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vendredi 27 décembre 2024

Les travaux du foyer Campra en prélude à la rénovation de l’Opéra

Les travaux de restauration du foyer Campra de l’Opéra de Toulon sont dans le « finale ». Débuté en mars 2021, ils devraient s’achever au printemps. Réalisés avec minutie, ils redonnent petit à petit à cette salle d’apparat son éclat d’antan. Montant de la restauration : 1 million d’euros avec le soutien de l’État via un fonds exceptionnel de soutien à l’investissement public local.

Un silence de cathédrale. Parfois entrecoupé par les notes stridentes d’une disqueuse. Depuis le mois de mars 2021, le foyer Campra est un vaste chantier. Des lustres au plancher, des staffs aux dorures, des bustes aux toiles marouflées, la rénovation est totale. La première menée depuis 1927, date à laquelle cette salle d’apparat, qui accueille aussi bien des concerts de musique de chambre que les cocktails durant les entractes, a été offerte au public dans sa configuration actuelle.

La tâche est ardue. Si, aujourd’hui, les équipes spécialisées dans ce type de rénovation choisies pour mener ces travaux sont entrées dans une phase de nettoyage des outrages du temps, il a d’abord fallu s’attaquer au gros œuvre : refaire tout un parquet de 200m² en point de Hongrie en intégrant les réseaux de ventilation et de chauffage ainsi que les équipements techniques nécessaires à la fois pour une mise en conformité du foyer mais aussi pour l’installation de la future scène élévatrice.

Restaurer sans dénaturer

Retirer le voile gris composé de poussière, de pollution et de salissures qui ombre les toiles est un véritable jeu de patience. Armée d’une sorte de grand « coton-tige », une première restauratrice nettoie chaque centimètre carré de « La musique », une œuvre de Fély-Mouttet, l’une des seize peintures ornant les murs du foyer Campra. Plus loin, palette en main, une seconde remet quelques touches de pigments sur la « Carmen » de Léon Cazeaux. Toutes, à l’exception de l’«Arlésienne» qui était endommagée suite à un dégât des eaux et qui est en cours de purge dans un atelier, vont connaître le même traitement in situ.

Malgré ce, la salle d’apparat est, dans son ensemble, très bien conservée. À peine altérée. Juste ternie par le poids des ans. Le parti pris de cette restauration est de rendre au foyer son éclat des années 20 sans le dénaturer. En homogénéisant l’aspect, les teintes, la clarté.

Ainsi les trois lustres monumentaux dorés à la feuille, très abîmés, ont été démontés et eux-aussi nettoyés. Pas question de les redorer pour leur rendre un aspect neuf mais simplement de les accorder avec le reste des décors. Ils ont été réélectrifiés avec un système de leds moins énergivores et dans des tons proches des nuances de celles du début du 20e siècle. Prêts, ils attendent la fin du chantier pour regagner leur place dans un foyer Campra qui devrait retrouver son public au printemps.

Une rénovation totale prévue en 2023

En juin 2023, à la fin de la saison lyrique, c’est l’opéra dans son intégralité qui va fermer ses portes pour une rénovation… du parterre au paradis. Le chantier, titanesque, sera mené dans le respect du lieu et de son histoire. La Direction des affaires culturelles (DRAC) et les Bâtiments de France seront associés à l’ensemble des décisions.

Toiture. Salle de spectacle. Scène. Loges. Fosse à orchestre. Hall. Terrasse du 3e étage. Tout va être revu, réhabilité, parfois agrandi, modernisé, mis en sécurité pour accueillir artistes et public dans les meilleures conditions possibles. Fermé, mais toujours en activité. La programmation culturelle sera maintenue, mais hors les murs en mettant à contribution toutes les structures de spectacle de la métropole toulonnaise – Théâtre Liberté, Zénith, Châteauvallon, les casinos de La Seyne-sur-Mer et Hyères-les-Palmiers –. Les travaux, dont la durée est de deux ans, sont estimés à 30 millions d’euros. Leur financement s’étale sur cinq ans. L’État a, d’ores et déjà, annoncé une participation de 2,994 millions d’euros au titre du Contrat de relance et de transition écologique (CRTE). Lever de rideau en 2026…

