Les plongeurs du Brusc le savent, la baie regorge de trésors. Depuis l’Antiquité, cette parcelle est un point essentiel de la navigation maritime. Si des amphores, des pièces et de la vaisselle des siècles derniers ont déjà été extrait des eaux, il arrive que parfois, certains témoignages du passé nous proviennent du ciel.
En août 1944, une formation de B26 Marauder ont pour mission le bombardement de diverses positions d’artilleries sur la presqu’île de Saint-Mandrier afin de préparer le débarquement. Sur les 14 appareils qui décollent, un avion est touché par la FLAK (artillerie antiaérienne allemande) au moment du largage de ses bombes et les deux moteurs sont en feu. Il s’écrase en mer alors que cinq parachutes sont vus dans le ciel. « On pense qu’il n’y a que le pilote qui est décédé, raconte un plongeur du club six-fournais et nous recherchons la cabine pour en avoir le coeur net. À l’intérieur il devrait y avoir la radio qui nous permettra d’identifier cet élément de l’histoire. Pour le moment, ce que l’on sait, c’est qu’il repose sous 45 à 60m de profondeur. Retrouver la queue de l’appareil et la carlingue, c’était déjà une avancée, mais cette année, nous avons ce nouvel objectif. Et si l’un de nous découvre la médaille du pilote, il paiera un coup au reste de la bande. »
Certains membres du club participent aux recherches en collaboration avec Charlie Hourcau qui est le fondateur du club Jason Archéo Sub. Ce dernier possède une autorisation du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (le DRASSM), un service d’État. « On aide par passion mais aussi parce que notre matériel permet parfois de descendre plus longtemps sous l’eau. C’est une aide non négligeable. »
Le club de plongée Six-Fournais profite de la mer et des copains depuis 40 années
Les membres fondateurs ne plongent plus tant les années ont passé depuis la création du club. Aujourd’hui, ce sont, pour certains, leurs enfants qui ont pris la relève. Au club de plongée Six-Fournais, on est loin de la course aux adhésions et des effets de masse, au contraire, on souhaite garder stable son nombre d’inscrit.
Hervé George qui a grandi entouré des plongeurs explique: « Nous avons un bateau avec une vingtaine de places. Le but, ce n’est pas de laisser des gens à quai alors on fonctionne par rotation. Nous ne voulons pas non plus faire de la concurrence déloyale aux professionnels du coin. On fait nos formations l’hiver, quand les touristes ne sont pas dans la région, et on plonge pour la passion. » « Et parfois aussi pour l’environnement, reprend Jean-Pierre. Quand nous descendons dans les profondeurs, on ramène toujours les déchets que l’on trouve. Mais le plus important pour nous, ce sont les filets de pêches abandonnés ou qui se sont détachés un jour de gros vent. C’est une catastrophe pour l’écologie car dans les fonds marins, ces derniers continuent d’emprisonner et de tuer des poissons qui ne seront pas mangés. »
Et « parce qu’ils ne sont pas un club qui collectionne les médailles », les plongeurs cherchent à briller autrement auprès de la collectivité.
« Il est important pour une association locale de s’impliquer dans la vie de la ville. Alors on fait en sorte d’être présents. Cette année encore, nous avons offert des baptêmes de plongé aux habitants de la ville pour le Téléthon ainsi que pour le CCAS et réalisé un stage d’une semaine pour les jeunes. Nous avons peu de places mais certains de plus de 14 ans sont repartis avec leur niveau 1 qui permet de plonger à plus de 20m de profondeur avec un moniteur. » Pour leurs adhérents, l’association a également mis en place une soirée sur le thème de la sécurité. Avec ateliers et formateurs, ils ont vu ensemble les accidents cas d’école qui pourraient avoir lieu et ont revu les bases pour un sauvetage. Jean-Pierre reprend : « Un accident de plongée, s’il est traité vite et bien, ce n’est pas forcement grave, mais pour cela, il faut avoir des réflexes. Les soirées ne sont pas obligatoires, mais tout bon plongeur sait qu’il faut renouveler ses acquis très fréquemment. » Cette année, un changement tout de même, après 15 années de loyaux service, le président quitte sa fonction. Jacques Dubly a envie d’autres choses, mais continuera de venir plonger avec ses amis. Autre nouveauté, le mois prochain, le championnat d’Apnée départementale se tiendra à Six-Fours et le club sera en charge de la sécurité de la compétition.