L’excitation était à son comble ce jeudi matin dans les couloirs du lycée de la Coudoulière. Une bonne partie de la soirée dernière, seule où en trio, ils avaient répété leur texte consciencieux et désireux d’offrir la meilleure prestation qu’il soit à une assistance composée d’une quarantaine de personnes.
Défendre un parti pris devant une quarantaine d’élèves.
Devant le public, la tension est palpable, mais ils repoussent les limites de la timidité. Une professeure confiera même qu’une élève, tétanisée à l’idée de prendre la parole en publique avait monté un stratagème pour se faire porter mal ce jour-ci. Bien présente et la voie un peu tremblotante, elle a pourtant offert une belle leçon de courage à ses camarades lorsqu’il a fallu prendre le micro et défendre son texte. Ces derniers n’ont pas été dupes, et lui ont offert de nombreux applaudissements pour la féliciter. « Quand on sait ça, on se dit qu’on a bien travaillé » confiera la même professeure après la prestation.
Repousser ses limites et travailler sa gestuelle.
Car l’enjeux de l’événement résidait essentiellement là, confie Alisson Carvat, responsable du CDI : « On souhaitait que cet exercice leur permette de développer leur compétence à l’oral mais aussi leur savoir faire en terme de d’argumentation. Il y a trois classes ici issues du tertiaire : Commerce, accueil et vente. Pendant 8h, ils ont développé un texte sur un sujet choisi, puis ils ont travaillé leur gestuelle et leur posture physique avec l’aide d’une comédienne : Marie-laure Fourmestreaux. »
Des sujets variés et beaucoup de sincérité.
Si Baptiste, Enzo et Léo ont choisi de parler du fait que l’union fait la force, un autre trio de garçon a revendiqué le fait que la violence était l’apanage des faibles insistant sur le fait que « le pardon est plus viril que le châtiment », il est en effet selon eux « la parure du soldat ». Une élève s’est livrée avec beaucoup de sincérité sur le sentiment de solitude qui l’accompagnait au quotidien et sa difficulté à trouver sa place dans une société trop brutale, pendant qu’une autre a faire rire l’assistance en revendiquant le droit de s’habiller comme elle le souhaitait, se rendant même au grand oral … en pyjama et accompagnée de son doudou.