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vendredi 22 novembre 2024

« La matière me guide »

Rarement une exposition a laissé entrevoir autant de possibilité à la Maison du Patrimoine. Il faut aller de pièce en pièce et se laisser happer par les différents univers qu’Isabelle Becker propose.

Des instants de vie capturés. Un rétroprojecteur dévoile d’abord une multitude de visages que l’artiste a capturé pendant des festivals ou en contemplant des films « Je dessine comme d’autres écrivent. Cela me vient de l’enfance, j’ai toujours ce besoin de capturer l’instant et de figer des visages. J’ai toujours un carnet sur moi, cela fait partie de mon quotidien. Et s’il y a des visages qui proviennent de film, ce n’est pas pour rien non plus. La crise sanitaire et le port du masque obligatoire m’ont rendu la tâche ardue. Une partie des visages m’échappaient et c’est toutes mes oeuvres au crayon qui en étaient perturbées.« 

Des images apparaissent dans mon esprit. »

 Mais ce qui fait la caractéristique de l’artiste, ce sont ces multitudes de personnages qui viennent s’entremêler dans les toiles qui remplissent la demeure. Il y a d’abord ces tâches de thé, de café, et même de vin qui viennent animer une feuille blanche, puis les histoires qui apparaissent et se racontent. « C’est la matière qui me guide. Je ne commence jamais quelque chose avec une idée en tête. Je cherche dans le support des routes, des images qui finissent par s’inscrire dans ma tête. Ce sont parfois des personnages aux formes oniriques et d’autres des drôles d’animaux. Cette technique m’est venue un jour alors que j’étais dans un café. L’ennui était bien présent et j’avais une boisson chaude sur ma table comme seule compagnie. J’ai jeté le liquide sur mon carnet et fermé les pages. Et tout est devenu limpide. Parfois, c’est la symétrie qui me séduit, d’autre fois c’est le fait de chercher des petits détails. Sur les toiles qui font 170 cm sur 85, il y a 50 heures de travail. C’est très minutieux comme labeur, mais c’est un lien vers un ailleurs. »

« L’art né bien souvent de l’ennui » 

À l’étage, la même pratique mais sur des cartes routières. « Pendant le premier confinement, je suis vite arrivée à cours de papier. Alors j’ai pensé aux cartes routières. Et les axes de la circulation sont devenues de nouveaux repères. Je m’ennuyais tant coupé de tout. L’art et la création viennent souvent de là. Un moment hors du temps et l’esprit prend le relai, il façonne des choses et conte des histoires. » 

Des statues aux formes humaines qui naissent dans l’argile.

Même procédé presque ésotérique pour les petites statues qui sont disposées ici et là dans le bâtiment public. « Lorsque j’ai la matière entre les mains, je ne sais pas où je vais. Et petit à petit, un personnage apparait. Il a une forme humaine et vaque à ses occupations. Moi je ne fais que le révéler. » À découvrir sans plus attendre.

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Rarement une exposition a laissé entrevoir autant de possibilité à la Maison du Patrimoine. Il faut aller de pièce en pièce et se laisser happer par les différents univers qu’Isabelle Becker propose.

Des instants de vie capturés. Un rétroprojecteur dévoile d’abord une multitude de visages que l’artiste a capturé pendant des festivals ou en contemplant des films « Je dessine comme d’autres écrivent. Cela me vient de l’enfance, j’ai toujours ce besoin de capturer l’instant et de figer des visages. J’ai toujours un carnet sur moi, cela fait partie de mon quotidien. Et s’il y a des visages qui proviennent de film, ce n’est pas pour rien non plus. La crise sanitaire et le port du masque obligatoire m’ont rendu la tâche ardue. Une partie des visages m’échappaient et c’est toutes mes oeuvres au crayon qui en étaient perturbées.« 

Des images apparaissent dans mon esprit. »

