Samedi avait lieu une projection du film « Vaillante » au Six N’étoiles, inspirée de la vie de Rochelle Jones, première femme aux Etats-Unis à devenir pompier en 1982. Pour l’occasion, le Lieutenant Jean-Baptiste Ritter, formateur en chef des Jeunes Sapeurs pompiers de Six-Fours avait fait le déplacement avec trois de ses élèves : Elisa, Leni et Nells, afin de d’ouvrir le dialogue avec des enfants en quête de devenir.
Si les questions étaient ouvertes, très vite l’attention se porte sur la jeune Elisa, qui s’entraine auprès des garçons afin de devenir pompier volontaire après sa majorité.. Le lieutenant explique : « Le métier est à présent ouvert aux femmes. Lorsque j’ai débuté, il y a une quarantaine d’année, dans la fonction, je n’en croisais aucune, ni dans ma caserne, ni dans le métier. Avec le temps, les choses ont évolué, et heureusement. Aujourd’hui, elles sont nombreuses, et sont même devenues essentielles au métier, car elles ont une plus grande douceur, une écoute et une attention qui soulagent les personnes en attente de soin que l’on rencontre en intervention. »
En France, la première femme à devenir pompier volontaire se prénommait Françoise Mabille.
Elle avait intégré le corps avant même que la loi n’évolue et que le décret du 7 novembre 1976 paru au Journal Officiel n’autorise les femmes à porter l’uniforme. Elle devait ce privilège grâce au chef de centre de secours de Barentin qui avait fait la demande au maire de l’époque, qui lui même avait donné son accord avant de transférer l’information au Ministère de L’intérieur. « Pour être un bon pompier, racontait-elle, il faut avoir la santé, le courage et ne pas avoir peur du sang surtout, des accidents et du feu principalement. » Un an plus tard, devant les caméras, elle expliquait que le plus dur dans son quotidien était la vie en caserne.

Autre époque, le lieutenant témoigne, 47 ans plus tard :
« Aujourd’hui encore, après avoir passées leurs examens, les femmes sont obligées « de prouver que » sur le terrain, et c’est fâcheux. Mais il n’empêche que sous mes ordres, aucun pompier n’a jamais dénigré une coéquipière. Les hommes qui entrent en caserne doivent avoir le sens du groupe. On laisse toutes nos différences aux vestiaires pour servir au mieux. Il n’y a pas de place pour ce genre de chose. » Il poursuit : « Chaque année les Jeunes Sapeurs Pompiers du Var se mesurent aux recrues du reste de la France durant un championnat sportif. Je tiens à signaler que cette année, Mathilde Organni, chez nous, a explosé tous les records. Elle est donc Championne de France Cadette du Parcours Sportif Sapeur Pompier 2022. Et fait notre fierté! » Elisa, a conclu : « Les garçons ne m’embêtent pas et je me sens bien à la caserne. Je voulais devenir pompier depuis toute petite pour faire comme mon papy. »
