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mercredi 16 avril 2025

La Seyne : “L’exploitation porte le nom de ma grand-mère.”

Dans cette famille, la terre se lègue en héritage. Gabrielle Priolio, la fille du couple Robert et Karina, est la douxième génération à vivre en fonction des saisons et des besoins de ses champs.

George Sand, une dame peu affable.

Lorsqu’on demande au père, Robert, une date d’achat des terres, il est incapable de fournir une réponse. « Au plus tard, je dirai, dans les années 1780. À cette époque, l’orthographe était une science en devenir (rires). Aujourd’hui, les textes administratifs anciens sont difficiles à trouver car on écrivait selon la phonétique du nom, et avec les accents des uns et des autres, nous sommes parfois des descendants des Delanoy, mais souvent aussi des Delanaud. Ce que je peux dire avec certitude, c’est que ma famille était présente avant la Révolution Française et que mes ancêtres ne s’entendaient pas avec “la femme qui écrit » et qui passait devant la maison. Il s’agissait en réalité de George Sand. Elle ne s’exprimait qu’en français quand les gens d’ici parlaient le provençal. Deux langues qui se confrontent ne favorisent pas toujours les échanges. »

Des terres pour se nourrir.

À l’époque, sur l’exploitation : des arbres fruitiers et des oliviers. « Les métiers étaient tournés vers la mer, il y avait des marins dans la famille, dont un qui a quitté sa terre natale pour aller faire la Guerre de Crimée en 1853, mais aussi des pêcheurs. Nos ancêtres travaillaient la terre pour leurs besoins propres. Ce n’est que plus tard que l’exploitation s’est développée et que les récoltes ont été proposées à la vente.”Avant la seconde guerre mondiale, la famille de Robert vivait sur Six-Fours (où ce dernier réside à présent), mais avait été chassée par les Allemands. À la fin du conflit, traumatisée, l’ancienne génération avait décidé de rester vivre à Mar-Vivo. Les femmes, ces forces vives. En 1953, il a été décidé de faire construire un puits sur le Clos Mireille afin de favoriser les cultures.« Puis ma grand-mère a ouvert les portes de la demeure familiale aux voisins pour la vente, intervient Gabrielle. L’exploitation porte son nom encore aujourd’hui. Dans notre famille, ce sont les femmes qui ont tenu les terres pendant toutes ces années, les hommes, eux, ont tous été décimés par la guerre ou la maladie. »

Un trésor du patrimoine du XXe siècle.

Si les années passent et que les générations se succèdent, la terre, elle, garde des traces des cultures passées. « Nous avons encore des serres sur rails au fond du terrain qui ont été posées dans les années 1960. À l’époque, le système était considéré comme avant-gardiste car il proposait de respecter la saisonnalité des cultures en permettant une rotation. Il fallait compter une journée de labeur et au moins deux personnes afin de pouvoir déplacer les serres sur une trentaine de mètres. » À découvrir !

Vente des produits de la ferme à Six-Fours (475 chemin du plan de la mer) le lundi, mercredi et vendredi matin. À Mar-Vivo (160 vieux chemin des Sablettes) le samedi et le mardi matin.

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Dans cette famille, la terre se lègue en héritage. Gabrielle Priolio, la fille du couple Robert et Karina, est la douxième génération à vivre en fonction des saisons et des besoins de ses champs.

George Sand, une dame peu affable.

Lorsqu’on demande au père, Robert, une date d’achat des terres, il est incapable de fournir une réponse. « Au plus tard, je dirai, dans les années 1780. À cette époque, l’orthographe était une science en devenir (rires). Aujourd’hui, les textes administratifs anciens sont difficiles à trouver car on écrivait selon la phonétique du nom, et avec les accents des uns et des autres, nous sommes parfois des descendants des Delanoy, mais souvent aussi des Delanaud. Ce que je peux dire avec certitude, c’est que ma famille était présente avant la Révolution Française et que mes ancêtres ne s’entendaient pas avec “la femme qui écrit » et qui passait devant la maison. Il s’agissait en réalité de George Sand. Elle ne s’exprimait qu’en français quand les gens d’ici parlaient le provençal. Deux langues qui se confrontent ne favorisent pas toujours les échanges. »

Des terres pour se nourrir.

