Un soir où la lune était à quelque 399 462 kilomètres de distance de la terre, des passionnés d’astrophysique ont invité un public de néophytes à lever les yeux vers le ciel. Cette vocation, certains membres du club l’a possède depuis plus de six décennies. À l’époque, accompagnés d’un professeur de mathématiques fasciné par l’astronomie, Jean Pinson, ils commençaient avec peu de moyen, à construire dans le laboratoire de leur lycée des télescopes. Un peu plus tard, même installés dans leur vie, ils n’oublieront jamais leur première passion, certains, travaillant aux chantiers navals de la ville, quitteront leur poste parfois, avec des hublots de bateaux sous le bras pour créer un nouveau miroir céleste.
De la Seyne jusqu’au bout de l’univers.
Bernard Candela, président du club, se souvient : « On observait tout, on notait tout avec nos stylos. En 1982, nous avons même été cité dans une revue scientifique pour l’une de nos découvertes sur les étoiles doubles et variables. Après des efforts colossaux, à présent, toutes nos recherches ont été retranscrites sur ordinateurs et sont protégées de la disparition grâce au Cloud. »
Permettre à nouveau la science participative.
Aujourd’hui, participer à la compréhension de l’univers n’est plus chose aisée pour un club de passionnés. Entre les progrès technologiques, les budgets qui y incombent, les découvertes qui se sont multipliées durant les dernières décennies et la pollution lumineuse des villes, l’espoir d’apporter une pierre à l’édifice s’amoindrit mais ne disparaît pas complètement. Pour Frédéric Capolino et Adrien Cognet, membres de l’association, il serait temps d’investir dans un matériel plus performant, à savoir, un télescope intelligent et connecté qui permettrait au club d’avoir accès au ciel profond et ainsi comme à la grande époque, de revenir sur le devant de la scène en renouant avec la science participative. Problème : certains anciens sont « des puristes ». L’un des deux hommes explique : « Le club a une histoire et une mémoire. Ce n’est pas évident pour les anciens de passer d’un télescope qu’ils pouvaient construire eux-même dans les ateliers pour observer les étoiles à du matériel qui possède une intelligence artificielle. Ils ont la sensation de tricher et de ne plus être légitimes quelque part. Mais la science avance … nous devons en faire autant. » À suivre donc.
Et si l’univers était cyclique ?
Parce que la terre tourne autour du soleil ainsi que sur elle-même, le ciel a des saisons. D’un mois à l’autre, on peut observer du même endroit : une planète puis une autre ou plutôt des
constellations. De ce fait, à l’observatoire, on vulgarise la science une fois par mois, par le biais d’une conférence ouverte à tous, en fonction de la saisonnalité. Après les astéroïdes, Mars et la lune, ce samedi-là, c’est l’avenir de la terre et de l’univers qui étaient envisagés par le maître conférencier Adrien Cognet. Ainsi, les spectateurs ont pu apprendre que dans 250 millions d’années, les continents se rapprocheront jusqu’à s’interpénétrer déclenchant ainsi une intense activité volcanique qui produira d’énormes quantités de gaz à effet de serre. Dans 600 millions d’années, la vie sur terre se dégradera et l’évolution des températures sera telle que les océans s’évaporent avant que l’atmosphère, elle-même, ne soit soufflée par les vents solaires comme ce fut le cas sur Mars autrefois. Toute vie s’éteindra dans 2,8 milliards d’années. Quant à l’univers, les spéculations vont bon train. Il prendra peut-être fin dans 10 (1100) années dans un gigantesque feu d’artifice; c’est l’hypothèse du Big Freeze, ou dans un grand effondrement : le Big Crunch. Une autre théorie est possible : celle du Big Bounce qui veut que l’univers pourrait être cyclique, alternant ainsi éternellement entre un Big-Crunch et un Big-Bang. Le passé deviendrait alors le futur et le futur deviendrait passé …
Une rencontre avec la lune aux Sablettes !
En juillet 1969, regroupés en famille ou entre amis autour d’une radio ou d’un rare téléviseur, 600 millions de personnes, sur tous les continents, suivaient le premier pas d’un homme sur la lune. Pour célébrer le 50ème anniversaire de l’événement, avec l’idée simple de demander à ceux qui possèdent un télescope de le transporter dans les rues pour inviter les passants à lever les yeux vers le ciel, le collectif On the Moon Again a rassemblé 1350 événements dans 77 pays en 2019. Tous les ans désormais, ils invitent les passionnés à reproduire l’aventure. Ce samedi 15 juin, les membres de l’observatoire d’Astrophysique du club Antarès seront de la partie ! Pour l’occasion, ils vous attendront aux Sablettes du côté du poste de secours, une fois la nuit tombée. Là, les passionnés vous présenteront la lune, dans les télescopes qu’ils auront pu transporter jusqu’au lieu de rencontre. L’entrevue est gratuite. Venez nombreux.