 Mais ce qui fait la caractéristique de l’artiste, ce sont ces multitudes de personnages qui viennent s’entremêler dans les toiles qui remplissent la demeure. Il y a d’abord ces tâches de thé, de café, et même de vin qui viennent animer une feuille blanche, puis les histoires qui apparaissent et se racontent. « C’est la matière qui me guide. Je ne commence jamais quelque chose avec une idée en tête. Je cherche dans le support des routes, des images qui finissent par s’inscrire dans ma tête. Ce sont parfois des personnages aux formes oniriques et d’autres des drôles d’animaux. Cette technique m’est venue un jour alors que j’étais dans un café. L’ennui était bien présent et j’avais une boisson chaude sur ma table comme seule compagnie. J’ai jeté le liquide sur mon carnet et fermé les pages. Et tout est devenu limpide. Parfois, c’est la symétrie qui me séduit, d’autre fois c’est le fait de chercher des petits détails. Sur les toiles qui font 170 cm sur 85, il y a 50 heures de travail. C’est très minutieux comme labeur, mais c’est un lien vers un ailleurs. »

« L’art né bien souvent de l’ennui » 

À l’étage, la même pratique mais sur des cartes routières. « Pendant le premier confinement, je suis vite arrivée à cours de papier. Alors j’ai pensé aux cartes routières. Et les axes de la circulation sont devenues de nouveaux repères. Je m’ennuyais tant coupé de tout. L’art et la création viennent souvent de là. Un moment hors du temps et l’esprit prend le relai, il façonne des choses et conte des histoires. » 

Des statues aux formes humaines qui naissent dans l’argile.

Même procédé presque ésotérique pour les petites statues qui sont disposées ici et là dans le bâtiment public. « Lorsque j’ai la matière entre les mains, je ne sais pas où je vais. Et petit à petit, un personnage apparait. Il a une forme humaine et vaque à ses occupations. Moi je ne fais que le révéler. » À découvrir sans plus attendre.

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Des instants de vie capturés. Un rétroprojecteur dévoile d’abord une multitude de visages que l’artiste a capturé pendant des festivals ou en contemplant des films « Je dessine comme d’autres écrivent. Cela me vient de l’enfance, j’ai toujours ce besoin de capturer l’instant et de figer des visages. J’ai toujours un carnet sur moi, cela fait partie de mon quotidien. Et s’il y a des visages qui proviennent de film, ce n’est pas pour rien non plus. La crise sanitaire et le port du masque obligatoire m’ont rendu la tâche ardue. Une partie des visages m’échappaient et c’est toutes mes oeuvres au crayon qui en étaient perturbées.« 

Des images apparaissent dans mon esprit. »

 Mais ce qui fait la caractéristique de l’artiste, ce sont ces multitudes de personnages qui viennent s’entremêler dans les toiles qui remplissent la demeure. Il y a d’abord ces tâches de thé, de café, et même de vin qui viennent animer une feuille blanche, puis les histoires qui apparaissent et se racontent. « C’est la matière qui me guide. Je ne commence jamais quelque chose avec une idée en tête. Je cherche dans le support des routes, des images qui finissent par s’inscrire dans ma tête. Ce sont parfois des personnages aux formes oniriques et d’autres des drôles d’animaux. Cette technique m’est venue un jour alors que j’étais dans un café. L’ennui était bien présent et j’avais une boisson chaude sur ma table comme seule compagnie. J’ai jeté le liquide sur mon carnet et fermé les pages. Et tout est devenu limpide. Parfois, c’est la symétrie qui me séduit, d’autre fois c’est le fait de chercher des petits détails. Sur les toiles qui font 170 cm sur 85, il y a 50 heures de travail. C’est très minutieux comme labeur, mais c’est un lien vers un ailleurs. »

« L’art né bien souvent de l’ennui » 

À l’étage, la même pratique mais sur des cartes routières. « Pendant le premier confinement, je suis vite arrivée à cours de papier. Alors j’ai pensé aux cartes routières. Et les axes de la circulation sont devenues de nouveaux repères. Je m’ennuyais tant coupé de tout. L’art et la création viennent souvent de là. Un moment hors du temps et l’esprit prend le relai, il façonne des choses et conte des histoires. » 

Des statues aux formes humaines qui naissent dans l’argile.

Même procédé presque ésotérique pour les petites statues qui sont disposées ici et là dans le bâtiment public. « Lorsque j’ai la matière entre les mains, je ne sais pas où je vais. Et petit à petit, un personnage apparait. Il a une forme humaine et vaque à ses occupations. Moi je ne fais que le révéler. » À découvrir sans plus attendre.

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