En savoir plus

Avec ses 2 000m², l’Opéra de Toulon est l’un des grands théâtres à l’italienne de province. Contrairement à la légende populaire, il n’a pas servi d’exemple à Charles Garnier pour construire l’opéra national inauguré en 1875. Ouvert en 1862, il faudra attendre 1927 pour que le foyer nommé Campra, en hommage au compositeur provençal André Campra qui fut Maître de musique de la cathédrale de Toulon en 1680 et passé à la postérité à la fin du règne de Louis XIV, prenne sa forme actuelle. À l’origine, il se limitait à la largeur des trois portes-fenêtres menant à loggia, deux petits salons venaient fermer ses extrémités. L’intégration de ces deux salons au foyer lui donne ses propositions actuelles, accentuées par le jeu des miroirs latéraux qui mettent en abîme les trois grands lustres aujourd’hui électrifiés. À sa construction, le Grand Théâtre de Toulon était à la pointe de la modernité avec un éclairage et un chauffage au gaz. L’installation du chauffage central entre 1923 et 1924 a nécessité la réfection de toute la partie de basse de la décoration. C’est ainsi que les seize toiles marouflées ont été réalisées par seize artistes de renom, tels que Paulin Bertrand, Montenard ou Amoretti, travaillant à Toulon. Ces tableaux liés au monde de la musique, du théâtre ou de la danse, surplombés de seize bustes de musiciens font du foyer Campra une véritable galerie d’exposition.

Toulon.FR

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Les travaux de restauration du foyer Campra de l’Opéra de Toulon sont dans le « finale ». Débuté en mars 2021, ils devraient s’achever au printemps. Réalisés avec minutie, ils redonnent petit à petit à cette salle d’apparat son éclat d’antan. Montant de la restauration : 1 million d’euros avec le soutien de l’État via un fonds exceptionnel de soutien à l’investissement public local.

Un silence de cathédrale. Parfois entrecoupé par les notes stridentes d’une disqueuse. Depuis le mois de mars 2021, le foyer Campra est un vaste chantier. Des lustres au plancher, des staffs aux dorures, des bustes aux toiles marouflées, la rénovation est totale. La première menée depuis 1927, date à laquelle cette salle d’apparat, qui accueille aussi bien des concerts de musique de chambre que les cocktails durant les entractes, a été offerte au public dans sa configuration actuelle.

La tâche est ardue. Si, aujourd’hui, les équipes spécialisées dans ce type de rénovation choisies pour mener ces travaux sont entrées dans une phase de nettoyage des outrages du temps, il a d’abord fallu s’attaquer au gros œuvre : refaire tout un parquet de 200m² en point de Hongrie en intégrant les réseaux de ventilation et de chauffage ainsi que les équipements techniques nécessaires à la fois pour une mise en conformité du foyer mais aussi pour l’installation de la future scène élévatrice.

Restaurer sans dénaturer

Retirer le voile gris composé de poussière, de pollution et de salissures qui ombre les toiles est un véritable jeu de patience. Armée d’une sorte de grand « coton-tige », une première restauratrice nettoie chaque centimètre carré de « La musique », une œuvre de Fély-Mouttet, l’une des seize peintures ornant les murs du foyer Campra. Plus loin, palette en main, une seconde remet quelques touches de pigments sur la « Carmen » de Léon Cazeaux. Toutes, à l’exception de l’«Arlésienne» qui était endommagée suite à un dégât des eaux et qui est en cours de purge dans un atelier, vont connaître le même traitement in situ.

Malgré ce, la salle d’apparat est, dans son ensemble, très bien conservée. À peine altérée. Juste ternie par le poids des ans. Le parti pris de cette restauration est de rendre au foyer son éclat des années 20 sans le dénaturer. En homogénéisant l’aspect, les teintes, la clarté.

