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vendredi 22 novembre 2024

« Le Provençal est la langue de nos ancêtres »

« Quand on fera danser  les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre » écrivait Marcel Pagnol dans Marius, « Ces cigales m’escagassent » pouvait-on découvrir quelques pages plus loin. Si de cette langue si chère au coeur de nos aïeux nous en avons gardé de nombreux mots d’usage et quelques expressions, une fois par semaine, quelques irréductibles se retrouvent à la Mascotte afin d’en apprendre tous les rouages.

Claude Fiorenzano, professeur de Provençal, aime « souffler sur les braises ». Il raconte : « Déjà très jeune, lorsque j’étudiais à l’école national des instituteurs, j’avais des copains qui aimaient faire des blagues en Provençal. Pour rivaliser, je me suis plongé dans les bouquins et j’ai été séduit. Quelques années plus tard, je reprenais mes études à la faculté d’Aix-en-Provence pour obtenir mon attestation. Après cela, à l’heure des pauses repas, je l’enseignais à qui le souhaitait. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai découvert l’association Lou Raioulet et son amour pour les traditions. Je suis venu « juste pour voir ». J’ai commencé à jouer au Bridge Provençal avec les copains et la langue s’est à nouveau imposée à moi. Quelques mois plus loin, j’avais renoué avec une vielle habitude : je donnais des cours. Cette langue m’a toujours attiré, bien que ma grand-mère refusait de l’entendre à la maison. Elle avait parfaitement compris une chose essentielle qu’elle répétait souvent : « Pour réussir en France, il faut parler français ! » Dans l’esprit des gens de l’époque, c’était un peu comme avant la Révolution Française : Tout le monde devait être comme le roi, il n’y avait pas de place pour le patois. » 

Martine Bontemps était elle aussi professeure. Dans le temps, elle enseignait le Latin, le Français et l’Histoire-Géographie mais maintenant qu’elle est à la retraite, elle étudie aux côtés Claude. Elle raconte : « Le Provençal est une matière riche en Histoire. Contrairement à ce que peuvent penser une grande majorité, cette langue n’est pas que le fait des allants-tours de Marseille. À l’époque, on l’entendait jusque dans l’Est du Languedoc, mais aussi en Italie dans les vallées occitanes du Piémont. »

Car si la langue fleurit dans la littérature dès le XIe siècle elle ira jusqu’à se substituer au latin au XIIIè dans un très large périmètre géographique. En 1792, avec la naissance de la Convention Nationale et dans un souci d’unicité du pays, le Provençal est exclu de l’administration. Au début du XXè siècle, les parents cessent de l’enseigner à leurs enfants par espoir d’ascension social. De nos jours, le Provençal est classé par l’atlas interactif UNESCO des langues en danger comme langue en situation sévère d’extinction.

Pour vous joindre au groupe, RDV tous les vendredis à la Mascotte dès 17h. Renseignements : 06.26.66.24.44

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« Quand on fera danser  les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre » écrivait Marcel Pagnol dans Marius, « Ces cigales m’escagassent » pouvait-on découvrir quelques pages plus loin. Si de cette langue si chère au coeur de nos aïeux nous en avons gardé de nombreux mots d’usage et quelques expressions, une fois par semaine, quelques irréductibles se retrouvent à la Mascotte afin d’en apprendre tous les rouages.

Claude Fiorenzano, professeur de Provençal, aime « souffler sur les braises ». Il raconte : « Déjà très jeune, lorsque j’étudiais à l’école national des instituteurs, j’avais des copains qui aimaient faire des blagues en Provençal. Pour rivaliser, je me suis plongé dans les bouquins et j’ai été séduit. Quelques années plus tard, je reprenais mes études à la faculté d’Aix-en-Provence pour obtenir mon attestation. Après cela, à l’heure des pauses repas, je l’enseignais à qui le souhaitait. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai découvert l’association Lou Raioulet et son amour pour les traditions. Je suis venu « juste pour voir ». J’ai commencé à jouer au Bridge Provençal avec les copains et la langue s’est à nouveau imposée à moi. Quelques mois plus loin, j’avais renoué avec une vielle habitude : je donnais des cours. Cette langue m’a toujours attiré, bien que ma grand-mère refusait de l’entendre à la maison. Elle avait parfaitement compris une chose essentielle qu’elle répétait souvent : « Pour réussir en France, il faut parler français ! » Dans l’esprit des gens de l’époque, c’était un peu comme avant la Révolution Française : Tout le monde devait être comme le roi, il n’y avait pas de place pour le patois. » 

