Hier, la commune de La Seyne a commémoré le 81ᵉ anniversaire de sa Libération : place Germain Loro, un hommage a été rendu aux résistants tombés le 21 août 1944 lors de l’assaut tragique du commissariat, Xavier Franceschini (30 ans), Jacques Brès (25 ans) et Maurice Marcoul (24 ans), tandis que place Esprit-Martel, l’exposition de véhicules militaires de collection (de l’association GMC) replongeait habitants et visiteurs dans l’atmosphère des journées d’août 1944.
L’assaut du 21 août 1944
Ce jour-là, croyant l’occupant en retraite, les policiers seynois arborèrent le drapeau national. Ils capturent dans le même temps trois soldats allemands. Une barricade est constituée rue Gounod. Informé, le commandement ennemi envoya une patrouille.
À 17 h, les soldats allemands lancèrent des grenades dans le bâtiment, puis encerclèrent le poste. L’inspecteur Xavier Franceschini, qui s’était avancé à la fenêtre, fut mortellement touché. Le gardien de la paix Maurice Marcoul et l’inspecteur Jacques Brès, réfugiés sur la toiture, furent à leur tour arrêtés, conduits devant le commissariat et fusillés sans jugement. Le père Bouvet, du collège des Maristes, fut mandé pour leur administrer les derniers sacrements.
Des évasions miraculeuses
Tous ne connurent pas le même sort tragique. Plusieurs résistants présents au commissariat réussirent à s’échapper de façon inespérée. Charles Le Hir, Henri Ducher et quelques-uns de leurs compagnons furent emmenés au Fort Napoléon. Ils ne durent leur salut qu’à la complicité d’un soldat alsacien intégré à la patrouille allemande, qui facilita leur transfert et leur permit de s’évader quelques jours plus tard. D’autres, comme Taulaigo et Rocchesani, choisirent la fuite la plus risquée : en sautant par les fenêtres du premier étage, ils rejoignirent les jardins voisins, parvinrent à escalader des murs et trouvèrent refuge dans des maisons amies.
Une mémoire perpétuée
Depuis, une plaque commémorative apposée au 4 boulevard du 4-Septembre rappelle le sacrifice de ces trois hommes, « morts pour la France ». Hier, élus, associations et habitants se sont recueillis lors d’une cérémonie en leur mémoire. Le commandant Bernard Garcia, petit-fils d’un libérateur de Provence et adjoint au chef de circonscription de la police nationale, a souligné que le courage de ces policiers résistants demeure un exemple pour les générations futures.
Un héritage de courage
À travers ce rendez-vous annuel, La Seyne réaffirme que sa liberté fut conquise au prix du sang. L’histoire de Franceschini, Brès et Marcoul incarne la force de la Résistance locale : trois jeunes hommes, policiers de métier, qui choisirent de hisser le drapeau et de tenir tête à l’occupant, jusqu’au sacrifice ultime.