres d’eau, repose toujours la mémoire de ces hommes, femmes et enfants. Une page oubliée de l’histoire locale, une tragédie humaine digne d’un « Titanic varois », qui mériterait d’être davantage connue.

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