Ce lundi 21 avril 2025, au lendemain de la Semaine Sainte, le Vatican s’est réveillé endeuillé. Le pape François, élu en 2013, s’est éteint à l’âge de 88 ans. Son pontificat, marqué par une volonté de réformer, d’ouvrir le dialogue et de rapprocher l’Église des plus modestes, laisse une empreinte forte et un siège vacant. Et dans le silence feutré du Vatican, une autre page est sur le point de s’écrire : celle du conclave.
Loin d’être un simple vote, l’élection d’un pape obéit à un rituel séculaire, codifié, mais aussi auréolé de mystères et de traditions que peu connaissent vraiment. Voici ce que l’on ne vous dit pas toujours sur cet événement rare.
Un huis clos chargé de symboles
Le mot conclave vient du latin cum clave – « avec clé ». Car oui, les cardinaux électeurs (ceux de moins de 80 ans) sont littéralement enfermés au Vatican pendant toute la durée de l’élection. Coupés du monde extérieur, sans téléphone, internet, presse ou radio, ils vivent en retrait total, pour laisser l’Esprit souffler dans le silence.
Les journées sont rythmées par les prières, les discussions confidentielles… et bien sûr les votes, qui ont lieu dans la chapelle Sixtine. Un lieu déjà mythique, mais qui devient, durant le conclave, le théâtre d’une décision attendue par plus d’un milliard de catholiques à travers le monde.
La fumée, signe d’espoir
Depuis la place Saint-Pierre, tous les regards se tourneront bientôt vers la petite cheminée qui surplombe la chapelle. Deux fois par jour, la fumée s’échappe : noire si aucun pape n’a été élu, blanche si un nom a enfin été choisi.
Pour éviter les confusions – car pendant longtemps, les fidèles hésitaient entre le gris clair et le presque blanc – le Vatican utilise aujourd’hui un mélange chimique spécifique pour obtenir une fumée parfaitement reconnaissable. Lors du dernier conclave, elle s’éleva à 19h06, sous les acclamations du monde entier.
Des règles strictes, un secret bien gardé
Les cardinaux prêtent serment de secret. Ce qui se dit, ce qui se joue, les hésitations, les doutes, les voix… rien ne doit filtrer. Briser ce silence expose à une excommunication immédiate. Même les proches des cardinaux n’ont pas accès à leurs pensées : durant ces jours si particuliers, chacun entre dans une forme de retraite spirituelle, plus encore qu’un vote.
Quelques histoires surprenantes
L’histoire du conclave est aussi ponctuée d’anecdotes, parfois cocasses, parfois bouleversantes. En 1831, un cardinal terrifié par l’idée d’être élu pape aurait tenté de se cacher dans une cave. En 1978, deux conclaves eurent lieu à quelques semaines d’intervalle, après la mort soudaine de Jean-Paul Ier, élu seulement 33 jours auparavant.
Et saviez-vous qu’en 1271, l’élection avait duré près de trois ans ? Les habitants de Viterbe, excédés par l’attente, avaient alors enfermé les cardinaux… et retiré le toit du bâtiment pour accélérer leur décision. C’est à partir de là que naît la tradition du conclave tel qu’on le connaît.
Et maintenant ?
D’ici quelques jours, les cardinaux du monde entier vont converger vers Rome. Le conclave pourrait s’ouvrir au début du mois de mai. Pendant ce temps, la place Saint-Pierre s’apprête à accueillir des milliers de pèlerins et de curieux. Entre attente et ferveur, dans une atmosphère à la fois solennelle et pleine d’émotion, un nouveau chapitre de l’histoire de l’Église est sur le point de s’écrire.
Et quelque part, entre ciel et pierre, entre prière et silence… une petite cheminée s’apprête à parler.
🕊️ Indiscrétion…
Le secret n’a pas encore été officiellement annoncé, mais nous pouvons déjà vous le dire :
Le film Conclave sera prochainement rediffusé au Six N’Étoiles.
Pour l’instant, la date et les horaires restent à confirmer — le film n’apparaît pas encore dans le programme officiel — mais l’information est sûre : vous aurez bientôt une nouvelle chance de découvrir ce thriller politique et spirituel, qui dévoile les coulisses de l’élection d’un pape, là où tout se décide… à huis clos.
Avec Conclave, adapté du roman de Robert Harris, le cinéma propose une plongée rare et documentée dans les coulisses de cette élection. Un film à la fois politique, spirituel et humain, où les enjeux de pouvoir côtoient les convictions profondes.
Et si aller au cinéma devenait aussi une façon de s’instruire ?
Car derrière la fiction, beaucoup d’éléments du film sont… bien réels.
🔎 Ce que le film raconte (et qui est vrai) :
Le huis clos du conclave : comme le montre le film, les cardinaux sont effectivement enfermés sans aucun contact avec l’extérieur jusqu’à l’élection du pape. D’où le mot conclave, du latin cum clave, « sous clé ».
Les fumées du Vatican : dans Conclave, vous verrez les fameuses fumées noires (vote sans résultat) ou blanches (pape élu). Cette tradition existe depuis 1878 et reste à ce jour le seul moyen officiel de communication pendant le processus.
Le nombre d’électeurs : seuls les cardinaux de moins de 80 ans ont le droit de voter, comme l’exige la constitution apostolique. Ils sont généralement entre 100 et 120 à participer à chaque conclave.
Le secret absolu : le film évoque le serment solennel prononcé par les cardinaux au début du conclave. Il est interdit de divulguer ce qui se dit ou se passe pendant les scrutins, sous peine d’excommunication immédiate.
Un non-cardinal pourrait devenir pape : point véridique rappelé dans le film, même si ce serait hautement improbable, tout homme catholique baptisé pourrait, en théorie, être élu pape. Mais depuis des siècles, seuls des cardinaux ont été choisis.
Le rôle du camerlingue : comme dans le film, le cardinal camerlingue est chargé de gérer l’Église durant la période de vacance du Saint-Siège. Il organise concrètement le conclave et veille à son bon déroulement.
Au-delà de ces faits historiques, le film questionne la foi, le pouvoir, les ambitions et les failles des hommes, même au plus haut sommet de l’Église.