Inauguré en 1929 pour accueillir le marché couvert, le bâtiment est un modèle de construction en béton armé de style Art-déco. Fermées depuis 2002, les halles sont la propriété de Toulon Provence Méditerranée depuis 2003. Elles font aujourd’hui l’objet d’un projet de reconversion en halles gourmandes, projet qui va participer au renouveau et à l’attractivité du centre ancien de Toulon, mené depuis plusieurs années par la ville et TPM.
La date officielle de réouverture des Halles est programmée pour le printemps 2020. En attendant, une journée était organisée ce samedi 21 pour présenter les nouvelles configurations des lieux, le nouveau propriétaire des lieux Altarea-Cogedim et le futur gestionnaire Biltoki aux citadins.
Présent, Hubert Falco, maire de la commune a expliqué: « Les Futures Halles qui regrouperont une palette de métiers de bouche parmi lesquels un boulanger-pâtissier, un caviste, un écailler, un primeur/maraîcher, un boucher/volailler/charcutier, un poissonnier, un rôtisseur, un traiteur espagnol ou encore un fromager/crémier.
Le tout sera bien évidemment complémentaire de l’offre actuelle, notamment celle proposée sur notre marché du Cours Lafayette.
Nos futures Halles municipales, gérées par la société Biltoki, respecteront bien sûr l’histoire de notre ville et de ce lieu si cher aux Toulonnaises et aux Toulonnais. Ainsi, j’ai annoncé cet après-midi que la mémoire d’Esther Poggio serait bien sûr honorée. »
Un peu d’Histoire :
Dans les années 40, une famille de maraichers du Pont de Suve y travaillait, les Poggio. Charles POGGIO et Ermida CECCHI avaient 5 enfants, l’aînée, née à Toulon le 18 janvier 1912, s’appelait Esther et fût revendeuse avec ses parents dans les Halles municipales.
Alors que ses parents sont expulsés de Toulon en 1942, suite à des démêlés judiciaires en lien avec leurs activités commerciales, Esther POGGIO et sa sœur Mireille restent elles, à Toulon.
Rapidement Esther et sa sœur furent soupçonnées de cacher des armes pour les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), mouvement de résistance intérieure française. Esther quitta alors Toulon pour rejoindre ses parents à Menton.
C’est dans le secteur de Monaco qu’elle intégra un réseau de renseignements « Reims-Jenny- Coty », où elle servit notamment de boite aux lettres et d’agent de liaison à René BORGHINI, Secrétaire de la Présidence du Conseil National de la Principauté, principale figure de la Résistance locale.
Dénoncés aux allemands, Esther POGGIO fut arrêtée par la police allemande le 7 juillet 1944, 4 jours après René BORGHINI, lui aussi arrêté. Esther Poggio fut fusillée avec vingt autres résistants, dont René BORGHINI au quartier de L’Ariane, à Nice, le 15 août 1944.
Elle fut décorée à titre posthume de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la résistance et reconnue « Mort pour la France ».
En 1955, l’Association des Déportés, Internés et Familles des Déportés du Var a attiré l’attention de la ville de Toulon sur le mémoire d’Esther POGGIO. Le 11 juillet 1955, le conseil municipal de Toulon, sous la mandature d’Édouard LE BELLEGOU, délibéra pour que les Halles municipales de Toulon puissent désormais s’appeler « Halles Esther POGGIO ».
Une plaque en honneur d’Esther POGGIO a alors été apposée à l’entrée des Halles.
Cette plaque été enlevée provisoirement pour être préservée et protégée pendant la durée des travaux autour et dans les Halles. Cette plaque sera réinstallée et mise en valeur dans les futures Halles.