Entré dans sa seconde phase de réhabilitation après la superbe exposition Picasso, le Musée d’Art de Toulon va bientôt être prêt à rouvrir ses portes avec une exposition inaugurale à dévoiler, elle aussi de très grande envergure. L’occasion pour le public (quand le contexte sanitaire le permettra) de (re)découvrir des collections exceptionnelles dans un lieu d’exception.
C’est peu dire que les derniers travaux réalisés ont apporté une valeur ajoutée à ce joyau du patrimoine toulonnais : la visite de ce 10 février a fait la démonstration d’une requalification/réhabilitation plus que réussie. En préambule, il convient de noter que les surfaces d’exposition ont été triplées et que l’ensemble du bâtiment est dorénavant accessible aux personnes à mobilité réduite. Quant aux différentes salles, elles rivalisent d’intérêt et d’émotions à partager.
La lumière zénithale de retour
Entre le 1er et le 2e étage, un « cabinet d’arts graphiques » a été créé, en lieu et place d’une mezzanine de stockage. Pour en permettre l’accès, une porte a été percée dans l’épais mur et le lieu, intimiste, abritera photos et dessins issus des fonds orientalistes : une présentation délicate et raffinée qui changera tous les trois mois, en raison de la fragilité des œuvres. Quant à la volée d’escaliers, elle a aujourd’hui retrouvé, tout comme les salles d’exposition du niveau supérieur, l’éclairage naturel de la lumière zénithale : un charme qui incite le visiteur à savourer l’instant.
Une riche collection d’Art contemporain
Au 2e étage, dans les deux magnifiques salles dévolues à l’Art contemporain, l’installation des œuvres issues des collections du Musée a commencé. Riche de quelque 800 pièces, le fonds, d’une grande qualité, va enfin pouvoir être mis en valeur dans un environnement à la hauteur. Au-delà de la lumière, des murs et du sol (un magnifique plancher de chêne apporte chaleur et douceur), c’est en effet tout le contexte qui a été repensé, en matière de climatisation (« avant, c’était chauffé par de vieux radiateurs, précise l’adjoint à la culture) » ou d’hygrométrie, par exemple. Les œuvres ont besoin d’être « chouchoutées ». Et à voir, parmi d’autres grands noms, les signatures de Buren, Klein, César, Arman ou Viallat… on comprend pourquoi. À noter que l’étage a également fait place à des espaces multimédia à même d’éclairer le visiteur sur les œuvres exposées, leurs créateurs, voire le contexte dans lequel elles ont vu le jour.
D’un siècle à l’autre
Le même visiteur, quelques pas plus tard, se retrouve comme par magie au cœur de la Bibliothèque. Du 19e siècle certes, avec ses boiseries, ses moulures, ses escaliers de bois et son impressionnante hauteur sous plafond… mais le tout également tout droit sorti d’une cure de jouvence. Les boiseries ont été rénovées « dans les règles de l’art, en trompe-l’œil, puisqu’à l’époque on faisait du faux chêne avec du pin ! » Les ouvrages (40 000 au total) ont commencé à retrouver leurs rayonnages et les alcôves du « cabinet de curiosités » inséré dans l’espace abritent leurs premiers objets rares en lien avec le voyage. « Un précieux patrimoine toulonnais encore jamais sorti de ses caisses, précise le maire Hubert Falco ! Nous allons enfin pouvoir le mettre en valeur, dans notre musée qui mérite bien d’être labellisé Musée de France. Quant à notre ville, avec Chalucet à deux pas, l’Hôtel des Arts (recevant des œuvres de Beaubourg), le Liberté Scène Nationale et le Quartier des Arts (où se trouve également la Maison de la Photographie), elle propose vraiment un beau parcours culturel ! »
Alors… rendez-vous en avril au MaT ? On veut y croire !
Laurent Perrier
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