La rame traditionnelle provençal trouve son origine chez les pêcheurs des petits villages. Au XIXe siècle, sur leur « barquette marseillaise » comme on disait à l’époque, en rentrant de leur office du jour, les hommes qui relevaient les offrandes de la mer dans leurs filets se disputaient la première place arrivée sur le port. Erick Vimfles, président du club des rameurs du Brusc explique : « Le premier arrivé était souvent celui qui vendait le plus, alors c’était la course traditionnelle chaque jour (rires). » La chose est si typique, qu’en 2011, la rame traditionnelle provençal est inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. Une chance pour les clubs peut-on alors penser à tort.
Un sport boudé par la jeunesse.
Le président poursuit : « Nous sommes le seul club dans le var et notre moyenne d’âge est de 70 ans! Les jeunes ne s’intéressent plus à ce sport, ils préfèrent le paddle où les activités individuelles. On ne se décourage pas pour autant et on parvient même à décrocher des podiums parfois comme en 2021 où l’on a été finaliste de la Coupe de France en Mixte, battu par le club de Martigues en final. Les hommes ont fini sur la troisième marche. »
Un rendez-vous national au Brusc en septembre.
Alors en 2023, les rameurs ont bien l’intention de rivaliser à nouveau avec « les jeunes sportifs de 50 ans. » D’autant plus que la compétition se déroulera le 22 et 23 septembre dans leur contrée, au Brusc, sur la plage proche du restaurant la Spiaggia. « Les rameurs vont venir de Bayonne, d’Occitanie, de la vallée du Rhône. C’est le grand rendez-vous de l’année, il faudra être présents ! »
Une nouvelle embarcation pour les compétitions.
Afin de se sentir prêts à affronter l’adversaire, l’association des rameurs du Brusc a investi en début d’année dans une nouvelle embarcation. Après Girelle, Galinette et Rascasse, Daurade vient donc agrandir la flotte. Erick termine : « Pour les compétitions, il faut avoir quatre bateaux. Pendant que deux font une épreuve, les deux autres se préparent. Il était donc essentiel pour nous d’obtenir ce sésame pour la Coupe prochaine. Parce que nous sommes des retraités et que le club ne cachent pas des lingots d’or dans les proues, nous avons choisi de retaper une ancienne « barquette » qui avait du vécu. Dans le club, il y a des charpentiers, des peintres et beaucoup d’autres talents. Pas grand chose ne nous effraie lorsqu’il faut mettre de l’huile de coude. » Alors depuis plusieurs mois, ils se relaient à la base nautique pour rendre à la coque sa beauté et son efficacité d’antan. Ce lundi de Pâques, tous les membres étaient présents pour baptiser l’embarcation. « Sans le prêtre et la bouteille qu’on casse, mais plutôt avec un bel apéritif (rires), ce sont là nos traditions à nous » a conclu une adhérente.