À Madagascar, les conditions de vie sont telles, que certains enfants décident de quitter leur famille pour rejoindre d’autres jeunes âmes fugueuses dans les villes. Ensemble, ils chapardent les touristes, vendent ce qu’ils trouvent, se disputent parfois de la nourriture sortie des poubelles avec des zébus qui meurent, eux aussi, de faim.
Les autres, âgés aussi d’une dizaine d’années, oeuvrent généralement pour la famille. Ils sont également dans les rues, mais vendent les oeufs de la poule familiale ou offrent leurs bras pour ramener quelque chose à leurs parents, plonger dans la misère. Francis Thiry, vice président de l’association Sekolin’ Ny Masoandro aux côtés de sa femme Viviane, oeuvre à la construction d’écoles, de cantines et d’hôpitaux sur le territoire. En 20 ans, près d’une trentaine d’établissements ont été construits sur le territoire par le biais de l’association et de ses nombreux bénévoles.
Ce lundi, le couple était en visite auprès des petits écoliers des Lônes. En prenant garde de ne pas distiller la peur dans les jeunes esprits, ils ont raconté la faim, le manque, l’espérance de vie diminuée … et le sourire des enfants qui naissent à l’autre bout du monde. Francis raconte : « À Madagascar, on mange à la cantine du riz mélangé à des haricots parce que ça tient le ventre et que ce sera le seul repas de la journée. En classe, en écoute attentivement la maîtresse car on a ni cahier ni stylo. Il faut tout faire entrer dans la tête. Quant-aux jouets, ceux qui ont de la chance trouvent une roue de bicyclette et courent après toute la journée. » Les photographies défilent aux tableaux. « Ici, vous avez une petite fille qui joue au jeu du cailloux. Elle va taper sur ce dernier pour émettre un bruit, le temps qu’elle conte une histoire. Lorsque elle termine, elle passe le cailloux à son camarade. » Les enfants de Six-Fours lèvent la main. Ils se disent « tristes » pour eux. Francis leur raconte alors que deux nouvelles écoles sont en cours de construction sur le territoire et qu’un gros bateau avec du matériel va partir en juin. « Ceux qui souhaitent faire un cadeau aux enfants de Madagascar peuvent donner à leur maîtresse une peluche. Cette dernière sera envoyée par la mer et en octobre prochain, lorsque nous viendrons pour inaugurer le nouveau bâtiment, nous offrirons vos peluches aux enfants. On fera en sorte de prendre une photo pour que vous puissiez voir votre jouet rendre heureux quelqu’un à l’autre du bout du monde. » La classe s’agite. Les esprits s’échappent. Un garçon lève la main : « Combien de peluches peut-on envoyer ? » Heureux de pouvoir agir, un bel élan de solidarité semblent s’organiser sur les bancs. À suivre …
« Madagascar a besoin d’aide et de structures. »
Francis et Viviane Thiry ont créé l’association Sekolin’Ny Masoandro il y a de cela une vingtaine d’années. Si depuis ils ont construits près d’une trentaine de bâtiments sur le territoire : écoles, cantines, infirmeries, hôpitaux (…), ils pensent aussi à inscrire leurs actions dans la durée. Ainsi, parce qu’ils refusent de rendre la population dépendante des aides extérieurs, ils mettent en place, à chaque fois qu’ils le peuvent, des activités génératrices de revenus sur place. Ainsi, ils ont aidé à la mise en place d’un système d’élevages de poissons en milieu naturel en créant des bassin artificiel dans la terre. Grâce à la pisciculture, le tilapia et la carpe royale aident à améliorer la vie paysanne dans la commune rurale de Bezaha. Autre exemple, après avoir aidé à développer la filière apicole en brousse, ils ont conclu un partenariat avec la grande surface Franprix. En 2017, 10 000 pots de miel de letchis, palissandre et eucalyptus, importés par Sekolin ont été vendu en France. Plus simplement, deux fois par an, ils organisent une brocante sur le marché de Sanary-Sur-mer pour vendre des bijoux fabriqués par les femmes Malgaches. Parce que toute aide est précieuse, le couple est toujours heureux de compter de nouveaux bénévoles dans leur association. À votre bon coeur …
Infos: https://www.sekolin.com Contact: thiryfrvi@orange.fr