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vendredi 26 juillet 2024

« Les nostalgiques de l’été ont encore de quoi faire »

Tous les matins avant l’aube, c’est la même histoire. Gabrielle Priolio prend la direction des champs avec une complice et cueille les légumes qui seront vendus dans l’heure. « Du champs à l’assiette » commente t-elle en laissant une aubergine, trop molle, tomber au sol. « Il faut arracher ce qu’on ne pourra pas vendre. Cela ne sert à rien de puiser dans les forces du plant sans raison. Ainsi, l’aubergine va se décomposer au niveau des racines et nourrir la terre. C’est le cycle de la vie. » 

Si la jeune femme d’une vingtaine d’années est aussi familière avec la manoeuvre, c’est parce qu’elle est la douzième générations de sa famille à agir de la sorte et sur cette même terre. « Je ne me suis jamais posé la question sur ce que j’allais faire plus tard, admet-elle. Je l’ai toujours su. J’aime avoir un rôle nourricier. Je suis entourée par la nature et l’histoire de ma famille. » Son père, Robert, commence la journée plus tôt, au milieu de la nuit. « Il fait des réparations, s’occupe de tout ce qui est mécanique. » L’homme connaît les moindres secrets de la terre. Parfois, au cours d’une vente, on s’aventure à lui demander « Pourquoi ne passez-vous pas en arrosage automatique? C’est qu’il y a plusieurs hectares tout de même. » L’homme aime travailler « à l’oreille ». Savoir, l’été, quand l’eau peut se mettre à manquer. Et puis on ne change pas ses habitudes. « Je possède des carnets où mes grands parents notaient les jours de plantations, de récoltes, date par date. Je fais la même chose pour les générations futures. Et je peux vous confier une chose : il y avait des périodes de fortes chaleurs à l’époque ainsi que des hivers de gel. Ici, il n’y a pas pas de grandes différences entre hier et aujourd’hui. » 

Pourtant, cette année, en plein décembre, on utilise pas encore les serres et on vend toujours des poivrons. « C’est pour les nostalgiques de l’été. Les gens viennent encore acheter pour faire des ratatouilles. Il nous manque seulement les tomates. » Gabrielle reprend : « Tant qu’il n’y a pas gel, certaines exploitations se prolongent. On a d’autres plants par contre qui ont du mal à sortir de terre. Nous avons déjà planté les petits pois et les fèves pour le printemps prochain. Les fèves, on en aura à foison. Les petits pois c’est plus compliqué car les températures fluctuent beaucoup cette année. Mais c’est ainsi lorsqu’on travaille avec dame nature. On s’ajuste. » Cet après-midi, Gabrielle ira couper les dernières pastèques jaunes de la saison pour en faire de la confiture qu’elle vendra le lendemain. « Les grands-mères de la région connaissent bien ce secret. Dans la marmite, avec du sucre et plusieurs coups de cuillères, le fruit a un gout confit. C’est exquis, c’est fait maison et c’est traditionnel. »

Vente des produits de la ferme à Six-Fours (475 chemin du plan de la mer) le lundi, mercredi et vendredi matin de 8h30 à 12h30. À Mar-Vivo (160 ancien chemin des Sablettes) le samedi et le mardi de 7h30 à 12h30. 06 86 72 29 30

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Tous les matins avant l’aube, c’est la même histoire. Gabrielle Priolio prend la direction des champs avec une complice et cueille les légumes qui seront vendus dans l’heure. « Du champs à l’assiette » commente t-elle en laissant une aubergine, trop molle, tomber au sol. « Il faut arracher ce qu’on ne pourra pas vendre. Cela ne sert à rien de puiser dans les forces du plant sans raison. Ainsi, l’aubergine va se décomposer au niveau des racines et nourrir la terre. C’est le cycle de la vie. » 

Si la jeune femme d’une vingtaine d’années est aussi familière avec la manoeuvre, c’est parce qu’elle est la douzième générations de sa famille à agir de la sorte et sur cette même terre. « Je ne me suis jamais posé la question sur ce que j’allais faire plus tard, admet-elle. Je l’ai toujours su. J’aime avoir un rôle nourricier. Je suis entourée par la nature et l’histoire de ma famille. » Son père, Robert, commence la journée plus tôt, au milieu de la nuit. « Il fait des réparations, s’occupe de tout ce qui est mécanique. » L’homme connaît les moindres secrets de la terre. Parfois, au cours d’une vente, on s’aventure à lui demander « Pourquoi ne passez-vous pas en arrosage automatique? C’est qu’il y a plusieurs hectares tout de même. » L’homme aime travailler « à l’oreille ». Savoir, l’été, quand l’eau peut se mettre à manquer. Et puis on ne change pas ses habitudes. « Je possède des carnets où mes grands parents notaient les jours de plantations, de récoltes, date par date. Je fais la même chose pour les générations futures. Et je peux vous confier une chose : il y avait des périodes de fortes chaleurs à l’époque ainsi que des hivers de gel. Ici, il n’y a pas pas de grandes différences entre hier et aujourd’hui. » 