Martine Bontemps était elle aussi professeure. Dans le temps, elle enseignait le Latin, le Français et l’Histoire-Géographie mais maintenant qu’elle est à la retraite, elle étudie aux côtés Claude. Elle raconte : « Le Provençal est une matière riche en Histoire. Contrairement à ce que peuvent penser une grande majorité, cette langue n’est pas que le fait des allants-tours de Marseille. À l’époque, on l’entendait jusque dans l’Est du Languedoc, mais aussi en Italie dans les vallées occitanes du Piémont. »

Car si la langue fleurit dans la littérature dès le XIe siècle elle ira jusqu’à se substituer au latin au XIIIè dans un très large périmètre géographique. En 1792, avec la naissance de la Convention Nationale et dans un souci d’unicité du pays, le Provençal est exclu de l’administration. Au début du XXè siècle, les parents cessent de l’enseigner à leurs enfants par espoir d’ascension social. De nos jours, le Provençal est classé par l’atlas interactif UNESCO des langues en danger comme langue en situation sévère d’extinction.

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Claude Fiorenzano, professeur de Provençal, aime « souffler sur les braises ». Il raconte : « Déjà très jeune, lorsque j’étudiais à l’école national des instituteurs, j’avais des copains qui aimaient faire des blagues en Provençal. Pour rivaliser, je me suis plongé dans les bouquins et j’ai été séduit. Quelques années plus tard, je reprenais mes études à la faculté d’Aix-en-Provence pour obtenir mon attestation. Après cela, à l’heure des pauses repas, je l’enseignais à qui le souhaitait. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai découvert l’association Lou Raioulet et son amour pour les traditions. Je suis venu « juste pour voir ». J’ai commencé à jouer au Bridge Provençal avec les copains et la langue s’est à nouveau imposée à moi. Quelques mois plus loin, j’avais renoué avec une vielle habitude : je donnais des cours. Cette langue m’a toujours attiré, bien que ma grand-mère refusait de l’entendre à la maison. Elle avait parfaitement compris une chose essentielle qu’elle répétait souvent : « Pour réussir en France, il faut parler français ! » Dans l’esprit des gens de l’époque, c’était un peu comme avant la Révolution Française : Tout le monde devait être comme le roi, il n’y avait pas de place pour le patois. » 

Martine Bontemps était elle aussi professeure. Dans le temps, elle enseignait le Latin, le Français et l’Histoire-Géographie mais maintenant qu’elle est à la retraite, elle étudie aux côtés Claude. Elle raconte : « Le Provençal est une matière riche en Histoire. Contrairement à ce que peuvent penser une grande majorité, cette langue n’est pas que le fait des allants-tours de Marseille. À l’époque, on l’entendait jusque dans l’Est du Languedoc, mais aussi en Italie dans les vallées occitanes du Piémont. »

Car si la langue fleurit dans la littérature dès le XIe siècle elle ira jusqu’à se substituer au latin au XIIIè dans un très large périmètre géographique. En 1792, avec la naissance de la Convention Nationale et dans un souci d’unicité du pays, le Provençal est exclu de l’administration. Au début du XXè siècle, les parents cessent de l’enseigner à leurs enfants par espoir d’ascension social. De nos jours, le Provençal est classé par l’atlas interactif UNESCO des langues en danger comme langue en situation sévère d’extinction.

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