Cet animal est un entre-deux entre le Renard roux et le Loup gris, il est reconnaissable grâce à son pelage principalement doré. Il a été aperçu pour la première fois dans le département selon l’association LPO Paca qui dévoile sur son site une image de l’individu observé.
En lien avec VINCI Autoroutes réseau ASF, la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur réalise le suivi d’ouvrages de franchissement (écoducs) situés sous l’A7 et l’A9. Depuis février 2018, la pose de pièges-photographiques permet de suivre en continu le passage de la faune sauvage. Une découverte inattendue a été réalisée lors des derniers relevés d’un écoduc sous l’A7 dans le pays salonais : des photos de Chacal doré à un mois d’intervalle (novembre et décembre 2020) ! Une nouvelle espèce pour les Bouches-du-Rhône et seulement la deuxième localité française où l’espèce est détectée !
Chacal doré traversant l’écoduc sous l’autoroute A7 le 10 novembre 2020
Entrée de l’écoduc sous l’autoroute A7 dans le bocage du pays salonais © Aurélie Johanet
L’identité de l’animal a été confirmée par Nathan Ranc, spécialiste de l’espèce en Europe. Cette arrivée, suite à une expansion naturelle, souligne les mouvements de colonisation spontanée de la faune. Originaire du sud-est de l’Europe, dans la région des Balkans, le Chacal doré étend actuellement sa distribution géographique sur le continent, d’est en ouest et du sud vers le nord. Aujourd’hui, les populations reproductrices les plus proches de la France sont installées dans le nord de l’Italie, et des individus ont été récemment observés en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas. Depuis fin 2017, au moins un individu est photographié dans la région du Chablais, en Haute-Savoie, qui atteste de la présence récente de l’espèce sur le territoire français.
Le chacal doré présente des caractéristiques morphologiques intermédiaires entre celles du Renard roux et du Loup gris. La couleur de base de son pelage est principalement dorée. Ainsi en va-t-il des flancs et des pattes, lesquelles ne sont pas noires aux extrémités comme chez le renard. Il possède de courtes oreilles arrondies et une queue trapue, tombante et fournie, à l’extrémité noire. Les empreintes laissées ressemblent à celles du renard à la différence des coussinets des doigts médians qui sont partiellement soudés à leur base.
Le fait que deux observations aient été réalisées à un mois d’intervalle suggère que le (ou les !) individu(s) trouve(nt) des conditions satisfaisantes dans le secteur bocager où les contacts ont été réalisées. Le chacal doré est un charognard (il consomme des carcasses) mais il peut aussi, de façon opportuniste, se nourrir de végétaux voire de proies de petite taille. A ce titre, il peut être considéré comme une espèce rendant des services écosystémiques, par la consommation de ravageurs des cultures et par le nettoyage des carcasses avant qu’elles ne se décomposent et propagent des maladies. Il est à noter que l’espèce n’est ni chassable ni piégeable. Figurant à l’annexe V de la directive Habitats Faune, les États membres doivent s’assurer que la population se maintient dans un état de conservation satisfaisant.
Avec un domaine vital de 2 à 15 km², le chacal doré fréquente une grande diversité de milieux naturels. Les paysages agricoles à proximité des habitations peuvent être utilisés lorsqu’il y a des déchets disponibles. Les mosaïques de terres arables et de zones arbustives et forestières sont les habitats les plus attractifs, ainsi que les zones côtières et les plaines humides. De quoi imaginer dans les années à venir une expansion jusqu’à la Camargue, correspondant à ses milieux optimums !