Le sujet est grave et traité avec les sensibilités différentes des artistes qui se succèdent sur le devant de la scène dans cette exposition grandiose. Pour l’inauguration, le public ne s’est pas trompé, il s’est déplacé en nombre pour venir assister à une visite commentée par Nicolas Henry, fondateur de cette biennale.
Dans les rues, sur les places, les fonds marins sont présentés comme le berceau de la vie, riche en couleurs et en étrangetés tandis que la main humaine y vient déverser plastiques et détritus pour y semer le chaos. Sur le quai Hoche, le peuple invisible de l’océan prend vie et se dévoile. Ici, on voyage dans les récifs coralliens qui abritent 30% de la biodiversité animale et végétale marine.
Plus loin, place Martel Esprit, avec des portraits fantastiques, les déchets prennent forme humaine et s’extirpent des eaux. Les photographies d’un nouveau genre sont issus de matériaux recyclés, les tissus proviennent même d’Emmaüs. Ce matin-là, Corine est avec ses deux enfants. Elle n’avait pas prévu de venir à une exposition en allant chercher son pain mais les couleurs ont attiré les enfants vers les panneaux. Elle raconte : « C’est une superbe idée de faire ce genre d’action en centre-ville. C’est comme si on venait nous chercher pour nous offrir un savoir. En faisant des emplettes, j’ai pu faire découvrir à ma fille les récifs coralliens. C’est super pour les enfants mais ça aide aussi les adultes à prendre conscience qu’il faut agir pour préserver notre belle nature et sa biodiversité. »
Plus tard, Nathalie Bicais, maire de la commune, ajoutera : « C’est une exposition majeur pour la ville. Elle répond aux ambitions que nous portons de sortir le monde de la culture des enceintes des bâtiments pour les rendre visibles par tous, tout le temps. Ce festival est artistique, écologique mais aussi et surtout pédagogique. Il faut réussir à intéresser le public et sensibiliser les esprits aux problèmes environnementaux, mais il faut le faire d’une manière autre qu’avec des chiffres et des mauvaises nouvelles. La ville de La Seyne-sur-Mer est très heureuse de faire office de première escale à cette biennale. »
Le parcours d’exposition : Quai Hoche, Place Martel Esprit, Place Bourradet, Crèche Josette Vincent. Jusqu’au 9 janvier.