Ainsi les trois lustres monumentaux dorés à la feuille, très abîmés, ont été démontés et eux-aussi nettoyés. Pas question de les redorer pour leur rendre un aspect neuf mais simplement de les accorder avec le reste des décors. Ils ont été réélectrifiés avec un système de leds moins énergivores et dans des tons proches des nuances de celles du début du 20e siècle. Prêts, ils attendent la fin du chantier pour regagner leur place dans un foyer Campra qui devrait retrouver son public au printemps.

Une rénovation totale prévue en 2023

En juin 2023, à la fin de la saison lyrique, c’est l’opéra dans son intégralité qui va fermer ses portes pour une rénovation… du parterre au paradis. Le chantier, titanesque, sera mené dans le respect du lieu et de son histoire. La Direction des affaires culturelles (DRAC) et les Bâtiments de France seront associés à l’ensemble des décisions.

Toiture. Salle de spectacle. Scène. Loges. Fosse à orchestre. Hall. Terrasse du 3e étage. Tout va être revu, réhabilité, parfois agrandi, modernisé, mis en sécurité pour accueillir artistes et public dans les meilleures conditions possibles. Fermé, mais toujours en activité. La programmation culturelle sera maintenue, mais hors les murs en mettant à contribution toutes les structures de spectacle de la métropole toulonnaise – Théâtre Liberté, Zénith, Châteauvallon, les casinos de La Seyne-sur-Mer et Hyères-les-Palmiers –. Les travaux, dont la durée est de deux ans, sont estimés à 30 millions d’euros. Leur financement s’étale sur cinq ans. L’État a, d’ores et déjà, annoncé une participation de 2,994 millions d’euros au titre du Contrat de relance et de transition écologique (CRTE). Lever de rideau en 2026…

En savoir plus

Avec ses 2 000m², l’Opéra de Toulon est l’un des grands théâtres à l’italienne de province. Contrairement à la légende populaire, il n’a pas servi d’exemple à Charles Garnier pour construire l’opéra national inauguré en 1875. Ouvert en 1862, il faudra attendre 1927 pour que le foyer nommé Campra, en hommage au compositeur provençal André Campra qui fut Maître de musique de la cathédrale de Toulon en 1680 et passé à la postérité à la fin du règne de Louis XIV, prenne sa forme actuelle. À l’origine, il se limitait à la largeur des trois portes-fenêtres menant à loggia, deux petits salons venaient fermer ses extrémités. L’intégration de ces deux salons au foyer lui donne ses propositions actuelles, accentuées par le jeu des miroirs latéraux qui mettent en abîme les trois grands lustres aujourd’hui électrifiés. À sa construction, le Grand Théâtre de Toulon était à la pointe de la modernité avec un éclairage et un chauffage au gaz. L’installation du chauffage central entre 1923 et 1924 a nécessité la réfection de toute la partie de basse de la décoration. C’est ainsi que les seize toiles marouflées ont été réalisées par seize artistes de renom, tels que Paulin Bertrand, Montenard ou Amoretti, travaillant à Toulon. Ces tableaux liés au monde de la musique, du théâtre ou de la danse, surplombés de seize bustes de musiciens font du foyer Campra une véritable galerie d’exposition.

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Un silence de cathédrale. Parfois entrecoupé par les notes stridentes d’une disqueuse. Depuis le mois de mars 2021, le foyer Campra est un vaste chantier. Des lustres au plancher, des staffs aux dorures, des bustes aux toiles marouflées, la rénovation est totale. La première menée depuis 1927, date à laquelle cette salle d’apparat, qui accueille aussi bien des concerts de musique de chambre que les cocktails durant les entractes, a été offerte au public dans sa configuration actuelle.

La tâche est ardue. Si, aujourd’hui, les équipes spécialisées dans ce type de rénovation choisies pour mener ces travaux sont entrées dans une phase de nettoyage des outrages du temps, il a d’abord fallu s’attaquer au gros œuvre : refaire tout un parquet de 200m² en point de Hongrie en intégrant les réseaux de ventilation et de chauffage ainsi que les équipements techniques nécessaires à la fois pour une mise en conformité du foyer mais aussi pour l’installation de la future scène élévatrice.

