Ils ont entre 15 et 25 ans et sont passionnés par le septième art. Parce qu’ils rêvaient d’une première expérience sur le terrain tout en ayant envie d’agir pour la collectivité, ils ont fait le choix de s’engager auprès d’Unis-cité.
Jordan Vaillant qui est réalisateur de court-métrage mais également coordinateur de projet et d’équipe au sein de l’association explique : « Ici, on prône la diversité et l’égalité des chances. Durant ces huit mois de mission civique, ils vont avoir pour objectif de remettre au goût du jour les cinés-club dans les lycées et les écoles mais aussi dans l’espace public. Le but est de sensibiliser les plus jeunes à différents thèmes sociétaux, d’encourager la réflexion et le débat par le biais du cinéma. Pour le moment ils ont fait beaucoup de démarchage auprès des structures afin de trouver des partenaires prêts à accueillir les animations que nous imaginons, mais aujourd’hui c’est Noémie Dumas, directrice du Six n’étoiles qui va s’entretenir avec eux. »
Au programme: créer une soirée à thème et imaginer un lien et une entracte entre deux séances. Si le film « Suprêmes » qui retrace le parcours du groupe de rap français NTM a été choisi comme point de départ par la directrice, les plus jeunes sont à présent seuls aux commandes.
En peu de temps, ils se mettent d’accord, le long-métrage « La Haine » s’accordera parfaitement avec le thème d’une jeunesse en difficulté dans les quartiers et en quête d’avenir.
La directrice prévient : « Maintenant que vous avez votre idée, vous devez songer à la communication. Même si vous pensez que ce n’est pas votre domaine! Vous pouvez avoir des films de qualité, si vous ne prévenez pas votre public, la salle restera vide. Quel événement allez-vous créer autours des deux films pour animer la soirée ? » Un quizz, un débat la question n’est pas encore tranchée. Pour le moment, tous les esprits sont tournés vers le mystère des salles obscures et de la programmation.
Noémie termine : « Le cinéma c’est de la négociation et ça se passe en flux tendu. Ce n’est pas comme au théâtre où on peut avoir une programmation d’une année à l’autre. Ici, vous avez une semaine pour choisir vos films, et vous agissez en fonction des chiffres qui sont tombés dans le week-end. Les distributeurs quant à eux négocient en imposant un nombre de séance par jour. Il y a aussi le paramètre de proximité qui entre en jeu. Certains cinéma demandent une exclusivité sur un périmètre précis. Il y a plein de facteur qui entrent en compte. Au Six n’Etoiles, nous sommes en plus labellisé Art&Essais, ce qui signifie que nous faisons des films autres que les grosses productions. Et puisque vous êtes une entreprise, vous devrez toujours trouver le juste milieu entre le culturel et le Blockbuster qui plaira à la foule. »