Pourtant, cette année, en plein décembre, on utilise pas encore les serres et on vend toujours des poivrons. « C’est pour les nostalgiques de l’été. Les gens viennent encore acheter pour faire des ratatouilles. Il nous manque seulement les tomates. » Gabrielle reprend : « Tant qu’il n’y a pas gel, certaines exploitations se prolongent. On a d’autres plants par contre qui ont du mal à sortir de terre. Nous avons déjà planté les petits pois et les fèves pour le printemps prochain. Les fèves, on en aura à foison. Les petits pois c’est plus compliqué car les températures fluctuent beaucoup cette année. Mais c’est ainsi lorsqu’on travaille avec dame nature. On s’ajuste. » Cet après-midi, Gabrielle ira couper les dernières pastèques jaunes de la saison pour en faire de la confiture qu’elle vendra le lendemain. « Les grands-mères de la région connaissent bien ce secret. Dans la marmite, avec du sucre et plusieurs coups de cuillères, le fruit a un gout confit. C’est exquis, c’est fait maison et c’est traditionnel. »

Vente des produits de la ferme à Six-Fours (475 chemin du plan de la mer) le lundi, mercredi et vendredi matin de 8h30 à 12h30. À Mar-Vivo (160 ancien chemin des Sablettes) le samedi et le mardi de 7h30 à 12h30. 06 86 72 29 30

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Si la jeune femme d’une vingtaine d’années est aussi familière avec la manoeuvre, c’est parce qu’elle est la douzième générations de sa famille à agir de la sorte et sur cette même terre. « Je ne me suis jamais posé la question sur ce que j’allais faire plus tard, admet-elle. Je l’ai toujours su. J’aime avoir un rôle nourricier. Je suis entourée par la nature et l’histoire de ma famille. » Son père, Robert, commence la journée plus tôt, au milieu de la nuit. « Il fait des réparations, s’occupe de tout ce qui est mécanique. » L’homme connaît les moindres secrets de la terre. Parfois, au cours d’une vente, on s’aventure à lui demander « Pourquoi ne passez-vous pas en arrosage automatique? C’est qu’il y a plusieurs hectares tout de même. » L’homme aime travailler « à l’oreille ». Savoir, l’été, quand l’eau peut se mettre à manquer. Et puis on ne change pas ses habitudes. « Je possède des carnets où mes grands parents notaient les jours de plantations, de récoltes, date par date. Je fais la même chose pour les générations futures. Et je peux vous confier une chose : il y avait des périodes de fortes chaleurs à l’époque ainsi que des hivers de gel. Ici, il n’y a pas pas de grandes différences entre hier et aujourd’hui. » 

Pourtant, cette année, en plein décembre, on utilise pas encore les serres et on vend toujours des poivrons. « C’est pour les nostalgiques de l’été. Les gens viennent encore acheter pour faire des ratatouilles. Il nous manque seulement les tomates. » Gabrielle reprend : « Tant qu’il n’y a pas gel, certaines exploitations se prolongent. On a d’autres plants par contre qui ont du mal à sortir de terre. Nous avons déjà planté les petits pois et les fèves pour le printemps prochain. Les fèves, on en aura à foison. Les petits pois c’est plus compliqué car les températures fluctuent beaucoup cette année. Mais c’est ainsi lorsqu’on travaille avec dame nature. On s’ajuste. » Cet après-midi, Gabrielle ira couper les dernières pastèques jaunes de la saison pour en faire de la confiture qu’elle vendra le lendemain. « Les grands-mères de la région connaissent bien ce secret. Dans la marmite, avec du sucre et plusieurs coups de cuillères, le fruit a un gout confit. C’est exquis, c’est fait maison et c’est traditionnel. »

Vente des produits de la ferme à Six-Fours (475 chemin du plan de la mer) le lundi, mercredi et vendredi matin de 8h30 à 12h30. À Mar-Vivo (160 ancien chemin des Sablettes) le samedi et le mardi de 7h30 à 12h30. 06 86 72 29 30

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