Restaurer sans dénaturer

Retirer le voile gris composé de poussière, de pollution et de salissures qui ombre les toiles est un véritable jeu de patience. Armée d’une sorte de grand « coton-tige », une première restauratrice nettoie chaque centimètre carré de « La musique », une œuvre de Fély-Mouttet, l’une des seize peintures ornant les murs du foyer Campra. Plus loin, palette en main, une seconde remet quelques touches de pigments sur la « Carmen » de Léon Cazeaux. Toutes, à l’exception de l’«Arlésienne» qui était endommagée suite à un dégât des eaux et qui est en cours de purge dans un atelier, vont connaître le même traitement in situ.

Malgré ce, la salle d’apparat est, dans son ensemble, très bien conservée. À peine altérée. Juste ternie par le poids des ans. Le parti pris de cette restauration est de rendre au foyer son éclat des années 20 sans le dénaturer. En homogénéisant l’aspect, les teintes, la clarté.

Ainsi les trois lustres monumentaux dorés à la feuille, très abîmés, ont été démontés et eux-aussi nettoyés. Pas question de les redorer pour leur rendre un aspect neuf mais simplement de les accorder avec le reste des décors. Ils ont été réélectrifiés avec un système de leds moins énergivores et dans des tons proches des nuances de celles du début du 20e siècle. Prêts, ils attendent la fin du chantier pour regagner leur place dans un foyer Campra qui devrait retrouver son public au printemps.

Une rénovation totale prévue en 2023

En juin 2023, à la fin de la saison lyrique, c’est l’opéra dans son intégralité qui va fermer ses portes pour une rénovation… du parterre au paradis. Le chantier, titanesque, sera mené dans le respect du lieu et de son histoire. La Direction des affaires culturelles (DRAC) et les Bâtiments de France seront associés à l’ensemble des décisions.

Toiture. Salle de spectacle. Scène. Loges. Fosse à orchestre. Hall. Terrasse du 3e étage. Tout va être revu, réhabilité, parfois agrandi, modernisé, mis en sécurité pour accueillir artistes et public dans les meilleures conditions possibles. Fermé, mais toujours en activité. La programmation culturelle sera maintenue, mais hors les murs en mettant à contribution toutes les structures de spectacle de la métropole toulonnaise – Théâtre Liberté, Zénith, Châteauvallon, les casinos de La Seyne-sur-Mer et Hyères-les-Palmiers –. Les travaux, dont la durée est de deux ans, sont estimés à 30 millions d’euros. Leur financement s’étale sur cinq ans. L’État a, d’ores et déjà, annoncé une participation de 2,994 millions d’euros au titre du Contrat de relance et de transition écologique (CRTE). Lever de rideau en 2026…

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Avec ses 2 000m², l’Opéra de Toulon est l’un des grands théâtres à l’italienne de province. Contrairement à la légende populaire, il n’a pas servi d’exemple à Charles Garnier pour construire l’opéra national inauguré en 1875. Ouvert en 1862, il faudra attendre 1927 pour que le foyer nommé Campra, en hommage au compositeur provençal André Campra qui fut Maître de musique de la cathédrale de Toulon en 1680 et passé à la postérité à la fin du règne de Louis XIV, prenne sa forme actuelle. À l’origine, il se limitait à la largeur des trois portes-fenêtres menant à loggia, deux petits salons venaient fermer ses extrémités. L’intégration de ces deux salons au foyer lui donne ses propositions actuelles, accentuées par le jeu des miroirs latéraux qui mettent en abîme les trois grands lustres aujourd’hui électrifiés. À sa construction, le Grand Théâtre de Toulon était à la pointe de la modernité avec un éclairage et un chauffage au gaz. L’installation du chauffage central entre 1923 et 1924 a nécessité la réfection de toute la partie de basse de la décoration. C’est ainsi que les seize toiles marouflées ont été réalisées par seize artistes de renom, tels que Paulin Bertrand, Montenard ou Amoretti, travaillant à Toulon. Ces tableaux liés au monde de la musique, du théâtre ou de la danse, surplombés de seize bustes de musiciens font du foyer Campra une véritable galerie d’exposition.

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