À l’époque, sur l’exploitation : des arbres fruitiers et des oliviers. « Les métiers étaient tournés vers la mer, il y avait des marins dans la famille, dont un qui a quitté sa terre natale pour aller faire la Guerre de Crimée en 1853, mais aussi des pêcheurs. Nos ancêtres travaillaient la terre pour leurs besoins propres. Ce n’est que plus tard que l’exploitation s’est développée et que les récoltes ont été proposées à la vente.”Avant la seconde guerre mondiale, la famille de Robert vivait sur Six-Fours (où ce dernier réside à présent), mais avait été chassée par les Allemands. À la fin du conflit, traumatisée, l’ancienne génération avait décidé de rester vivre à Mar-Vivo. Les femmes, ces forces vives. En 1953, il a été décidé de faire construire un puits sur le Clos Mireille afin de favoriser les cultures.« Puis ma grand-mère a ouvert les portes de la demeure familiale aux voisins pour la vente, intervient Gabrielle. L’exploitation porte son nom encore aujourd’hui. Dans notre famille, ce sont les femmes qui ont tenu les terres pendant toutes ces années, les hommes, eux, ont tous été décimés par la guerre ou la maladie. »

Un trésor du patrimoine du XXe siècle.

Si les années passent et que les générations se succèdent, la terre, elle, garde des traces des cultures passées. « Nous avons encore des serres sur rails au fond du terrain qui ont été posées dans les années 1960. À l’époque, le système était considéré comme avant-gardiste car il proposait de respecter la saisonnalité des cultures en permettant une rotation. Il fallait compter une journée de labeur et au moins deux personnes afin de pouvoir déplacer les serres sur une trentaine de mètres. » À découvrir !

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George Sand, une dame peu affable.

Lorsqu’on demande au père, Robert, une date d’achat des terres, il est incapable de fournir une réponse. « Au plus tard, je dirai, dans les années 1780. À cette époque, l’orthographe était une science en devenir (rires). Aujourd’hui, les textes administratifs anciens sont difficiles à trouver car on écrivait selon la phonétique du nom, et avec les accents des uns et des autres, nous sommes parfois des descendants des Delanoy, mais souvent aussi des Delanaud. Ce que je peux dire avec certitude, c’est que ma famille était présente avant la Révolution Française et que mes ancêtres ne s’entendaient pas avec “la femme qui écrit » et qui passait devant la maison. Il s’agissait en réalité de George Sand. Elle ne s’exprimait qu’en français quand les gens d’ici parlaient le provençal. Deux langues qui se confrontent ne favorisent pas toujours les échanges. »

Des terres pour se nourrir.

À l’époque, sur l’exploitation : des arbres fruitiers et des oliviers. « Les métiers étaient tournés vers la mer, il y avait des marins dans la famille, dont un qui a quitté sa terre natale pour aller faire la Guerre de Crimée en 1853, mais aussi des pêcheurs. Nos ancêtres travaillaient la terre pour leurs besoins propres. Ce n’est que plus tard que l’exploitation s’est développée et que les récoltes ont été proposées à la vente.”Avant la seconde guerre mondiale, la famille de Robert vivait sur Six-Fours (où ce dernier réside à présent), mais avait été chassée par les Allemands. À la fin du conflit, traumatisée, l’ancienne génération avait décidé de rester vivre à Mar-Vivo. Les femmes, ces forces vives. En 1953, il a été décidé de faire construire un puits sur le Clos Mireille afin de favoriser les cultures.« Puis ma grand-mère a ouvert les portes de la demeure familiale aux voisins pour la vente, intervient Gabrielle. L’exploitation porte son nom encore aujourd’hui. Dans notre famille, ce sont les femmes qui ont tenu les terres pendant toutes ces années, les hommes, eux, ont tous été décimés par la guerre ou la maladie. »

Un trésor du patrimoine du XXe siècle.

Si les années passent et que les générations se succèdent, la terre, elle, garde des traces des cultures passées. « Nous avons encore des serres sur rails au fond du terrain qui ont été posées dans les années 1960. À l’époque, le système était considéré comme avant-gardiste car il proposait de respecter la saisonnalité des cultures en permettant une rotation. Il fallait compter une journée de labeur et au moins deux personnes afin de pouvoir déplacer les serres sur une trentaine de mètres. » À découvrir !

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